Luis de Guindos, le numéro 2 de la BCE, a déclaré hier lors d’une conférence à Lisbonne : « certains segments intègrent toujours un recul rapide de l'inflation et un léger ralentissement de la croissance, une évaluation qui pourrait s'avérer trop optimiste » et « Le risque que des ventes forcées de fonds d'investissement amplifient une correction du marché reste élevé, dans un contexte de faibles réserves de liquidités ». Cet avertissement ne peut être plus clair. Il rejoint nos propres inquiétudes sur le risque très élevé de baisse des cours des actions de l’ordre de 15%. Si les choses sont aussi claires, au point que le Vice-Président de le BCE lui-même alerte les marchés sur un risque de baisse, pourquoi n’a-t-elle pas déjà eu lieu ? Nous avançons plusieurs arguments pour justifier l’exceptionnelle résistance des marchés d’actions malgré la multiplication des arguments baissiers.
1/Les discours pessimistes sont de plus en plus nombreux. Nous tenons ce type de discours et recommandons de limiter au minimum l’exposition aux actions depuis près d’un an, et nous avons remarqué de nombreuses voix progressivement passer de la recommandation d’achat, à la vente. Le cours objectif des actions, selon le panel regroupé par l’Agefi, est désormais peu différent du cours actuel, alors qu’habituellement le potentiel de hausse déterminé par ce cours objectif est compris entre 5 et 10%. Cela nous fait penser que « les mains fragiles » ont déjà vendu, et que d’une certaine façon, « il n’y a plus rien à vendre ». En d’autres termes, les investisseurs qui pouvaient vendre l’ont déjà fait…Ce qui limite le potentiel de vente. Les investisseurs reviendront, mais à des cours bien plus bas.
2/ En attendant, le marché est aux mains des intervenants à court terme, des arbitragistes et des robots. Ces intervenants utilisent des méthodes courtermistes et sont financés à court terme notamment par des opérations de « carry trade » sur yen. Comme chacun le sait, les robots, même dotés « d’intelligence artificielle », radotent et bégayent. Leurs comportements adaptatifs sont fondés sur les observations des 10 ou 12 dernières années (au maximum), et n’intègrent pas des modifications structurelles et durables qui caractérisent la situation actuelle. Quelques achats bien placés dans de gros volumes suffisent à faire bouger les cours et produisent la « prophétie auto-réalisante ». Ainsi, sur les tous derniers jours, sur le CAC 40, le support de 6000, puis 6180 a créé une dynamique haussière de court terme et construit une droite ascendante autour de laquelle se sont ralliés les robots pendant un temps. La publication d’une inflation américaine légèrement supérieure aux attentes a mis un terme à cette belle construction, et les forces stagflationistes ont repris la main. A la baisse.
3/ Un marché baissier ne dure pas 7 mois seulement; le sommet a été touché à la fin de l’année dernière, il y a 9 mois, et le marché baissier a réellement commencé le 24 février, il y a 7 mois. Les exemples de 2000-2002 et 2007-2009 nous montrent bien qu’un marché baissier dure 18 mois. Il est toujours entrecoupé de « bear market rallies ». Il sera peut-être plus court, mais il est fondé cette fois ci sur des modifications durables et significatives des paramètres de l’évaluation des entreprises : la stagflation, c’est moins de croissance des bénéfices et plus d’inflation qui induit un niveau de taux plus élevé.
4/ La chute en une année de plus de 15% de la parité de change de l’€ a pour effet d’amoindrir l’ajustement des cours exprimé en €, et explique la résistance des actions de la zone €. Une monnaie dépréciée renforce le pouvoir d’achat des investisseurs tiers, et notamment américains. Elle produit des effets de conversion et des avantages compétitifs évidents pour les entreprises de la zone € …. sauf quand la croissance s’évapore, ce qui malheureusement est le cas actuellement.
L’inflation persistante et les nouvelles hausses de taux des banques centrales vont relancer la hausse des taux de marché. La tension sur les taux devrait mettre un terme à la résistance des actions et faire chuter leurs cours en deçà des plus bas de l’année.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 717points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont fortement progressé et se rapprochent des plus hauts du 20 juin (3,5% aux SA et 2,5% en France). L’euro est stable autour de la parité avec le $.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole est stable, comme le prix des principaux métaux industriels.
1/Les discours pessimistes sont de plus en plus nombreux. Nous tenons ce type de discours et recommandons de limiter au minimum l’exposition aux actions depuis près d’un an, et nous avons remarqué de nombreuses voix progressivement passer de la recommandation d’achat, à la vente. Le cours objectif des actions, selon le panel regroupé par l’Agefi, est désormais peu différent du cours actuel, alors qu’habituellement le potentiel de hausse déterminé par ce cours objectif est compris entre 5 et 10%. Cela nous fait penser que « les mains fragiles » ont déjà vendu, et que d’une certaine façon, « il n’y a plus rien à vendre ». En d’autres termes, les investisseurs qui pouvaient vendre l’ont déjà fait…Ce qui limite le potentiel de vente. Les investisseurs reviendront, mais à des cours bien plus bas.
2/ En attendant, le marché est aux mains des intervenants à court terme, des arbitragistes et des robots. Ces intervenants utilisent des méthodes courtermistes et sont financés à court terme notamment par des opérations de « carry trade » sur yen. Comme chacun le sait, les robots, même dotés « d’intelligence artificielle », radotent et bégayent. Leurs comportements adaptatifs sont fondés sur les observations des 10 ou 12 dernières années (au maximum), et n’intègrent pas des modifications structurelles et durables qui caractérisent la situation actuelle. Quelques achats bien placés dans de gros volumes suffisent à faire bouger les cours et produisent la « prophétie auto-réalisante ». Ainsi, sur les tous derniers jours, sur le CAC 40, le support de 6000, puis 6180 a créé une dynamique haussière de court terme et construit une droite ascendante autour de laquelle se sont ralliés les robots pendant un temps. La publication d’une inflation américaine légèrement supérieure aux attentes a mis un terme à cette belle construction, et les forces stagflationistes ont repris la main. A la baisse.
3/ Un marché baissier ne dure pas 7 mois seulement; le sommet a été touché à la fin de l’année dernière, il y a 9 mois, et le marché baissier a réellement commencé le 24 février, il y a 7 mois. Les exemples de 2000-2002 et 2007-2009 nous montrent bien qu’un marché baissier dure 18 mois. Il est toujours entrecoupé de « bear market rallies ». Il sera peut-être plus court, mais il est fondé cette fois ci sur des modifications durables et significatives des paramètres de l’évaluation des entreprises : la stagflation, c’est moins de croissance des bénéfices et plus d’inflation qui induit un niveau de taux plus élevé.
4/ La chute en une année de plus de 15% de la parité de change de l’€ a pour effet d’amoindrir l’ajustement des cours exprimé en €, et explique la résistance des actions de la zone €. Une monnaie dépréciée renforce le pouvoir d’achat des investisseurs tiers, et notamment américains. Elle produit des effets de conversion et des avantages compétitifs évidents pour les entreprises de la zone € …. sauf quand la croissance s’évapore, ce qui malheureusement est le cas actuellement.
L’inflation persistante et les nouvelles hausses de taux des banques centrales vont relancer la hausse des taux de marché. La tension sur les taux devrait mettre un terme à la résistance des actions et faire chuter leurs cours en deçà des plus bas de l’année.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 717points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont fortement progressé et se rapprochent des plus hauts du 20 juin (3,5% aux SA et 2,5% en France). L’euro est stable autour de la parité avec le $.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole est stable, comme le prix des principaux métaux industriels.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
Autres articles
-
Revolut : ses quatre grands projets pour 2025
-
La fintech Bridge met en place une nouvelle gouvernance
-
Bangk, une ICO pour un projet de néobanque éthique et décentralisée
-
Deblock, la fintech s'offre le 2nd agrément PSAN attribué par l'AMF
-
Crypto : Les grands magasins Printemps en partenariat avec Binance Pay et Lyzi pour accepter les paiements en cryptomonnaie