Walking around, une vieille idée toujours d’actualité

Bien sûr, cela exige quelques efforts, de nombreuses heures de voiture, de train ou d’avion qui pourraient être économisées mais je suis convaincu qu’on en apprend plus en allant voir les autres dans leur environnement familier et qu’on en retire une vision plus claire du fonctionnement de son entreprise ou de son groupe. Je vous propose quelques arguments qui vous encourageront, peut-être, à adopter cette vieille pratique du « management by walking around » qui, dans l’économie collaborative d’aujourd’hui, redevient une idée neuve.

D’abord vous démontrez ainsi le respect que vous manifestez à vos collaborateurs. Vous ne les convoquez pas, vous allez les voir. C’est tout à fait différent. Mais comme votre temps est précieux, il n’y a pas de raison non plus d’en faire un rituel. Agissez de façon spontanée, au gré de vos intuitions.

C’est aussi une façon de rafraîchir l’atmosphère. Les gens qui travaillent ensemble ont souvent des hauts et des bas dans leurs relations mutuelles. La visite du dirigeant est alors une bonne occasion pour eux d’aplanir leurs difficultés afin de faire bonne figure.

Vous aurez l’occasion de détecter les dysfonctionnements, de mesurer l’ambiance et l’état d’esprit qui règne dans votre organisation, de faire passer avec clarté des messages d’ordre général, sans pour autant enfreindre les règles du fonctionnement hiérarchique.

C’est sans doute le meilleur moyen d’annoncer les mauvaises nouvelles, s’il y en a. Personne n’aime le faire mais une coupe de budget, l’annulation d’un projet ou un feedback un peu musclé seront mieux reçus dans l’environnement familier du collaborateur concerné.

C’est le meilleur moyen de célébrer les bonnes nouvelles car elles pourront alors être utilement partagées avec les équipes du collaborateur à qui vous les annoncez.

Il n’y a, dans ce domaine, rien de neuf sous le soleil. Tous les grands dirigeants préfèrent l’esprit de bivouac à celui d’état-major. D’ailleurs, les grands stratèges de l’histoire ont tous payé de leur personne. Jules César était connu pour sa vie spartiate en campagne, au milieu de ses soldats, partageant avec eux leurs repas et dormant sous leurs tentes. Napoléon ne manquait jamais, la veille d’une bataille, d’aller rendre visite à ses grognards. Il parcourait longuement le camp en s’enquérant auprès de plusieurs d’entre eux de leur situation.

C’est toujours vrai. Si, dans toute bonne organisation, même celles qui viennent d’être créées, les instructions doivent toujours passer par la voie hiérarchique, afin de respecter ordre et méthode, l’information, elle, se prend là où on la trouve. C’est donc aussi le devoir de tout bon dirigeant que de rester connecté à tout ce qui se passe chez lui.

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