Riot, une série B à 30 millions de dollars pour assurer la cybersécurité des employés
03/02/2025
Une manne qui monte à 45 millions de dollars le montant total des fonds levés par l'entreprise depuis sa création en 2020.
Riot couvre déjà 1 million d'employés, principalement en France (80 %). L'objectif à 3 ans étant de se déployer en Europe et aux Etats-Unis et d'accompagner 10 millions d'employés.
Revue de détails avec Benjamin Netter, CEO et fondateur de l'entreprise.
AL Allain
C’est en 2019 que la bataille de Benjamin Netter en faveur de la protection des entreprises prend un nouveau tournant. Alors CTO d’October dont il est aussi le co-fondateur aux côtés d’Olivier Goy, il assiste quasiment impuissant ou presque à une attaque sous forme de phishing, réussie, auprès d’un employé.
" Cela faisait partie de mon métier de m’assurer que nous ne subissions pas d’attaque. Nous investissions beaucoup pour cela. Mais via cette opération, j’ai réalisé que les pirates étaient pragmatiques : plutôt que d’investir dans des systèmes ultra compliqués, ils bombardent de mails en attendant qu’on veuille bien leur donner les accès."
Après cette première malheureuse aventure, finalement assez courante en entreprise, Benjamin Netter va lui même lancer une attaque au sein d’October pour se rendre compte que 20 % des salariés d’alors, se font avoir.
"C’est de là qu’est né le projet Riot. J’ai commencé à travailler dessus durant mes week ends. Et puis, fin 2019, j’ai candidaté pour le programme d’incubation de Y Combinator. A ma grande suprise, j’ai été accepté. Et c’est comme cela que j’ai quitté October après 5 ans et demi."
Dès décembre 2019, Y Combinator va l’accompagner via un pré-seed de 150 000 dollars. A la suite, les investisseurs notamment français vont suivre et ce, dès mars 2020, pour un Seed à 2,2 millions (Frst Capital, Kima Ventures, FundersClub, Founders Future…). La série A intervient en janvier 2023 pour un montant de 12 millions de dollars menée par Base10.
Et donc, depuis quelques jours, Benjamin Netter a closé sa Série B à 30 millions de dollars menée par la société de capital-risque new yorkaise, Left lane Capital avec l’appui de l’ensemble des investisseurs "historiques" y compris les business angels comme Guy Podjarny (fondateur de Snyk) ou Charles Gorintin (cofondateur de la scale-up Alan).
A ce jour, le co-fondateur est toujours à la tête d’environ un tiers du capital de l’entreprise. Mais il n’est pas seul à la piloter : puisque dès les débuts il a été rejoint par Louis Cibot, CTO de l’entreprise qu’il considère comme son co-fondateur.
Ensemble, ils ont donc développé ce système de prévention, de détection et de reporting des attaques.
De détection ? Car le système se connecte à celui de l’entreprise, à son carnet d’adresse interne pour analyser le comportement à risque ou non d’un salarié. "Si par exemple, vous n’avez pas activé un système d’authentification forte, nous pouvons vous contacter via votre système de messagerie interne type Slack, avec notre assistant virtuel, Albert, qui est en mesure de vous accompagnez pas-à-pas dans l’installation."
Autre protection mise en place : la détection des fichiers partagés avec des tiers que l’on oublie souvent. "Imaginez que vous ayez partagé des fichiers de l’entreprise avec un cabinet d’avocats par exemple, sur une affaire précise. Une fois l’affaire conclue, les liens vers les dossiers sont susceptibles de rester actifs. Si le cabinet se fait attaquer, ils ont moyen d’atteindre votre entreprise. Nous avons déployé un système dans ce sens."
Aujourd’hui, Riot annonce accompagner 1500 entreprises, (80 % françaises) de Mistral AI à Alan, de L’Occitane au journal Le Monde, soit 1 million de salariés.
Cette levée en série B va être utilisée pour déployer toujours plus de fonctionnalités et de services pour les clients. Et, partir à la conquête d’une typologie d’entreprises peu adressée par le système. "
Aujourd’hui nos clients ont entre 200 et 2000 salariés. Nous aimerions nous déployer beaucoup plus, à la fois dans les petites entreprises comme dans les beaucoup plus importantes."
L’international est aussi sur la feuille de route de Riot. La startup vient tout juste d’ouvrir un bureau à Milan où elle a déjà 5 salariés (65 en France) et elle compte se déployer en Espagne, au Royaume-Uni et en Allemagne sous forme de hub d’ici à la fin de l’année.
Toujours dans le même temps, un bureau à New York devrait voir le jour.
Objectif d’ici fin 2027, accompagner 10 millions de salariés.
Anne-Laure Allain
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