Eric Galiègue
Le premier mouvement de retour des capitaux en provenance des pays émergents date de plusieurs mois. C’est en partie dans la sphère réelle que les investisseurs ont trouvé des arguments pour quitter les « pays émergents » : ralentissement économique en Chine et en Inde, inflation au Brésil, instabilité politique en Turquie, au Proche Orient, en Afrique du Nord… Surtout, c’est au sein de la sphère financière que les raisons les plus évidentes ont été trouvées par les investisseurs : prises de bénéfice sur des positions acquises il y a plusieurs années, et surtout évolution probable de la politique monétaire de la Fed. La fin programmée du « QE 3 » induit la fin des opérations de « carry trade » au bénéfice des devises de certains pays émergents. Le « carry trade » consiste à emprunter en une devise (le dollar jusque récemment) pour prêter en une autre devise qui a un rendement plus élevé. Le niveau excessivement bas des taux monétaires sur le dollar, et surtout sa disponibilité « infinie », avaient favorisé ce type d’opération. Mais dès que la probabilité d’une hausse des taux de la devise d’emprunt et/ou la probabilité d’une baisse rapide de la devise de prêt augmente, le montage, déjà audacieux à la base, devient très dangereux. Le débouclage de ces opérations induit la vente des devises prêtées (réal brésilien, lire turque, roupie indienne, ringgit malais, bath thaïlandais…) et l’achat des devises empruntées ($ américain). La chute des devises émergentes a ainsi catalysé le rapatriement de capitaux investis (normalement) « à long terme ».
Le second mouvement d’arbitrage des obligations d’Etat vers les actions est en train de s’accélérer. Hier soir, les taux des emprunts d’Etat américain à 10 ans ont touché 2.9 %. La hausse des taux devient très significative, puisqu’il s’agit maintenant de plus de 120 points de base depuis le mois de mai. La raison de cette tension sur les taux des emprunts d’Etat est aussi à chercher du côté de la Fed, du côté de la sphère financière. La fin des achats mensuels de 85 milliards de $ est de nature à effectivement réduire la demande de papier sur le marché, et, donc de tendre les taux. Ainsi la Fed va-t-elle dégonfler la bulle obligataire, et les taux progressivement revenir vers l’objectif de 4 à 5 % que nous avons déjà évoqué. Dans la sphère réelle, l’accélération économique progressive Outre Atlantique éloigne le risque déflationniste, ce qui justifie le retour à des taux obligataires « normaux ».
Cette double rotation peut paraitre contradictoire. En effet, le retour des capitaux investis dans les pays émergents est un signe de défiance, d’aversion au risque. La hausse des taux des emprunts d’Etat est habituellement, au contraire, un signe de confiance, de retour de l’appétit pour le risque. C’est l’inverse du « flight to quality » qui fait chuter les taux…
Le retour des taux obligataires à des niveaux « normaux » est un phénomène majeur, structurel, qui va durer 2 ans. Il va correspondre au dégonflement d’une bulle obligataire gigantesque, bien plus importante que la mode des pays émergents. Le grand bénéficiaire de ces réallocations est le marché des actions des pays développés. Le potentiel de hausse des cours des actions est important.
Investisseurs : Nous recommandons de surpondérer les actions.
Spéculateurs : consolidation sur l’indice CAC40 ; potentiel à 4180 en cas de dépassement de 4120 ; risque à 3930 en cas de rupture de 4010.
Tendances sur les taux et les devises : les taux obligataires américains ont atteint 2.9 % hier soir; l’ € est stable à 1.33 $
Tendances récentes sur les matières premières :
Le prix du pétrole reste tendu, le prix du cuivre s’est stabilisé après sa hausse depuis le début du mois d’août.
Lettre hebdo du 23 AOUT 2013
Eric Galiègue
VALQUANT
171, rue Saint-Honoré - 75001 Paris
Tél. 01.58.18.37.50
Fax. 01.42.65.15.26
www.valquant.fr
Le second mouvement d’arbitrage des obligations d’Etat vers les actions est en train de s’accélérer. Hier soir, les taux des emprunts d’Etat américain à 10 ans ont touché 2.9 %. La hausse des taux devient très significative, puisqu’il s’agit maintenant de plus de 120 points de base depuis le mois de mai. La raison de cette tension sur les taux des emprunts d’Etat est aussi à chercher du côté de la Fed, du côté de la sphère financière. La fin des achats mensuels de 85 milliards de $ est de nature à effectivement réduire la demande de papier sur le marché, et, donc de tendre les taux. Ainsi la Fed va-t-elle dégonfler la bulle obligataire, et les taux progressivement revenir vers l’objectif de 4 à 5 % que nous avons déjà évoqué. Dans la sphère réelle, l’accélération économique progressive Outre Atlantique éloigne le risque déflationniste, ce qui justifie le retour à des taux obligataires « normaux ».
Cette double rotation peut paraitre contradictoire. En effet, le retour des capitaux investis dans les pays émergents est un signe de défiance, d’aversion au risque. La hausse des taux des emprunts d’Etat est habituellement, au contraire, un signe de confiance, de retour de l’appétit pour le risque. C’est l’inverse du « flight to quality » qui fait chuter les taux…
Le retour des taux obligataires à des niveaux « normaux » est un phénomène majeur, structurel, qui va durer 2 ans. Il va correspondre au dégonflement d’une bulle obligataire gigantesque, bien plus importante que la mode des pays émergents. Le grand bénéficiaire de ces réallocations est le marché des actions des pays développés. Le potentiel de hausse des cours des actions est important.
Investisseurs : Nous recommandons de surpondérer les actions.
Spéculateurs : consolidation sur l’indice CAC40 ; potentiel à 4180 en cas de dépassement de 4120 ; risque à 3930 en cas de rupture de 4010.
Tendances sur les taux et les devises : les taux obligataires américains ont atteint 2.9 % hier soir; l’ € est stable à 1.33 $
Tendances récentes sur les matières premières :
Le prix du pétrole reste tendu, le prix du cuivre s’est stabilisé après sa hausse depuis le début du mois d’août.
Lettre hebdo du 23 AOUT 2013
Eric Galiègue
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