En effet, en analysant en profondeur les bénéfices supposés de la crypto-devise et en la comparant avec les systèmes existants qu'elle est supposée remplacer, les analystes estiment que son potentiel de disruption dans les pays développés est largement surestimé et que sa valeur sera principalement dégagée dans de nouveaux marchés – par exemple les zones émergentes aux infrastructures de paiement embryonnaires – ou segments de clientèle – tels que les populations exclues des circuits classiques.
Concernant l'utilisation du bitcoin pour les paiements « quotidiens », Citi considère ainsi que les moyens disponibles actuellement – réseaux de cartes, virements interbancaires… – sont parfaitement capables de résister à la concurrence. Il est vrai que l'avantage de la décentralisation de la blockchain est peu apparent pour le consommateur lambda (à l'exception possible de l'anonymat), surtout face à des dispositifs totalement centralisés qui ont fait leurs preuves et offrent une expérience utilisateur jugée correcte.
L'accélération de l'exécution et le faible coût marginal des transactions, souvent mis en avant pour vanter les mérites des crypto-monnaies, sont aussi rapidement écartés. Pour la première, le contre-argument est le déploiement, en cours ou à venir, par les banques américaines (et d'autres dans le monde) de services de transfert en quasi temps réel. Quant au second, il est combattu à la fois par la (presque) gratuité des cartes bancaires (apportée indirectement, entre autres, grâce aux programmes de fidélité) et par l'augmentation inexorable des frais sur les opérations en bitcoin.
Dans l'autre domaine, prometteur, des échanges transfrontaliers, l'étude met le doigt sur les frictions qui subsistent nécessairement aux « frontières » du virtuel, lorsqu'il faut convertir la monnaie fiduciaire en bitcoins (et inversement), la où les acteurs historiques disposent d'une infrastructure adaptée (capable, notamment, de prendre en charge les transactions en espèces, largement majoritaires) et où les nouveaux entrants (tels que TransferWise) proposent déjà des solutions permettant de réduire les coûts.
En dépit de quelques exagérations et autres manipulations des faits (dont l'amalgame entre paiements par carte, toujours différés, et virements en temps réel ou l'oubli des commerçants dans l'équation, en particulier sur le sujet des commissions), le bilan établi par Citi n'est pas fondamentalement contestable. Toutefois, les auteurs, qui n'hésitent pourtant pas – avec raison, à mon sens – à qualifier le bitcoin de « proof of concept » (c'est-à-dire une expérimentation destinée à valider un modèle), ne cherchent pas à se projeter dans la phase d'industrialisation qui devrait logiquement suivre.
Or s'il est normal qu'un premier « test » ne puisse induire immédiatement une disruption du secteur des paiements, il devrait être tout aussi naturel d'imaginer comment les handicaps et autres obstacles identifiés pourront être levés à l'avenir, surtout pour ceux qui relèvent d'hypothèses futures (sur l'évolution du coût des transactions en bitcoin, la résilience insuffisamment éprouvée du réseau sous-jacent…). À l'inverse, il serait intéressant, en parallèle, d'aborder les scénarios possibles pour les solutions en place.
Prenons 3 exemples. La confiance dans les systèmes centralisées pourrait être sérieusement ébranlée si une attaque massive était orchestrée sur l'un d'eux, donnant alors un sérieux coup de pouce à une alternative « distribuée ». Dans un registre différent, les commerçants pourraient finir par s'intéresser à d'autres solutions que celles que leurs banques leur facturent à prix d'or, et pour lesquelles ils assument de surcroît une bonne partie des risques de fraude. Enfin, les frictions des échanges internationaux s'estomperaient rapidement si l'acceptation du bitcoin commençait à se propager.
Bien entendu, ces conjectures ne sont pas des certitudes et, dans le meilleur des cas, elles restent lointaines. Mais elles laissent tout de même augurer d'une disruption plausible, impossible à balayer d'un revers de la main, d'autant plus que le concept de bitcoin (ou d'un successeur) n'est pas figé et qu'il progresse continuellement. Et comme il s'agit de la seule innovation contemporaine susceptible de révolutionner les métiers de la banque, il serait dommage de ne pas s'attarder sur ses effets éventuels…
Concernant l'utilisation du bitcoin pour les paiements « quotidiens », Citi considère ainsi que les moyens disponibles actuellement – réseaux de cartes, virements interbancaires… – sont parfaitement capables de résister à la concurrence. Il est vrai que l'avantage de la décentralisation de la blockchain est peu apparent pour le consommateur lambda (à l'exception possible de l'anonymat), surtout face à des dispositifs totalement centralisés qui ont fait leurs preuves et offrent une expérience utilisateur jugée correcte.
L'accélération de l'exécution et le faible coût marginal des transactions, souvent mis en avant pour vanter les mérites des crypto-monnaies, sont aussi rapidement écartés. Pour la première, le contre-argument est le déploiement, en cours ou à venir, par les banques américaines (et d'autres dans le monde) de services de transfert en quasi temps réel. Quant au second, il est combattu à la fois par la (presque) gratuité des cartes bancaires (apportée indirectement, entre autres, grâce aux programmes de fidélité) et par l'augmentation inexorable des frais sur les opérations en bitcoin.
Dans l'autre domaine, prometteur, des échanges transfrontaliers, l'étude met le doigt sur les frictions qui subsistent nécessairement aux « frontières » du virtuel, lorsqu'il faut convertir la monnaie fiduciaire en bitcoins (et inversement), la où les acteurs historiques disposent d'une infrastructure adaptée (capable, notamment, de prendre en charge les transactions en espèces, largement majoritaires) et où les nouveaux entrants (tels que TransferWise) proposent déjà des solutions permettant de réduire les coûts.
En dépit de quelques exagérations et autres manipulations des faits (dont l'amalgame entre paiements par carte, toujours différés, et virements en temps réel ou l'oubli des commerçants dans l'équation, en particulier sur le sujet des commissions), le bilan établi par Citi n'est pas fondamentalement contestable. Toutefois, les auteurs, qui n'hésitent pourtant pas – avec raison, à mon sens – à qualifier le bitcoin de « proof of concept » (c'est-à-dire une expérimentation destinée à valider un modèle), ne cherchent pas à se projeter dans la phase d'industrialisation qui devrait logiquement suivre.
Or s'il est normal qu'un premier « test » ne puisse induire immédiatement une disruption du secteur des paiements, il devrait être tout aussi naturel d'imaginer comment les handicaps et autres obstacles identifiés pourront être levés à l'avenir, surtout pour ceux qui relèvent d'hypothèses futures (sur l'évolution du coût des transactions en bitcoin, la résilience insuffisamment éprouvée du réseau sous-jacent…). À l'inverse, il serait intéressant, en parallèle, d'aborder les scénarios possibles pour les solutions en place.
Prenons 3 exemples. La confiance dans les systèmes centralisées pourrait être sérieusement ébranlée si une attaque massive était orchestrée sur l'un d'eux, donnant alors un sérieux coup de pouce à une alternative « distribuée ». Dans un registre différent, les commerçants pourraient finir par s'intéresser à d'autres solutions que celles que leurs banques leur facturent à prix d'or, et pour lesquelles ils assument de surcroît une bonne partie des risques de fraude. Enfin, les frictions des échanges internationaux s'estomperaient rapidement si l'acceptation du bitcoin commençait à se propager.
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