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Mercredi 18 Décembre 2024
Anne-Laure Allain

Entretien | Cyril Chiche, Lydia Solutions « Nous sommes des évolutionnaires, pas des révolutionnaires »

Avec son associé - Antoine Porte -, Cyril Chiche a inventé un usage devenu une expression. Expression dont la dénomination le place dans une continuité historique de de la création même de l’argent. – Lydia faisant référence à la Lydie pays irrigué par la rivière Pactole, gouverné par le roi Cresus… Le décor, datant de 500 ans avant un certain JC, est posé.
Presque 11 ans après la création de Lydia, il souhaite aujourd’hui faire évoluer l’usage des services bancaires avec Sumeria, le projet de néobanque né au printemps 2024.
Pas de révolution mais bien la conviction de participer à une véritable évolution sociétale prônant le déploiement de l’éducation financière au travers d’une proposition de gestion de l’argent calquée sur le bon sens et la ré-appropriation des finances conjuguées au personnel.
Mais son histoire ne s’arrête pas là. En plus d’envisager la construction d’une banque vouée à lui survivre "plus de 200 ans", il est aussi à l’origine, avec 16 autres dirigeants de fintech, de la création de France Fintech, l’association des professionnels des...fintechs.
Pour Finyear, il a accepté de revenir sur son histoire, sa vision et ses projets.
Rencontre avec un certain Cyril Chiche, co-fondateur et CEO de Lydia. L’homme de conviction aux 1000 idées, convaincu que tout peut toujours « évoluer ».

Propos recueillis par Anne-Laure ALLAIN


Si les débuts de Lydia font désormais partie des légendes des Fintechs, on connaît peut-être un peu moins les circonstances de votre rencontre avec Antoine Porte ?

Cyril Chiche, CEO et Co-fondateur de Lydia et de Sumeria
Cyril Chiche, CEO et Co-fondateur de Lydia et de Sumeria
Avec Antoine Porte, nous nous sommes rencontrés à l’occasion du lancement de Lydia au moment où je cherchais à m’associer à un profil tech pour concrétiser mon idée.
Avant Lydia, j’ai travaillé 15 ans en BtoB dans les infrastructures de stockage, les bases de données…Sans avoir aucune idée de ce que j’allais faire, J’ai senti qu’il était temps de monter mon entreprise dans le BtoC. L’ère d’Internet à portée de main commençait : le lancement du premier Iphone, la généralisation de l’usage de Google…La tech se mettait au service des gens s’affranchissant des diktats des informaticiens. Il était évident que j’allais faire une application.
A peu près au même moment, j’observe qu’au Kenya, pays très peu bancarisé, tout le monde paye avec son téléphone grâce aux infrastructures techniques des SMS.
En parallèle, un ami à San Diego me parle de Booze Bucks, une appli développée par un étudiant permettant de payer dans les bars autour du campus. Et alors que je commençais à songer au lancement d’une appli de paiement, j’ai compris que cette appli destinée aux bars était la bonne idée pour démarrer.
Il fallait que je trouve la personne qui s’y connaisse à la fois en tech et en bars ! (Rires)
Je me suis rapproché d’une organisation qui s’appelait « les amis de l’apéro ». Le jour du rendez-vous, Antoine Porte arrive. Coupe de chance : il était par ailleurs, responsable tech de MyLittleParis. Je venais de rencontrer l’associé idéal !
Début 2012, nous lançons ensemble l’application « Drink on me » depuis les bureaux de Limonetik (rachetée par Thunes en 2021) où nous nous louons une table. Une autre chance, car les équipes vont nous parrainer dans ce monde de la monétique.
Nous testons l’application dans les bars de quartier, allant même jusqu’à organiser des barathons. En juin 2012, comme l’appli fonctionne, nous embauchons notre premier salarié – Frédéric Scharly – qui est toujours là.
Lydia voit le jour début 2013.

A quel moment avez-vous eu conscience que le public était en train de s’emparer de ce nouvel usage du paiement en peer-to-peer proposé par Lydia ?

Deux moments particuliers nous ont indiqué que nous étions sur la très bonne voie.
En novembre 2013, alors que nous venions de subir des semaines où rien ne s’était passé, Lydia s’est, tout à coup, répandue comme une traînée de poudre sur le campus d’Epitech.
Et puis, il y aura novembre 2015, je suis invité à Dauphine et, dans le hall, j’entends un étudiant qui dit à un autre « je te fais un Lydia ». Sidéré, je l’interpelle. Il me dit sans savoir qui je suis que « tout le monde dit UN Lydia ».
Moi, je connais les chiffres, je sais que nous ne sommes pas une multinationale : nous ne sommes qu’à 60 000 utilisateurs, mais je comprends que dans son univers à lui, c’est comme cela. Et, là, c’est magique !
En BtoC,la vraie barrière à l’entrée ce n’est pas la technique, c’est la confiance. Et, cette confiance, à fortiori sur les sujets financiers où vous êtes en concurrence avec des institutions bancaires centenaires, elle est très longue à acquérir.
Or, entrer dans le vocabulaire courant, permet de faire des économies monstrueuses en marketing (clin d’œil).

Quand avez-vous su que cela allait fonctionner et pourquoi cela-a-t-il fonctionné, selon vous ?

Tout de suite, avant le lancement ! Nous ne sommes pas partis d’une étude produite par un cabinet mais de notre propre besoin. Nous l’avons fait parce que nous étions convaincus que c’était l’avenir du paiement. Même si une conviction ne crée pas forcément un succès. Quant au pourquoi cela a-t-il fonctionné : peut-être parce que nous n’avons pas suivi ce que faisaient les banques ? En général, les banques développent des technologies en fonction de ce qu’elles peuvent faire à partir de leurs infrastructures existantes. De notre côté, nous partons de l’usage ! Nous mettons les meilleures technologies disponibles au service de cet usage.

Lydia est devenue la 22ème licorne française fin 2021 au moment où vous officialisez une 7ème levée de fonds de 103 millions d’euros auprès d’Accel, Tencent, Founders Future, Hedosophia…Pourquoi autant d’opérations ?

Le métier d’entrepreneur consiste à savoir saisir toutes les opportunités qui se présentent. Qu’elles soient technologiques, RH, de marché ou de financement.
C’est le rôle du CEO d’être à l'affût de ces opportunités.
En 2021, nous n’avions pas spécifiquement besoin de cet argent. Cependant, nous avions les chiffres permettant d’être dans le spectre de ces fonds que nous avions identifiés comme des soutiens stratégiques pour nos projets sur le long terme.
Si je ne crois pas au mythe de l’argent facile (NDLR : Lydia a opéré 2 levées en 2020 où les fintechs avaient le vent le poupe), je crois cependant, que la vie économique est faite de cycles. Or, quand le cycle est montant, il y a plus de confiance dans la dynamique et les investisseurs acceptent de prendre un peu plus de risques.
Quand le cycle se retourne, certains disent que l’on a fait n’importe quoi sur la période précédente. Mais si on regarde le cycle précédent, celui qui s’est terminé avec l’éclatement de la bulle internet, on constate qu’il s’agit aussi du cycle qui a permis de faire émerger des Google & Facebook et toutes les entreprises qui font Internet aujourd’hui.

Multiplier les tours, c’est aussi accroître sa dilution et accepter que des voix, peut-être dissonantes, par rapport à sa stratégie ?

Bien sûr et c’est le difficile équilibre à trouver ! Nous avons toujours voulu construire quelque chose de pérenne, persistant après nous.
En interne, nous disons que nous construisons une cathédrale ou la future Banque Nationale de Paris (rires). Mon choix est donc de donner les meilleures chances à cette entreprise d’être ce que nous envisageons pour elle, au-delà de nous. À l’époque des dernières levées et, surtout de la dernière, nous avons accepté de nous diluer un peu plus pour sécuriser notre projet.
Nous construisons Lydia Solutions (Sumeria+Lydia) par itération. Nous nous offrions donc la possibilité d’itérer encore plus pour pousser nos limites. Le point primordial était de trouver les investisseurs qui comprennent à la fois notre vision sur le temps long et notre méthode pour y arriver.

Puisque vous évoquez l’itération, peut-on revenir sur les raisons qui vous ont conduit à distinguer Lydia de l’offre de services bancaires, Sumeria ?

Après le lancement du paiement en peer-to-peer, nous lançons de manière naturelle, et dès l’été 2015, la cagnotte entre amis. Puis, à partir de 2018, nous commençons à multiplier les partenariats stratégiques afin d’offrir toujours plus de services pour proposer une super app financière avec : des cartes de paiement (Treezor), des mini-crédits (Floa), une offre de trading (Bitpanda)… Soit, en 2020, plus d’une vingtaine de partenariats.
Or, la multiplication des intégrations multiplie aussi les risques d’instabilité technique lors des mises à jour de nos partenaires. Nos clients « pur paiement Pt2P » nous faisaient aussi remarquer que l’appli se complexifiait pour des services qui ne leur étaient pas utiles. Dès 2022, nous prenons la décision de ne choisir qu’un seul service pour le rendre “extraordinaire”.
Convaincus qu’il est quasiment impossible de se positionner sur le marché en tant qu’acteur multi-niche, nous décidons qu’il nous faut conquérir le centre pour, ensuite, nous redéployer dans une gamme de services plus large.
Et le centre, le coeur de l'empire : c’est le compte courant !

Comment fait-on pour s’attaquer « au cœur de l’empire », c’est-à-dire aux comptes courants majoritairement détenus par les banques traditionnelles ?

On profite pleinement de notre mode de travail itératif. Nous n’avons aucun mal à tester, tout arrêter et recommencer. C’est d’ailleurs la méthode de Google qui tue des tonnes de projets tous les ans. Pour moi, c’est LA méthode de travail pour une entreprise innovante. C’est primordial d’être dans cet état d’esprit d’agilité, d’humilité…
Plus concrètement, pour mettre en place un projet aussi ambitieux, il faut maîtriser la roadmap.
Donc, en premier, nous arrêtons tous les partenariats et nous nous lançons dans la course aux agréments. Les premiers, ceux d’Établissement de Monnaie Électronique (EME), d’établissement de paiement (EP) et de société de financement (SF) arrivent début 2023.
Quant à celui d’Établissement de Crédit - celui qui fera de Sumeria, une banque - nous avons initié le processus. C’est long, mais il est primordial de le faire.
En parallèle, nous nous attaquons à la partie technique avec, comme objectif, de conserver dans notre périmètre tout ce que nous pouvons.
La base de notre réflexion est toujours la même : comment rendre nos services infiniment meilleurs pour nos clients ?
Nous partons du constat que le compte courant est aujourd’hui négligé par les institutions bancaires. Il est d’ailleurs étonnant de savoir que c’est l’agrément d’établissement de crédit qui fait de vous une banque…
Ailleurs, les choses se passent autrement. Au Royaume-Uni, ils ont mis en place l’Instant Payment, il y a longtemps. En Espagne, Italie, en Pologne... les comptes courants sont rémunérés. Il est donc possible de proposer des choses différentes, de rendre simples les choses que l’on croyait impossibles. Le tout en respectant notre volonté de construire une entreprise que nous espérons être encore là dans 200 ans.

Vous voulez révolutionner la banque ?

Surtout pas ! Il est hors de question de tout casser ! Nous prenons le meilleur de ce qui existe. La diffusion du paiement instantané n’a pas tué le virement bancaire en trois jours.
Nous sommes des "évolutionnaires", pas des révolutionnaires ! Nous observons ce qui se passe et nous voulons être l’un des moteurs de ces évolutions sociétales.

En quoi consiste cette évolution sociétale à laquelle vous souhaitez participer avec Sumeria ?

Si vous regardez le niveau des encours sur les comptes courants, vous avez aujourd’hui 558 milliards d’euros déposés sur les comptes des ménages français qui sont aujourd’hui non rémunérés.
Le taux d’intérêt de la BCE est à 3,25 %, soit 20 milliards. Si vous rémunérez ces comptes courants à 2 %, vous ré-injectez 11,6 milliards dans l’économie. En comptant une taxe à 30 %, vous redonnez 3,5 milliards d’euros à l’État en recette fiscale et vous redonnez un peu plus de 8 milliards d’euros de pouvoir d’achat au Français. C’est sociétal ça, non ? (sourires).

Au travers de cette nouvelle offre bancaire, vous souhaitez que les Français se réapproprient leur argent ?

Exactement ! En dehors de toutes les mesures de sécurité que nous avons prises, nous avons construit notre offre autour de trois propositions de valeur.
Il y a, bien entendu, le compte courant rémunéré.
Le deuxième pilier, c’est la gestion de budget et l’aide à l’épargne. Quand on parle d’épargne aux Français, on leur parle de fiscalité, mais jamais de comment faire pour épargner ou encore d’objectifs d’épargne par rapport à leurs projets.
Qui est capable de calculer des intérêts cumulés ? C’est la base, et peu de gens maîtrisent le sujet !
Nous souhaitons mettre les personnes en action via des habitudes simples. Pour cela, nous avons réhabilité le système d’enveloppes pour gérer son argent par projet et habitudes de consommation. Libre à chacun d’effectuer un virement mensuel dans son enveloppe "voyage"ou "déménagement"…
Le troisième pilier, c’est le lifestyle, la personnalisation. Pourquoi mon appli bancaire devrait-elle ressembler à celle de tous les autres clients ? Quand je choisis un portefeuille dans la vie, je le personnalise. Alors en digital, cela devrait être encore plus facile. Or, personne ne le propose !

Le grand lancement de Sumeria, votre offre de services bancaires et donc de Lydia dans sa version P2P a eu lieu au printemps 2024, comment avez-vous fait et où en êtes-vous en termes de déploiement ?

Concrètement, nous avons créé un nouveau Lydia, plus simple. Et, nous avons transformé l’ancien Lydia en Sumeria.
Aujourd’hui, Lydia seule, c’est 6000 nouveaux clients par jour avec 1,5 million d’utilisateurs réguliers. Sachant qu’avec Sumeria, on peut faire un Lydia.
Du côté de Sumeria, nous avions les 5 millions d’utilisateurs d’’origine dont 1,9 million utilisent aujourd’hui les services bancaires. Pour vous donner une idée de volume : en 2023, 8 millions de personnes ont fait un Lydia.

Quel regard portez-vous sur Wero, le projet d’EPI International porté par 16 grandes banques européennes ?

Comme toute arrivée de concurrents : ils contribuent à rendre ces sujets de virements instantanés normaux aux yeux du grand public, permettent les comparaisons, et donc la performance. Ce n’est fondamentalement pas un grand changement pour Lydia, puisque nous étions déjà en face de Paylib, lancée en 2013 en France.
Vous savez, il y a 5 300 banques en Europe. Wero, ce sont 16 banques, dont 6 françaises.

Vous êtes, avec une poignée de chefs d’entreprise, à l’origine de France Fintech, l’association professionnelle représentant le secteur comptant 400 adhérents, pouvez nous raconter les débuts ?

Les premières réunions du bureau de France Fintech en 2015 chez Kramer Levin et à Bercy. Photos d'archive avec l'aimable complicité de France Fintech
Les premières réunions du bureau de France Fintech en 2015 chez Kramer Levin et à Bercy. Photos d'archive avec l'aimable complicité de France Fintech
Nous sommes à l’époque en 2015 et, avec une dizaine de chefs d’entreprises dont Olivier Goy à la tête de Lendix (October, Céline Lazorthes (Leetchi), Charles Egly (Younited Credit)… et bien sûr Alain Clot (le parrain ou le grand frère).
Nous avons la conviction que la finance numérique va devenir un sujet gigantesque à l’avenir. Or, nous étions et nous sommes toujours, trop petits individuellement pour avoir du poids dans le débat public, que ce soit avec les autres banques, l’Etat français ou même l’Europe.
Par ailleurs, l’association nous offre aussi un lieu pour partager les bonnes et les mauvaises pratiques voire aussi, partager les coûts pour étudier tel ou tel dispositif par un avocat sans pour autant empêcher la concurrence ! (rires)
Alors, il y a 10 ans, 17 chefs d’entreprise qui avaient chacune à peine 2 ans d’existence sur un secteur, se sont réunis dans une salle de réunion du cabinet Kramer Levin.

France Fintech, par rapport aux autres associations professionnelles, c’est un certain état d’esprit d’accueil et de partage, comment faites-vous pour éviter les querelles de pouvoir ?

Peut-être parce que nous avons eu la chance, dans cette bande des 17 du départ, d’avoir eu notre ego tellement bien servi que nous ne nous battons pas pour une photo ou une place au conseil d’administration ? (rires).
Nous avons aussi un président formidable, Alain Clot qui, avec Kristen Charvin, porte ces valeurs de partage, d’entraide. Ils incarnent notre volonté de construire quelque chose qui nous dépasse et qui nous permet de faire mieux que si nous étions tout seuls.
A la veille de nos 10 ans, je me rends compte que nous sommes passés des 17 entreprises du départ à plus de 1000 aujourd’hui.
Cette association m’apporte toujours autant pour le partage, les recommandations de prestataires ou de futurs salariés.
On y retrouve cet esprit startup des débuts : de communauté, d’entraide.

Et comment fait-on, à plus de 50 ans, pour rester dans cet état d’esprit « startup « ?

(Rires) Ce n’est pas une question d’âge ! L’état d’esprit d’entrepreneur on l’a ou on ne l’a pas ! Cet esprit d’entreprise s’accompagne d’une très difficile obligation : la capacité d’exceller dans l’inconfort. Il faut aussi un entourage familial très solide avec qui le projet est partagé.
Être entrepreneur c’est : essayer tout le temps, toujours se remettre en question. Regarder ce qui ne fonctionne pas et ce qui fonctionne pour sans cesse l’améliorer. Cette posture est extrêmement stimulante. Et l’avantage ? Quand vous êtes comme cela : vous avez rarement le « melon » (rires) ! Les chercheurs, les scientifiques ont rarement un ego surdimensionné. Les vrais entrepreneurs, sont très proches de cet état d’esprit frugal !

Propos recueillis par Anne-Laure Allain

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A propos de Lydia Solutions

Fondée en 2011, Lydia Solutions est l’entreprise française derrière les services Lydia (application de paiement et de cagnottes) et Sumeria (application de services bancaires pour les particuliers, notamment un compte courant rémunéré).
Avec ses 250 collaborateurs basés à Paris, Nantes, Bordeaux et Lyon, Lydia Solutions s’est fixée pour mission de changer les codes de la banque avec une approche essentialiste qui vise l’épanouissement de ses clients.
Acteur majeur du secteur de la finance technologique tricolore, listée dans le FT120, l’entreprise est soutenue par des investisseurs internationaux tels que Accel, Tencent, XAnge, New Alpha, Groupe Duval et Founders Future, auprès desquels elle a levé 235 M€.
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