L'annonce a fait l'actualité du secteur financier cette semaine : la Banque de France veut lancer des expérimentations en matière de monnaie digitale à partir de 2020. Cependant, la lecture de l'allocution complète du gouverneur, François Villeroy de Galhau, dont elle est issue dépeint une étrange perspective sur les projets de l'institution.
En effet, dès les prémices de la réflexion, il apparaît un extraordinaire décalage entre les besoins réels et les orientations proposées. Ainsi, selon la Banque de France, les finalités d'une monnaie digitale de banque centrale (MDBC) se limiteraient à 1) l'élaboration d'une réponse au déclin des espèces (et les risques d'exclusion qu'il induit), 2) un moyen de rendre les paiements « de gros » plus performants et 3) un puissant levier de souveraineté, au niveau européen, face aux initiatives des géants technologiques.
En conséquence, deux usages distincts – et deux catégories de solutions – seraient nécessaires, l'un dédié aux échanges entre acteurs de la finance et l'autre pour le grand public, chacun exprimant naturellement des exigences différentes, par exemple en termes de typologie de flux, avec, d'un côté, des transferts relativement peu nombreux de montants élevés et, de l'autre, d'importants volumes de transactions de faible valeur.
La priorité va inconditionnellement au premier, une monnaie digitale à l'échelle du continent pouvant supposément offrir une nouvelle opportunité d'affermir la position de l'euro face au dollar américain. Les institutions financières, habituées aux mouvements électroniques sur des comptes de banque centrale, disposeraient en outre d'une maturité supérieure (sérieusement ?) pour envisager une transition vers une MDBC. C'est donc uniquement cette direction que prendront les appels à projet prévus à court terme.
Disons-le crûment : ce choix est absurde ! S'il existe bien de sérieux problèmes d'efficacité dans les échanges entre acteurs institutionnels, il devrait être clair qu'ils ne sont pas dus au support employé, puisque, comme le souligne François Villeroy de Galhau lui-même, la dématérialisation totale de la monnaie y est déjà en vigueur ! En quoi la transition d'un modèle de gestion de comptes, parfaitement adapté à un cercle restreint de participants de confiance, vers un système de jetons serait-elle une amélioration ?
Et l'approche suggérée pour une éventuelle MDBC publique est tout aussi aberrante, puisque, dans ce cas, il est question au contraire de maintenir une logique de comptes qui revient finalement à ne rien changer à la situation existante ! Un tel raisonnement perd totalement de vue les attentes (latentes) des usagers (consommateurs et commerçants en tête) vis-à-vis d'un moyen de paiement nativement digital, qui permette de réduire les frictions actuelles – y compris de sécurité – des opérations du quotidien.
À l'arrivée, la démarche de la Banque de France révèle un manque d'ambition consternant : elle ne fait qu'accompagner des programmes internes déjà initiés dans les établissements du monde entier – dont je persiste à affirmer qu'ils n'ont pas de valeur – et ignore résolument le potentiel de transformation là où il aurait le plus de sens. Pire, il est impossible d'écarter le soupçon d'une volonté délibérée de protéger les banques historiques, en écartant toute hypothèse de désintermédiation dans les paiements.
En effet, dès les prémices de la réflexion, il apparaît un extraordinaire décalage entre les besoins réels et les orientations proposées. Ainsi, selon la Banque de France, les finalités d'une monnaie digitale de banque centrale (MDBC) se limiteraient à 1) l'élaboration d'une réponse au déclin des espèces (et les risques d'exclusion qu'il induit), 2) un moyen de rendre les paiements « de gros » plus performants et 3) un puissant levier de souveraineté, au niveau européen, face aux initiatives des géants technologiques.
En conséquence, deux usages distincts – et deux catégories de solutions – seraient nécessaires, l'un dédié aux échanges entre acteurs de la finance et l'autre pour le grand public, chacun exprimant naturellement des exigences différentes, par exemple en termes de typologie de flux, avec, d'un côté, des transferts relativement peu nombreux de montants élevés et, de l'autre, d'importants volumes de transactions de faible valeur.
La priorité va inconditionnellement au premier, une monnaie digitale à l'échelle du continent pouvant supposément offrir une nouvelle opportunité d'affermir la position de l'euro face au dollar américain. Les institutions financières, habituées aux mouvements électroniques sur des comptes de banque centrale, disposeraient en outre d'une maturité supérieure (sérieusement ?) pour envisager une transition vers une MDBC. C'est donc uniquement cette direction que prendront les appels à projet prévus à court terme.
Disons-le crûment : ce choix est absurde ! S'il existe bien de sérieux problèmes d'efficacité dans les échanges entre acteurs institutionnels, il devrait être clair qu'ils ne sont pas dus au support employé, puisque, comme le souligne François Villeroy de Galhau lui-même, la dématérialisation totale de la monnaie y est déjà en vigueur ! En quoi la transition d'un modèle de gestion de comptes, parfaitement adapté à un cercle restreint de participants de confiance, vers un système de jetons serait-elle une amélioration ?
Et l'approche suggérée pour une éventuelle MDBC publique est tout aussi aberrante, puisque, dans ce cas, il est question au contraire de maintenir une logique de comptes qui revient finalement à ne rien changer à la situation existante ! Un tel raisonnement perd totalement de vue les attentes (latentes) des usagers (consommateurs et commerçants en tête) vis-à-vis d'un moyen de paiement nativement digital, qui permette de réduire les frictions actuelles – y compris de sécurité – des opérations du quotidien.
À l'arrivée, la démarche de la Banque de France révèle un manque d'ambition consternant : elle ne fait qu'accompagner des programmes internes déjà initiés dans les établissements du monde entier – dont je persiste à affirmer qu'ils n'ont pas de valeur – et ignore résolument le potentiel de transformation là où il aurait le plus de sens. Pire, il est impossible d'écarter le soupçon d'une volonté délibérée de protéger les banques historiques, en écartant toute hypothèse de désintermédiation dans les paiements.
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Fondée en 2015, Chaineum est une boutique STO offrant une expertise de premier plan en matière d’ICO et STO, avec une vision stratégique orientée tant vers le métier de ses clients que sur la technologie blockchain. A ce titre, Chaineum a participé à la mise en œuvre de bonnes pratiques dans le secteur (ICO Charter, Security Token Network).
La division services blockchain de Chaineum, développe la technologie Chaineum Segment, une blockchain privée orientée objets.
About Chaineum:
Founded in 2015, Chaineum is a STO Boutique with a strong expertise in ICO and STO, and a strategic focus on both its clients' business and blockchain technology. As such, Chaineum paved the way in the implementation of certain best practices in this sector (ICO Charter, Security Token Network).
Chaineum's blockchain services division, is developing Chaineum Segment technology, an object-oriented private blockchain.
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