Jean-Pascal Gond
La notation RSE et les indices RSE ont-ils une influence sur les entreprises ?
En modifiant les critères d’évaluation des indices de RSE et en obligeant de manière implicite à rendre mesurable des dimensions de leur gestion qui ne l’étaient pas auparavant, les notations et indices de RSE influencent de manière incrémentale mais aussi continue et durable les comportements des entreprises, rendant de plus en plus délicate l’adoption de stratégies de façade (window dressing). Une étude empirique publiée en 2012 par Slager, Gond et Moon dans Organization Studies sur le cas de l’indice anglais FTSE4Good décrit les mécanismes grâce auxquels les indices acquièrent ce pouvoir de discipliner les entreprises dans le domaine de la RSE. Ces mécanismes incluent la mobilisation de pratiques de calcul qui s’alignent avec les routines et les modes de fonctionnement des entreprises, des stratégies proactives d’engagement qui visent à sensibiliser les entreprises au risque d’exclusion en cas de non-respect des critères, et des formes de valorisation symbolique de l’appartenance à l’indice qui rendent plus coûteuse et problématique l’exclusion d’une entreprise par l’indice.
Comment les investisseurs institutionnels peuvent-ils s’y prendre pour influencer les comportements de multinationales souvent localisées dans d’autres pays lointains ?
Si l’activisme actionnarial, consistant à regrouper les actionnaires autours de problèmes de RSE afin de faire pression sur les entreprises lors des votes en assemblée générale est depuis longtemps déployé aux Etats-Unis, des stratégies plus discrètes se sont imposées ces dernières années en Europe avec les pratiques dites d’engagement. Ces techniques s’apparentent à une forme de diplomatie et consistent à créer un dialogue direct avec la direction des entreprises autour des problèmes de RSE. L’étude de Gond et Piani publiée en 2013 dans Business and Society souligne que l’efficacité de l’engagement peut être améliorée en stimulant l’action collective des investisseurs institutionnels. Cette étude montre aussi le rôle que des organisations telles que le secrétariat du Principle for Responsible Investment (PRI) peuvent jouer pour faciliter l’émergence, le maintien et l’efficacité de ces formes d’engagement collectif, en diminuant leur coût de coordination, en renforçant leur légitimité et leur continuité, et en créant un nouvel espace de dialogue « hybride » (ni purement public, ni purement privé) entre investisseurs institutionnels et entreprises.
Jean-Pascal Gond, je vous remercie et vous donne rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.
En modifiant les critères d’évaluation des indices de RSE et en obligeant de manière implicite à rendre mesurable des dimensions de leur gestion qui ne l’étaient pas auparavant, les notations et indices de RSE influencent de manière incrémentale mais aussi continue et durable les comportements des entreprises, rendant de plus en plus délicate l’adoption de stratégies de façade (window dressing). Une étude empirique publiée en 2012 par Slager, Gond et Moon dans Organization Studies sur le cas de l’indice anglais FTSE4Good décrit les mécanismes grâce auxquels les indices acquièrent ce pouvoir de discipliner les entreprises dans le domaine de la RSE. Ces mécanismes incluent la mobilisation de pratiques de calcul qui s’alignent avec les routines et les modes de fonctionnement des entreprises, des stratégies proactives d’engagement qui visent à sensibiliser les entreprises au risque d’exclusion en cas de non-respect des critères, et des formes de valorisation symbolique de l’appartenance à l’indice qui rendent plus coûteuse et problématique l’exclusion d’une entreprise par l’indice.
Comment les investisseurs institutionnels peuvent-ils s’y prendre pour influencer les comportements de multinationales souvent localisées dans d’autres pays lointains ?
Si l’activisme actionnarial, consistant à regrouper les actionnaires autours de problèmes de RSE afin de faire pression sur les entreprises lors des votes en assemblée générale est depuis longtemps déployé aux Etats-Unis, des stratégies plus discrètes se sont imposées ces dernières années en Europe avec les pratiques dites d’engagement. Ces techniques s’apparentent à une forme de diplomatie et consistent à créer un dialogue direct avec la direction des entreprises autour des problèmes de RSE. L’étude de Gond et Piani publiée en 2013 dans Business and Society souligne que l’efficacité de l’engagement peut être améliorée en stimulant l’action collective des investisseurs institutionnels. Cette étude montre aussi le rôle que des organisations telles que le secrétariat du Principle for Responsible Investment (PRI) peuvent jouer pour faciliter l’émergence, le maintien et l’efficacité de ces formes d’engagement collectif, en diminuant leur coût de coordination, en renforçant leur légitimité et leur continuité, et en créant un nouvel espace de dialogue « hybride » (ni purement public, ni purement privé) entre investisseurs institutionnels et entreprises.
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© Copyright CFO-news. Propos recueillis par la rédaction de Finyear.
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