« Scepticisme des gérants sur le découplage entre pays émergents et pays industrialisés à moyen terme»
Philippe Waechter, Directeur des Etudes Economiques de Natixis Asset Management, analyse les grandes tendances :
- Perspectives économiques : Deux situations opposées ressortent de cette enquête si nous nous intéressons aux pays industrialisés et aux pays émergents. Le niveau d'activité des premiers reste très bas (USA, Japon) ou ralentit très brutalement (Europe). En revanche, dans les pays émergents, l'activité est forte, en ligne avec les observations récentes. Seuls les pays méditerranéens semblent pénalisés par le ralentissement des pays industrialisés.
- Inflation : Risque plus marqué d'une accélération de l'inflation au sein des pays industrialisés.
- Politiques monétaires : D’après les résultats de l’enquête, la politique monétaire américaine doit devenir très accommodante. La BCE devrait aussi revenir à une politique monétaire légèrement plus souple. La situation globale est suffisamment préoccupante pour que les orientations prônées dans l'enquête fassent fi des risques sur l'inflation.
- Taux d’intérêts long terme : Les taux longs vont continuer de limiter les contraintes sur l'activité globale. Ils doivent probablement un peu baisser en Europe et aux Etats-Unis. Sur le trimestre, le mouvement le plus marqué à la baisse concerne l'Europe, probablement en raison des inquiétudes sur l'activité.
- Stratégie d’investissement sur les marchés actions : Le découplage des stratégies d'investissement entre pays industrialisés et pays émergents existe toujours mais il est moins marqué qu'en septembre, principalement à cause de l'Asie. A noter : les expositions sur les USA et le Japon sont restées réduites après le fort repli de septembre et l'exposition sur l'Europe a été profondément revue à la baisse entre septembre et décembre.
- Portefeuille modèle : Peu d'évolution sur le trimestre. L'exposition "actions" reste forte malgré les incertitudes.
- Monnaie : Les attentes d'une dépréciation supplémentaire du dollar face à l'euro étaient fortes en septembre, elles ont disparu en décembre. Stabilisation attendue également du yen contre euro.
- Matières premières : Repli attendu sur le pétrole après plusieurs trimestres de hausse. Pas de recul marqué sur l'once d'or.
Question d'actualité : Le marché actions chinois a augmenté de manière significative en 2007. Pour l'année 2008, quelles sont vos perspectives ?
7 gérants sur 10 attendent un arrêt de la croissance du marché chinois en 2008. Pour 4 gérants, l’arrêt de la croissance devrait se faire par consolidation et pour les 3 autres par une correction significative du marché.
La continuation de la hausse du marché chinois des actions n'est attendue que par 2 gérants sur 10. Enfin, 10 % des gérants consultés n'ont pas d'avis.
Ce repli attendu explique peut être la moindre exposition aux actions sur le marché d'Asie hors Japon.
Philippe Waechter vous livre son point de vue :
L'enquête du mois de décembre accentue encore la divergence entre les pays industrialisés et les pays émergents puisque l'activité en Europe est perçue comme devant ralentir très rapidement. Cette position est probablement excessive mais reflète les inquiétudes face à un environnement qui se dégrade.
Il y a deux effets à distinguer :
- le cycle européen va être affecté par son épuisement naturel compte tenu d'un relais insuffisant de la demande interne pour maintenir la croissance au-delà de sa tendance de long terme. Cet ajustement est néanmoins modéré et il justifie l'atterrissage vers la croissance tendancielle.
- le durcissement des conditions financières devrait s’opérer soit par un resserrement des conditions bancaires (ce qu'indiquait l'enquête de la BCE d'octobre), soit par des tensions sur le marché monétaire (crise de liquidité).
Les gérants interrogés valorisent davantage ce dernier aspect, considérant que le ralentissement brutal de la croissance est inéluctable et faisant passer celle-ci très au dessous de sa tendance de long terme. C'est ce point de vue qui est excessif.
L'autre aspect important est finalement le scepticisme marqué vis-à-vis du marché chinois. Cela reflète probablement une croyance limitée dans le découplage entre l'activité des pays industrialisés et celle des pays émergents. En effet, si à court terme, le découplage peut se profiler, il n'en est pas de même à moyen terme. C'est cette deuxième partie de la proposition qui inquiète les gérants. L'anticipation d'une contagion possible du ralentissement de l'activité à moyen terme est problématique pour les marchés émergents. En conséquence, ils préfèrent s'écarter de ceux-ci dès aujourd'hui.
L'image globale qui ressort de cette enquête est celle d'un changement de tendance dans le cycle global. C'est ce point qu'il faut retenir.
Natixis Asset Management est le centre européen de gestion de Natixis Global Asset Management qui se situe parmi les quinze premiers gestionnaires d’actifs mondiaux avec 618 milliards d'euros sous gestion à fin juin 2007. Il se place aux tous premiers rangs des gestionnaires d'actifs européens avec 395 milliards d'euros sous gestion au 30 juin 2007 (1).
Natixis, la « banque d’investissements et de projets », est la banque commune des groupes Caisse d’Epargne et Banque Populaire dans les métiers de banque de financement et d’investissement, de gestion d’actifs et de services financiers. Avec un effectif de près de 23 000 personnes, un Produit Net Bancaire de plus de 7,3 milliards d’euros, il s’inscrit parmi les acteurs majeurs de son secteur en Europe.
Investir, le n°1 des hebdomadaires financiers, a été créé en 1974. En 1987, il confirme cette position, tant en diffusion qu’en audience, auprès des investisseurs privés. Le Groupe Investir présente l’offre la plus complète de la presse financière au service des investisseurs individuels, actifs dans la gestion de leur patrimoine et de leurs placements.
TNS Sofres, leader français et n°2 mondial des études de mark eting et d'opinion, est organisé en centres d'expertises sectorielles et propose une gamme de prestations couvrant l'ensemble des problématiques marketing et d'opinion.
Son département Finance observe et analyse les attitudes et opinions des différents acteurs (actionnaires individuels, investisseurs institutionnels, analystes, journalistes...) sur les grandes places financières mondiales.
(1) Source : Natixis Asset Management, Natixis Multimanager, Ecureuil Gestion au 30/06/2007.
www.assetmanagement.natixis.fr
www.investir.fr
www.tns-sofres.com
Philippe Waechter, Directeur des Etudes Economiques de Natixis Asset Management, analyse les grandes tendances :
- Perspectives économiques : Deux situations opposées ressortent de cette enquête si nous nous intéressons aux pays industrialisés et aux pays émergents. Le niveau d'activité des premiers reste très bas (USA, Japon) ou ralentit très brutalement (Europe). En revanche, dans les pays émergents, l'activité est forte, en ligne avec les observations récentes. Seuls les pays méditerranéens semblent pénalisés par le ralentissement des pays industrialisés.
- Inflation : Risque plus marqué d'une accélération de l'inflation au sein des pays industrialisés.
- Politiques monétaires : D’après les résultats de l’enquête, la politique monétaire américaine doit devenir très accommodante. La BCE devrait aussi revenir à une politique monétaire légèrement plus souple. La situation globale est suffisamment préoccupante pour que les orientations prônées dans l'enquête fassent fi des risques sur l'inflation.
- Taux d’intérêts long terme : Les taux longs vont continuer de limiter les contraintes sur l'activité globale. Ils doivent probablement un peu baisser en Europe et aux Etats-Unis. Sur le trimestre, le mouvement le plus marqué à la baisse concerne l'Europe, probablement en raison des inquiétudes sur l'activité.
- Stratégie d’investissement sur les marchés actions : Le découplage des stratégies d'investissement entre pays industrialisés et pays émergents existe toujours mais il est moins marqué qu'en septembre, principalement à cause de l'Asie. A noter : les expositions sur les USA et le Japon sont restées réduites après le fort repli de septembre et l'exposition sur l'Europe a été profondément revue à la baisse entre septembre et décembre.
- Portefeuille modèle : Peu d'évolution sur le trimestre. L'exposition "actions" reste forte malgré les incertitudes.
- Monnaie : Les attentes d'une dépréciation supplémentaire du dollar face à l'euro étaient fortes en septembre, elles ont disparu en décembre. Stabilisation attendue également du yen contre euro.
- Matières premières : Repli attendu sur le pétrole après plusieurs trimestres de hausse. Pas de recul marqué sur l'once d'or.
Question d'actualité : Le marché actions chinois a augmenté de manière significative en 2007. Pour l'année 2008, quelles sont vos perspectives ?
7 gérants sur 10 attendent un arrêt de la croissance du marché chinois en 2008. Pour 4 gérants, l’arrêt de la croissance devrait se faire par consolidation et pour les 3 autres par une correction significative du marché.
La continuation de la hausse du marché chinois des actions n'est attendue que par 2 gérants sur 10. Enfin, 10 % des gérants consultés n'ont pas d'avis.
Ce repli attendu explique peut être la moindre exposition aux actions sur le marché d'Asie hors Japon.
Philippe Waechter vous livre son point de vue :
L'enquête du mois de décembre accentue encore la divergence entre les pays industrialisés et les pays émergents puisque l'activité en Europe est perçue comme devant ralentir très rapidement. Cette position est probablement excessive mais reflète les inquiétudes face à un environnement qui se dégrade.
Il y a deux effets à distinguer :
- le cycle européen va être affecté par son épuisement naturel compte tenu d'un relais insuffisant de la demande interne pour maintenir la croissance au-delà de sa tendance de long terme. Cet ajustement est néanmoins modéré et il justifie l'atterrissage vers la croissance tendancielle.
- le durcissement des conditions financières devrait s’opérer soit par un resserrement des conditions bancaires (ce qu'indiquait l'enquête de la BCE d'octobre), soit par des tensions sur le marché monétaire (crise de liquidité).
Les gérants interrogés valorisent davantage ce dernier aspect, considérant que le ralentissement brutal de la croissance est inéluctable et faisant passer celle-ci très au dessous de sa tendance de long terme. C'est ce point de vue qui est excessif.
L'autre aspect important est finalement le scepticisme marqué vis-à-vis du marché chinois. Cela reflète probablement une croyance limitée dans le découplage entre l'activité des pays industrialisés et celle des pays émergents. En effet, si à court terme, le découplage peut se profiler, il n'en est pas de même à moyen terme. C'est cette deuxième partie de la proposition qui inquiète les gérants. L'anticipation d'une contagion possible du ralentissement de l'activité à moyen terme est problématique pour les marchés émergents. En conséquence, ils préfèrent s'écarter de ceux-ci dès aujourd'hui.
L'image globale qui ressort de cette enquête est celle d'un changement de tendance dans le cycle global. C'est ce point qu'il faut retenir.
Natixis Asset Management est le centre européen de gestion de Natixis Global Asset Management qui se situe parmi les quinze premiers gestionnaires d’actifs mondiaux avec 618 milliards d'euros sous gestion à fin juin 2007. Il se place aux tous premiers rangs des gestionnaires d'actifs européens avec 395 milliards d'euros sous gestion au 30 juin 2007 (1).
Natixis, la « banque d’investissements et de projets », est la banque commune des groupes Caisse d’Epargne et Banque Populaire dans les métiers de banque de financement et d’investissement, de gestion d’actifs et de services financiers. Avec un effectif de près de 23 000 personnes, un Produit Net Bancaire de plus de 7,3 milliards d’euros, il s’inscrit parmi les acteurs majeurs de son secteur en Europe.
Investir, le n°1 des hebdomadaires financiers, a été créé en 1974. En 1987, il confirme cette position, tant en diffusion qu’en audience, auprès des investisseurs privés. Le Groupe Investir présente l’offre la plus complète de la presse financière au service des investisseurs individuels, actifs dans la gestion de leur patrimoine et de leurs placements.
TNS Sofres, leader français et n°2 mondial des études de mark eting et d'opinion, est organisé en centres d'expertises sectorielles et propose une gamme de prestations couvrant l'ensemble des problématiques marketing et d'opinion.
Son département Finance observe et analyse les attitudes et opinions des différents acteurs (actionnaires individuels, investisseurs institutionnels, analystes, journalistes...) sur les grandes places financières mondiales.
(1) Source : Natixis Asset Management, Natixis Multimanager, Ecureuil Gestion au 30/06/2007.
www.assetmanagement.natixis.fr
www.investir.fr
www.tns-sofres.com
Autres articles
-
BasWare, leader de l'automatisation des traitements financiers, annonce des changements dans ce secteur pour 2008
-
Une gestion de trésorerie optimale pour Défi Mode avec XRT Universe
-
Société Générale Securities Services finalise l’acquisition de Pioneer Investments Fund Administration Services en Allemagne
-
Open Text lance Genio 7.0, la nouvelle version de son offre d'intégration des données et du contenu
-
Luxembourg tristement pays corrupteur