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A CHAUD du 20 avril 2007 : Consommation en France : la frénésie continue !

Mais où s'arrêtera la frénésie dépensière des consommateurs français ? En effet, après la flambée observée en 2006 et au début 2007, il était possible de s'attendre à une baisse marquée en mars qui aurait confirmé le repli de février. Mais rien n'y fait.


A CHAUD du 20 avril 2007 : Consommation en France : la frénésie continue !

Marc Touati
Marc Touati
Certes, la baisse de février a été revue à - 0,5 % contre -0,1 % estimé initialement. Pour autant, la consommation des ménages en produits manufacturés a encore augmenté de 0,7 % en mars. Sur l'ensemble du premier trimestre, elle réalise ainsi une hausse de 2,1 %, soit un record dépassé seulement deux fois depuis 1997, en l'occurrence lors des quatrièmes trimestres 1997 et 2004.

Cette vigueur a notamment été le fruit des dépenses d'équipement du logement qui, en mars, ont compensé le recul des dépenses de textile-cuir (- 2,3 % après déjà - 0,7 % en février, contrecoup des soldes oblige) et celui des achats d'automobiles (- 0,4 %). Cette différence de dynamisme se retrouve en termes de glissements annuels, qui atteignent respectivement pour ces trois secteurs 20,4 %, 3,2 % et -1,3 %. La bulle immobilière continue donc d'entretenir le dynamisme de la consommation et de masquer les difficultés désormais durables du secteur automobile.

Plus globalement, cette performance du premier trimestre est évidemment de bon augure pour la progression de la consommation totale au sens des comptes nationaux, qui devrait atteindre au moins 1 % pour le premier trimestre 2007. Grâce à ce soutien précieux et même si ses effets bénéfiques seront en partie rognés par une hausse des importations, la croissance du PIB du premier trimestre devrait aisément atteindre les 0,6 %.

Mais au-delà de cette bonne nouvelle du début 2007, le dynamisme de la consommation détonne par sa longévité. En effet, du troisième trimestre 1997 à aujourd'hui, celle-ci n'a enregistré que deux trimestres de repli, à savoir le troisième trimestre 2004 et le deuxième trimestre 2005. Ainsi, au cours de cette période bénie, la consommation en produits manufacturés a augmenté de 50 % en volume, c'est-à-dire hors inflation. Or, sur la même période le PIB réel n'a progressé que d'environ 24 %. Autrement dit, au cours des dix dernières années, la consommation a augmenté deux fois plus vite que la richesse créée dans l'Hexagone ! Pour être encore plus clair : environ la moitié du dynamisme de la consommation française ne profite pas à l'économie nationale.

Cela confirme que le principale problème de l'économie française ne se situe pas forcément du côté de la consommation, comme semblent le dire les candidats à l'élection présidentielle, mais bien du côté de l'investissement et de la production.

Pour notre proche avenir, il faut donc bien être conscient que la consommation, soutenue notamment par l'endettement, ne pourra demeurer éternellement aussi dynamique qu'aujourd'hui. Dès lors, il est indispensable que nos futurs dirigeants mènent de front une politique de soutien de la demande et surtout de l'offre. Sinon, les performances de la consommation continueront d'avoir un impact limité sur l'activité et l'emploi dans l'Hexagone, compromettant par là même les dépenses des ménages des prochaines années.


Marc TOUATI
Président de ACDE

marc.touati@acde.biz

www.acde.biz






Lundi 23 Avril 2007



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