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A CHAUD du 27 avril 2007 (bis) : Croissance américaine, euro/dollar,

Fed : que va-t-il se passer ?


A CHAUD du 27 avril 2007 (bis) : Croissance américaine, euro/dollar,

Marc TOUATI
Marc TOUATI
Le couperet est tombé : au premier trimestre 2007, la croissance américaine n'a été que de 1,3 %, sa plus mauvaise performance depuis le premier trimestre 2003. Cette déconvenue est principalement le fruit d'un mini-krach immobilier, l'investissement logement ayant subi son sixième trimestre consécutif de baisse (en l'occurrence - 17 % en rythme annualisé au premier trimestre). La politique de fort resserrement monétaire de juin 2004 à mai 2006 continue donc de « porter ses fruits », c'est-à-dire de dégonfler la bulle immobilière qui s'était formée de 2000 à 2006.

Dès lors, à présent que la Fed a ce qu'elle souhaitait, elle doit réagir pour empêcher que le dégonflement immobilier devienne un véritable krach et que le soft landing actuel se transforme en récession. Certes, il y a un peu d'inflation. Et alors ? La Fed a deux objectifs, la croissance et l'inflation mais elle ne sacrifiera jamais la croissance sur l'autel de l'inflation. Si Ben Bernanke est à la hauteur, il devra alors assouplir sa politique d'ici l'été prochain. N'oublions pas que le taux Taylor (c'est-à-dire le taux optimal de la politique monétaire) est actuellement de 4,75 % aux Etats-Unis. Dans ce cadre, nous anticipons que la Fed baissera le taux objectif des federal funds à ce niveau là à l'horizon de l'automne prochain et à 4,5 % en fin d'année (histoire de bien relancer la machine !). Cela permettra donc à la croissance américaine de retrouver son niveau potentiel de 3,2 % à partir du début 2008.

Mais, soyons clair : si la Fed ne baisse pas sa garde dans les trois mois, la récession est au coin de la rue.

Et là, bien entendu, l'euro atteindra de nouveaux sommets historiques. Après le ralentissement américain, c'est d'ailleurs là la deuxième mauvaise nouvelle du jour, qui va évidemment de pair avec la première. Une question se pose alors : jusqu'où l'euro va-t-il monter ? Techniquement, il n'y a bien sûr pas de limite. Economiquement cependant, il y en a deux : la crédibilité du dollar et la croissance eurolandaise.

En effet, les Etats-Unis ne peuvent pas se permettre de laisser filer le dollar trop bas trop longtemps. Car, si tous les ans ils réussissent à attirer environ 1500 milliards de dollars d'investissements étrangers c'est évidemment grâce aux investissements japonais et chinois et plus globalement grâce à la place du dollar dans le Système Monétaire International. Le billet vert représente effectivement près de 50 % des transactions mondiales alors que la part des Etats-Unis dans le commerce mondial n'est que de 17 %. Autrement dit, les deux tiers du commerce en dollar ne sont pas américains. Aussi, Le jour où le dollar tombe de son piédestal,
par exemple s'il reste sous-évalué trop longtemps et que son poids dans les transactions mondiales se replie durablement, le problème du déficit extérieur américain devient explosif. D'où une forte hausse des taux d'intérêt outre-Atlantique, puis une récession et enfin une crise mondiale. A l'évidence, le risque est trop grand pour être pris.

Du côté eurolandais et comme nous l'avons dernièrement souligné dans nos publications, la vigueur excessive de l'euro ne manquera pas d'engendrer un ralentissement marqué de la croissance de la zone à partir de l'été prochain. C'est seulement à ce moment là que les marchés se souviendront que l'Euroland ne peut supporter un euro trop fort et engageront ce dernier sur le chemin de la baisse. Nous anticipons ainsi qu'après s'être stabilisé autour de 1,37 dollar pendant encore deux mois, l'euro s'affaiblira progressivement à partir de l'été
prochain pour retrouver des niveaux d'environ 1,30 dollar début 2008, c'est-à-dire lorsque la BCE aura compris qu'elle a été trop loin dans son resserrement monétaire et commencera à baisser son taux refi. Mais d'ici là le mal aura été fait et la croissance eurolandaise sera passée de 3 % actuellement en glissement annuel à 1,5 %...

Marc TOUATI
Président de ACDE

marc.touati@acde.biz

www.acde.biz






Dimanche 29 Avril 2007



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