Le point de départ de cette réflexion se trouve dans une étude réalisée par le cabinet Gartner pour le compte de l'EFMA, sur (pour simplifier) la transformation « digitale » des banques, et, plus particulièrement, les réponses qu'apportent leurs représentants quand on leur demande quelle est la principale barrière à l'instauration d'un modèle d'ouverture (« open banking ») dans leur entreprise, alors que, dans le même temps, 90% d'entre eux déclarent qu'ils espèrent atteindre un tel objectif dans les 3 ans à venir.
Le premier motif de surprise dans ces résultats – et ce qui m'incite à poursuivre dans la caricature ! – est de constater qu'aucun répondant ne cite l'obstacle technologique. Il ne semble pourtant pas si simple dans les DSI de procéder à la mise à disposition des API susceptibles de faciliter l'accès par des tiers aux fonctions offertes ni d'intégrer de manière efficace, transparent et réactive de nouveaux services dans les catalogues de produits, qui sont les deux piliers de l'ouverture tant (?) désirée.
Si l'informatique n'en fait pas partie, quel est donc le handicap principal rencontré ? La culture, bien sûr ! Tout le monde a désormais compris que c'est elle seule qui fait une « digitalisation » réussie. A contrario, sachant que la maturité n'est pas au rendez-vous dans la plupart des banques, elle est une coupable idéale pour tout ce qui ne va pas ! À moins que le problème ne soit, tout simplement, une incapacité à convaincre ? Peut-être celle-ci est-elle même due à une certaine confusion sur le concept ?
Vient ensuite (pour plus d'un quart des répondants) la source de tous les maux préférée des institutions financières, toujours en bonne position pour servir d'excuse rapide : la sécurité ! Qui oserait les contredire ? Ouvrir la banque à des tiers, n'est-ce pas une provocation, une invitation aux attaques par les cybercriminels du monde entier ? C'est hélas oublier un peu vite que des portes existent déjà (sur le web, par exemple) et que l'« open banking » n'est pas synonyme d'anarchie et qu'il peut être contrôlé.
Au troisième rang, la monétisation est l'argument qui mérite le plus d'indulgence. Il est clair qu'une entreprise a du mal à engager un investissement (conséquent) si elle ne sait pas identifier les revenus qu'elle pourra en tirer. Il faut tout de même souligner que ceux qui usent de ce prétexte n'ont vraisemblablement pas fait beaucoup d'effort pour développer un modèle d'affaire. Ou bien, étant tellement peu familier de cet exercice, attendent-ils qu'un concurrent plus téméraire le concocte et le valide pour eux ?
Autre suspect complétant traditionnellement la sécurité, la réglementation se fait ici étonnamment discrète. Mais peut-il vraiment en être autrement quand, dans le monde entier, les textes et les lois s'accumulent pour, justement, inciter les banques à ouvrir leurs portes « digitales » au reste du monde ? Qu'il reste 10% d'établissements brandissant cette excuse démontre ici un manque total de clairvoyance ! Sauf, si, encore une fois, c'est l'incompréhension qui règne sur les principes de l'« open banking ».
Enfin, le risque réputationnel est mon favori, en ce qu'il représente une nouvelle version, particulièrement subtile, de l'inquiétude pour la sécurité. En effet, grâce à cette variante, la banque dégage sa propre responsabilité vis-à-vis des cybermenaces (et se fait rassurante) mais elle se préoccupe des conséquences que pourraient avoir pour elle l'imprévoyance et l'incompétence des partenaires à qui elle devrait donner accès à ses systèmes ! Le summum du rejet de la faute sur un tiers !
Car, en synthèse, voilà bien le trait commun à cette collection de prétextes plus ou moins fallacieux : à les écouter, on croirait que les banques sont les victimes d'une incroyable conjonction de facteurs extérieurs déterminés à leur interdire de s'ouvrir ! Ce n'est évidemment pas la réalité. Il faudrait d'abord faire émerger une véritable envie de rompre avec le repli sur soi historique du secteur, qui passera par une analyse objective des enjeux et des risques et demandera aussi d'adopter une autre relation de confiance avec les écosystèmes qui n'ont pas attendu ces acteurs pour se développer.
Le premier motif de surprise dans ces résultats – et ce qui m'incite à poursuivre dans la caricature ! – est de constater qu'aucun répondant ne cite l'obstacle technologique. Il ne semble pourtant pas si simple dans les DSI de procéder à la mise à disposition des API susceptibles de faciliter l'accès par des tiers aux fonctions offertes ni d'intégrer de manière efficace, transparent et réactive de nouveaux services dans les catalogues de produits, qui sont les deux piliers de l'ouverture tant (?) désirée.
Si l'informatique n'en fait pas partie, quel est donc le handicap principal rencontré ? La culture, bien sûr ! Tout le monde a désormais compris que c'est elle seule qui fait une « digitalisation » réussie. A contrario, sachant que la maturité n'est pas au rendez-vous dans la plupart des banques, elle est une coupable idéale pour tout ce qui ne va pas ! À moins que le problème ne soit, tout simplement, une incapacité à convaincre ? Peut-être celle-ci est-elle même due à une certaine confusion sur le concept ?
Vient ensuite (pour plus d'un quart des répondants) la source de tous les maux préférée des institutions financières, toujours en bonne position pour servir d'excuse rapide : la sécurité ! Qui oserait les contredire ? Ouvrir la banque à des tiers, n'est-ce pas une provocation, une invitation aux attaques par les cybercriminels du monde entier ? C'est hélas oublier un peu vite que des portes existent déjà (sur le web, par exemple) et que l'« open banking » n'est pas synonyme d'anarchie et qu'il peut être contrôlé.
Au troisième rang, la monétisation est l'argument qui mérite le plus d'indulgence. Il est clair qu'une entreprise a du mal à engager un investissement (conséquent) si elle ne sait pas identifier les revenus qu'elle pourra en tirer. Il faut tout de même souligner que ceux qui usent de ce prétexte n'ont vraisemblablement pas fait beaucoup d'effort pour développer un modèle d'affaire. Ou bien, étant tellement peu familier de cet exercice, attendent-ils qu'un concurrent plus téméraire le concocte et le valide pour eux ?
Autre suspect complétant traditionnellement la sécurité, la réglementation se fait ici étonnamment discrète. Mais peut-il vraiment en être autrement quand, dans le monde entier, les textes et les lois s'accumulent pour, justement, inciter les banques à ouvrir leurs portes « digitales » au reste du monde ? Qu'il reste 10% d'établissements brandissant cette excuse démontre ici un manque total de clairvoyance ! Sauf, si, encore une fois, c'est l'incompréhension qui règne sur les principes de l'« open banking ».
Enfin, le risque réputationnel est mon favori, en ce qu'il représente une nouvelle version, particulièrement subtile, de l'inquiétude pour la sécurité. En effet, grâce à cette variante, la banque dégage sa propre responsabilité vis-à-vis des cybermenaces (et se fait rassurante) mais elle se préoccupe des conséquences que pourraient avoir pour elle l'imprévoyance et l'incompétence des partenaires à qui elle devrait donner accès à ses systèmes ! Le summum du rejet de la faute sur un tiers !
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