Imaginez un monde où vous n'auriez plus qu'à formuler un souhait comme acheter un produit de luxe à votre taille et selon vos préférences et où un service IA vous livrerez le tout ( à votre adresse), clef en main et déjà réglé ?
Si ces possibilités sont presque à notre portée grâce aux nouvelles technologies, elles soulèvent beaucoup de questions. Comment certifier qu'il s'agit bien d'un produit de luxe authentique ? Si un agent IA converse avec un autre agent IA pour la transaction comment garantir qu'il s'agit bien de vous et comment garantir qu'il s'agit bien de l'agent de la marque de luxe en question ou d'un revendeur agréé par cette marque de luxe ?
C'est à ces interrogations que le binôme formé par Deloitte d'un côté et PyratzLabs, de l'autre, formé à l'occasion de ce premier petit déjeuner conférence, a voulu répondre.
Les premiers éléments de réponse ont été apportés par Romain Carrere, CEO d'AURA Blockchain Consortium accompagné par Clarisse Lelong, Associée Sustainability au sein de Deloitte.
Rappelons tout d'abord qu'Aura est le projet porté par un groupe de marques de luxe en 2019 mené par Louis Vuitton accompagné par Prada, Cartier, Van Cleef & Arpels, le groupe italien Only The Brave, Mercedes Benz... afin de fournir des technologies à ses membres autour d'une blockchain privée (AURA) et une solution permettant de "minter" des tokens et tous types de jetons sur cette blockchain.
Objectif premier : offrir une technologie aux marques de luxe, pilotée par les marques de luxe, permettant d'offrir une authenticité et une traçabilité garanties grâce à la blockchain tout au long du cycle de vie d'un objet ou de l'un de ses composants.
" Si on se concentre uniquement sur l'industrie du luxe la contrefaçon pèse 2000 milliards de dollars. Elle impacte à la fois les ventes mais aussi la confiance que le client peut avoir dans la marque. Un consommateur sur deux perd cette confiance dans le produit s'il a été victime d'un tel méfait." relate Romain Carrere.
La technologie blockchain permet donc d'offrir cette traçabilité et d'offrir une solution à cette industrie dans le cadre de la future réglementation européenne. Rappelons qu'à l'horizon 2026, le passeport digital des produits (ou DPP Digital Product Passport) sera rendu obligatoire au sein de l'UE.
Bien entendu, plusieurs technologies pourront être employées comme les puces NFC et tous les produits ne nécessitent pas forcément cet investissement, cependant certains acteurs de l'industrie du luxe semblent de plus en plus s'y intéresser.
Alors que jusque-là, AURA ne rassemblait qu'une petite dizaine de marques, elles sont aujourd'hui une vingtaine à avoir adhéré au consortium et l'année 2024 a vu une vingtaine de projets prendre vie.
Voilà, pour une partie des réponses quant à l'authentification des produits achetés mais quid de l'identification de l'acheteur ou des personnes, des entreprises qui interviendraient sur un projet ?
Ce volet a été couvert par la seconde table ronde de la matinée animée par Bilal El Alamy CEO et co-Fondateur de Pyratzlabs accompagné par Quentin Drouot, CTO d'Archipels et par Fatih Balyeli, CEO et co-fondateur d'Exaion.
Exaion qui n'est autre qu'une filiale d'EDF dont l'objet est d'offrir de la puissance de calcul à des acteurs de la blockchain, de la 3D ou à des super calculateurs type HPC, le tout en "recyclant" un maximum de composants informatiques.
Car, effectivement, pour faire "tourner" toutes ces technologies qui seront demain gages de notre identité ou qui valideront notre légitimité, il est nécessaire d'être aussi "responsable" quant aux besoins en resources que cela nécessite...
Une problématique prise en compte dès le départ par le projet Archipels monté en 2019 par la Caisse des Dépôts, La Poste, ED, ENGIE rejoints par IN Groupe. Objectif ? Garantir l'identité des personnes, d'une organisation ou garantir la légitimité professionnelle d'une personne dans un cadre donné en s'appuyant là encore sur la technologie blockchain.
"Le premier cas d'usage que l'on pourrait évoquer consiste à garantir l'identité d'une personne" explique Quentin Drouot. Effectivement, lorsque vous donnez votre carte d'identité ou votre passeport à quelqu'un vous révélez aussi votre lieu de naissance, votre taille voire votre adresse...Les applications qui ont aujourd'hui la blockchain en sous-jacent vous permettent donc de certifier votre identité à votre interlocuteur tout en maîtrisant les éléments que vous désirez lui révéler.
Idem en entreprise. "La fraude au Président est de plus en plus commune a fortiori lorsque l'IA est impliquée et qu'il est aujourd'hui possible d'usurper une voix en détournant un numéro de téléphone". Le certificat donnant l'authenticité dans l'organisation, c'est à dire garantissant que cette personne est bien habilitée à réaliser telle action, pourrait être une solution.
Idem sur un chantier de travaux, comment savoir si cette personne est bien le sous-traitant mandaté par le chef de chantier et / ou l'architecte ?
C'est cela que propose Archipels, qui a été sélectionnée par l'EU pour porter des projets pilotes en vue de la mise en place prochaine de l'identité numérique européenne.
" Cela devrait se matérialiser sous la forme de wallets disponibles directement depuis son smartphone. (...) On s'achemine visiblement vers la mise en place de plusieurs wallets. Un que l'on pourrait appeler "régalien" qui rassemblera toutes les pièces d'identité officielles : carte d'identité, passeport, permis de conduire et pourquoi pas la carte vitale... Et d'autres disons "privés" avec les diplômes, les identités professionnelles... ETC..."
Une nouvelle fois (comme avec Mica par exemple), l'Europe est donc en avance sur ces sujets d'identité numérique (réglementation IDAS et prochainement IDAS2) dans le respect de la souveraineté des citoyens et de la protection de leurs données (lois RGPD). "Ce que nous faisons en la matière est déjà scruté par les Etats-Unis".
Chose confirmée par le dernier intervenant de la matinée, Alexis Delamare Deboutteville le fondateur de Vérifiables qui se présente comme une solution permettant d'émettre, de détenir et de vérifier des éléments d'identité sous la forme donc de certificats conformes avec ces nouvelles normes.
Ce sont donc ces certificats qui pourront être transférés à ces agents IA, qui eux mêmes pourront être authentifiés afin de permettre des échanges et des transactions en toute sécurité.
Reste à savoir comment tout cela va s'imbriquer d'un point de vue technologique au sein de la prolifération de ces agents IA. Et surtout, comment, nous, citoyens, consommateurs, voyageurs allons nous en emparer...Car comme d'habitude sur les sujets tech, seul l'usage fait force de modèle économique.
Anne-Laure Allain
Si ces possibilités sont presque à notre portée grâce aux nouvelles technologies, elles soulèvent beaucoup de questions. Comment certifier qu'il s'agit bien d'un produit de luxe authentique ? Si un agent IA converse avec un autre agent IA pour la transaction comment garantir qu'il s'agit bien de vous et comment garantir qu'il s'agit bien de l'agent de la marque de luxe en question ou d'un revendeur agréé par cette marque de luxe ?
C'est à ces interrogations que le binôme formé par Deloitte d'un côté et PyratzLabs, de l'autre, formé à l'occasion de ce premier petit déjeuner conférence, a voulu répondre.
Les premiers éléments de réponse ont été apportés par Romain Carrere, CEO d'AURA Blockchain Consortium accompagné par Clarisse Lelong, Associée Sustainability au sein de Deloitte.
Rappelons tout d'abord qu'Aura est le projet porté par un groupe de marques de luxe en 2019 mené par Louis Vuitton accompagné par Prada, Cartier, Van Cleef & Arpels, le groupe italien Only The Brave, Mercedes Benz... afin de fournir des technologies à ses membres autour d'une blockchain privée (AURA) et une solution permettant de "minter" des tokens et tous types de jetons sur cette blockchain.
Objectif premier : offrir une technologie aux marques de luxe, pilotée par les marques de luxe, permettant d'offrir une authenticité et une traçabilité garanties grâce à la blockchain tout au long du cycle de vie d'un objet ou de l'un de ses composants.
" Si on se concentre uniquement sur l'industrie du luxe la contrefaçon pèse 2000 milliards de dollars. Elle impacte à la fois les ventes mais aussi la confiance que le client peut avoir dans la marque. Un consommateur sur deux perd cette confiance dans le produit s'il a été victime d'un tel méfait." relate Romain Carrere.
La technologie blockchain permet donc d'offrir cette traçabilité et d'offrir une solution à cette industrie dans le cadre de la future réglementation européenne. Rappelons qu'à l'horizon 2026, le passeport digital des produits (ou DPP Digital Product Passport) sera rendu obligatoire au sein de l'UE.
Bien entendu, plusieurs technologies pourront être employées comme les puces NFC et tous les produits ne nécessitent pas forcément cet investissement, cependant certains acteurs de l'industrie du luxe semblent de plus en plus s'y intéresser.
Alors que jusque-là, AURA ne rassemblait qu'une petite dizaine de marques, elles sont aujourd'hui une vingtaine à avoir adhéré au consortium et l'année 2024 a vu une vingtaine de projets prendre vie.
Voilà, pour une partie des réponses quant à l'authentification des produits achetés mais quid de l'identification de l'acheteur ou des personnes, des entreprises qui interviendraient sur un projet ?
Ce volet a été couvert par la seconde table ronde de la matinée animée par Bilal El Alamy CEO et co-Fondateur de Pyratzlabs accompagné par Quentin Drouot, CTO d'Archipels et par Fatih Balyeli, CEO et co-fondateur d'Exaion.
Exaion qui n'est autre qu'une filiale d'EDF dont l'objet est d'offrir de la puissance de calcul à des acteurs de la blockchain, de la 3D ou à des super calculateurs type HPC, le tout en "recyclant" un maximum de composants informatiques.
Car, effectivement, pour faire "tourner" toutes ces technologies qui seront demain gages de notre identité ou qui valideront notre légitimité, il est nécessaire d'être aussi "responsable" quant aux besoins en resources que cela nécessite...
Une problématique prise en compte dès le départ par le projet Archipels monté en 2019 par la Caisse des Dépôts, La Poste, ED, ENGIE rejoints par IN Groupe. Objectif ? Garantir l'identité des personnes, d'une organisation ou garantir la légitimité professionnelle d'une personne dans un cadre donné en s'appuyant là encore sur la technologie blockchain.
"Le premier cas d'usage que l'on pourrait évoquer consiste à garantir l'identité d'une personne" explique Quentin Drouot. Effectivement, lorsque vous donnez votre carte d'identité ou votre passeport à quelqu'un vous révélez aussi votre lieu de naissance, votre taille voire votre adresse...Les applications qui ont aujourd'hui la blockchain en sous-jacent vous permettent donc de certifier votre identité à votre interlocuteur tout en maîtrisant les éléments que vous désirez lui révéler.
Idem en entreprise. "La fraude au Président est de plus en plus commune a fortiori lorsque l'IA est impliquée et qu'il est aujourd'hui possible d'usurper une voix en détournant un numéro de téléphone". Le certificat donnant l'authenticité dans l'organisation, c'est à dire garantissant que cette personne est bien habilitée à réaliser telle action, pourrait être une solution.
Idem sur un chantier de travaux, comment savoir si cette personne est bien le sous-traitant mandaté par le chef de chantier et / ou l'architecte ?
C'est cela que propose Archipels, qui a été sélectionnée par l'EU pour porter des projets pilotes en vue de la mise en place prochaine de l'identité numérique européenne.
" Cela devrait se matérialiser sous la forme de wallets disponibles directement depuis son smartphone. (...) On s'achemine visiblement vers la mise en place de plusieurs wallets. Un que l'on pourrait appeler "régalien" qui rassemblera toutes les pièces d'identité officielles : carte d'identité, passeport, permis de conduire et pourquoi pas la carte vitale... Et d'autres disons "privés" avec les diplômes, les identités professionnelles... ETC..."
Une nouvelle fois (comme avec Mica par exemple), l'Europe est donc en avance sur ces sujets d'identité numérique (réglementation IDAS et prochainement IDAS2) dans le respect de la souveraineté des citoyens et de la protection de leurs données (lois RGPD). "Ce que nous faisons en la matière est déjà scruté par les Etats-Unis".
Chose confirmée par le dernier intervenant de la matinée, Alexis Delamare Deboutteville le fondateur de Vérifiables qui se présente comme une solution permettant d'émettre, de détenir et de vérifier des éléments d'identité sous la forme donc de certificats conformes avec ces nouvelles normes.
Ce sont donc ces certificats qui pourront être transférés à ces agents IA, qui eux mêmes pourront être authentifiés afin de permettre des échanges et des transactions en toute sécurité.
Reste à savoir comment tout cela va s'imbriquer d'un point de vue technologique au sein de la prolifération de ces agents IA. Et surtout, comment, nous, citoyens, consommateurs, voyageurs allons nous en emparer...Car comme d'habitude sur les sujets tech, seul l'usage fait force de modèle économique.
Anne-Laure Allain
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