Pourtant, leurs performances ne sont pas catastrophiques, loin de là : ils n’ont connu qu’une seule année négative (2002), depuis le début des années 90 et l’année 2008 sera certes médiocre, voire mauvaise pour la plupart d’entre eux (baisse moyenne de 15% depuis le début de l’année), mais c’est un résultat correct, si on le compare avec l’évolution de l’Eurostoxx ou du CAC40 (-50%).
Les « hedge funds » ont-ils aggravé la crise actuelle ?
La réponse est mitigée. Si ceux-ci ont favorisé certainement la hausse de la volatilité, ils ne sont pas les seuls responsables ; d’autres acteurs sont intervenus sur les marchés d’une façon substantielle : les fonds de capital investissement, les caisses de retraite et les investisseurs institutionnels, en général ; il est difficile d’ailleurs de démêler la part de chacun dans les fluctuations des cours. On a également accusé les « hedge funds » d’abuser de l’effet de levier (et donc de l’endettement) : or celui-ci, se situe entre 2 et 3, à comparer avec 20 ou 30, pour les banques d’investissement américaines. Dernier reproche : le recours au « short selling » ou ventes à découvert. La aussi les statistiques démentent en grande partie ces accusations : les ventes à découvert représentent seulement 3% à à 5% de la capitalisation du marché européen et 7% à 8% du marché américain !
Par contre les « hedge funds » favorisent l’amélioration de la liquidité des marchés financiers, en tant qu’acteurs, et jouent un rôle précieux d’arbitrage (c’est la signification réelle du mot « hedge »), susceptible de ce fait de faire disparaitre les dysfonctionnements que peuvent connaitre certaines classes d’actifs.
En conséquence, il me paraît dangereux de vouloir trop réglementer les « hedge funds ». Plutôt que d’interdire la vente à découvert, qui représente un des mécanismes de base de fonctionnement de certains fonds(« long-short strategy », par exemple), il est plutôt souhaitable de restreindre l’effet de levier (ce qui est déjà le cas dans la pratique) et d’améliorer la transparence (sur ce point, on peut faire beaucoup mieux), tout en sachant qu’une information exhaustive est difficile à imposer, car beaucoup de ces organismes sont immatriculés dans des paradis fiscaux, ce qui pose un autre problème, bien plus complexe que la règlementation des hedge funds elle-même, puisqu’il est lié à la supervision globale des flux financiers, dans un monde « globalisé » et où les progrès dans les télécommunications (SWIF, internet) facilitent les transferts de fonds d’un point à un autre.
Bernard MAROIS
Professeur Emeritus
Président du Club Finance HEC
Les « hedge funds » ont-ils aggravé la crise actuelle ?
La réponse est mitigée. Si ceux-ci ont favorisé certainement la hausse de la volatilité, ils ne sont pas les seuls responsables ; d’autres acteurs sont intervenus sur les marchés d’une façon substantielle : les fonds de capital investissement, les caisses de retraite et les investisseurs institutionnels, en général ; il est difficile d’ailleurs de démêler la part de chacun dans les fluctuations des cours. On a également accusé les « hedge funds » d’abuser de l’effet de levier (et donc de l’endettement) : or celui-ci, se situe entre 2 et 3, à comparer avec 20 ou 30, pour les banques d’investissement américaines. Dernier reproche : le recours au « short selling » ou ventes à découvert. La aussi les statistiques démentent en grande partie ces accusations : les ventes à découvert représentent seulement 3% à à 5% de la capitalisation du marché européen et 7% à 8% du marché américain !
Par contre les « hedge funds » favorisent l’amélioration de la liquidité des marchés financiers, en tant qu’acteurs, et jouent un rôle précieux d’arbitrage (c’est la signification réelle du mot « hedge »), susceptible de ce fait de faire disparaitre les dysfonctionnements que peuvent connaitre certaines classes d’actifs.
En conséquence, il me paraît dangereux de vouloir trop réglementer les « hedge funds ». Plutôt que d’interdire la vente à découvert, qui représente un des mécanismes de base de fonctionnement de certains fonds(« long-short strategy », par exemple), il est plutôt souhaitable de restreindre l’effet de levier (ce qui est déjà le cas dans la pratique) et d’améliorer la transparence (sur ce point, on peut faire beaucoup mieux), tout en sachant qu’une information exhaustive est difficile à imposer, car beaucoup de ces organismes sont immatriculés dans des paradis fiscaux, ce qui pose un autre problème, bien plus complexe que la règlementation des hedge funds elle-même, puisqu’il est lié à la supervision globale des flux financiers, dans un monde « globalisé » et où les progrès dans les télécommunications (SWIF, internet) facilitent les transferts de fonds d’un point à un autre.
Bernard MAROIS
Professeur Emeritus
Président du Club Finance HEC
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