Avant d'être acceptées par le ministère de l'Economie, ces dérogations doivent être soumises pour avis au Conseil de la concurrence, qui a rendu sans surprise, le 20 février 2009, un avis « favorable » sur 3 accords interprofessionnels dérogatoires aux nouvelles règles concernant les délais de paiement portant sur le secteur du bricolage, du jouet, et de l'horlogerie, bijouterie, joaillerie et orfèvrerie.
Le Conseil a estimé qu'il existait des raisons économiques objectives et spécifiques pour accorder davantage de temps aux entreprises des secteurs concernés, et il a recommandé l'extension de l'accord par décret (voir notamment n°2009-372 du 2 avril 2009 pour le secteur du jouet, n°2009-373 pour le secteur de l'horlogerie, la bijouterie, la joaillerie et l'orfèvrerie et enfin n°2009-374 dans le secteur du bricolage).
Et alors que les fournisseurs attendaient des précisions sur le champ d’application de ces accords dérogatoires, l’article 2, des 3 décrets qui ont suivi, fait un « simple » rappel de la loi : « le délai dérogatoire maximum est étendu à tous les opérateurs dont l’activité relève des organisations professionnelles signataires de l’accord. ».
Dès lors, que pourront opposer les entreprises aux clients qui revendiqueront désormais l’extension des accords dérogatoires à l’ensemble de leurs fournisseurs (qui n’en peuvent mais…°), quand ces derniers devront payer dans les délais légaux (45 jours fin de mois ou 60 jours calendaires) leurs propres fournisseurs ?
« La loi de modernisation de l'économie réduit les délais de paiement. Mais pas de la même façon pour tout le monde. Résultat, le ton monte entre clients et fournisseurs, qui multiplient les échanges de courriers. Et certaines PME voient leurs trésoreries mises à mal. Dans le contexte économique actuel, elles s'en seraient bien passées. Enquête sur un phénomène qui prend de l'ampleur », écrivait à ce propos Philippe Créhange.
Par le jeu pervers des dérogations, la réforme des délais de paiement risque de générer de graves distorsions de concurrences que, tour à tour, l’Autorité de la Concurrence, puis le gouvernement, ont feint d’ignorer.
Le Conseil a estimé qu'il existait des raisons économiques objectives et spécifiques pour accorder davantage de temps aux entreprises des secteurs concernés, et il a recommandé l'extension de l'accord par décret (voir notamment n°2009-372 du 2 avril 2009 pour le secteur du jouet, n°2009-373 pour le secteur de l'horlogerie, la bijouterie, la joaillerie et l'orfèvrerie et enfin n°2009-374 dans le secteur du bricolage).
Et alors que les fournisseurs attendaient des précisions sur le champ d’application de ces accords dérogatoires, l’article 2, des 3 décrets qui ont suivi, fait un « simple » rappel de la loi : « le délai dérogatoire maximum est étendu à tous les opérateurs dont l’activité relève des organisations professionnelles signataires de l’accord. ».
Dès lors, que pourront opposer les entreprises aux clients qui revendiqueront désormais l’extension des accords dérogatoires à l’ensemble de leurs fournisseurs (qui n’en peuvent mais…°), quand ces derniers devront payer dans les délais légaux (45 jours fin de mois ou 60 jours calendaires) leurs propres fournisseurs ?
« La loi de modernisation de l'économie réduit les délais de paiement. Mais pas de la même façon pour tout le monde. Résultat, le ton monte entre clients et fournisseurs, qui multiplient les échanges de courriers. Et certaines PME voient leurs trésoreries mises à mal. Dans le contexte économique actuel, elles s'en seraient bien passées. Enquête sur un phénomène qui prend de l'ampleur », écrivait à ce propos Philippe Créhange.
Par le jeu pervers des dérogations, la réforme des délais de paiement risque de générer de graves distorsions de concurrences que, tour à tour, l’Autorité de la Concurrence, puis le gouvernement, ont feint d’ignorer.
Thierry CHARLES
Docteur en droit
Directeur des Affaires Juridiques d’Allizé-Plasturgie
Membre du Comité des Relations Inter-industrielles de Sous-Traitance (CORIST) au sein de la Fédération de la Plasturgie
t.charles@allize-plasturgie.com
Docteur en droit
Directeur des Affaires Juridiques d’Allizé-Plasturgie
Membre du Comité des Relations Inter-industrielles de Sous-Traitance (CORIST) au sein de la Fédération de la Plasturgie
t.charles@allize-plasturgie.com
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