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Réforme des délais de paiement : déclaration commune de la filière du bricolage

Ensemble, distributeurs et industriels du bricolage demandent une dérogation pour préserver le marché français, le plus dynamique d’Europe. Prendre en compte la spécificité du marché du bricolage en France et maintenir les délais de paiement pratiqués par la filière (en moyenne 90 jours), tel est l’appel lancé ce jour par la distribution du bricolage – via la FMB-, et les industriels, représentés par UNIBAL, dans le cadre du projet de réforme des délais de paiement à 60 jours.


Réforme des délais de paiement : déclaration commune de la filière du bricolage
Une déclaration commune a été remise au Gouvernement le 28 Février.

En effet, la pratique actuelle des délais de paiement dans la filière est liée à une spécificité inhérente au secteur : des taux de rotation des stocks qui sont en moyenne de 100 à 150 jours ou plus pour les petits magasins.

Le coût de ce stockage est donc supporté par un paiement à 90 jours en moyenne et , en complément, par le recours à l’emprunt bancaire pour les entreprises indépendantes et aux fonds propres pour les grandes entreprises.

La généralisation de la législation à 60 jours des délais de paiement entraînerait :
- la fermeture de 30% des magasins indépendants et des risques majeurs pour la survie de nombreux fournisseurs de l’ensemble des magasins,
- le frein à l’innovation technologique des produits, aujourd’hui levier clé du marché,
- la réduction de l’offre produits, pénalisante pour le consommateur,
- l’encouragement des distributeurs à se fournir en grand import.

C’est pourquoi la filière se mobilise pour demander la possibilité de déroger à la loi par le biais d'un accord sectoriel.

www.fmbricolage.org

Mémo sur les délais de paiement dans le bricolage (Déc. 2007 - Fédération Professionnelle des magasins de bricolage)

Incidence d’une réduction des délais de paiement sur les magasins de bricolage

1/ Le constat

1-1/ La pratique actuelle des délais de paiement
Les magasins de bricolage pratiquent un paiement à 90 jours en moyenne, en lien avec leur modèle économique.

1-2/ Les motifs
La notion de stock en magasin doit être prise en compte dès lors que l’on veut aborder correctement la question des délais de paiement.

Or, ces stocks sont importants dans le bricolage, en raison de la largeur de gammes, et de la vitesse de rotation des produits, beaucoup plus lente que dans l’alimentaire.
On évalue les stocks à 120 / 150 jours d’achat dans le bricolage, contre 15 à 20 jours dans l’alimentaire.

Ainsi, même avec un délai de paiement à 90 jours, les magasins de bricolage ont un besoin de trésorerie d’exploitation, de l’ordre de 40 à 60 jours d’achat. A l’inverse des GSA, où le rapport stock/encours fournisseur est générateur de trésorerie.

L’écart entre l’alimentaire et le non alimentaire sur les délais de paiement est bien le reflet de modèles économiques différents, dans lequel chacun a trouvé sa place, fournisseur et distributeur. La négociabilité des délais de paiement et leur maintien à des niveaux élevés dans le secteur sont une nécessité absolue pour la pérennité de ce secteur d’activité.

Les magasins de bricolage ne disposent pas naturellement d’une trésorerie abondante qui serait placée.

Justification détaillée des stocks importants :
- Le modèle économique de distribution spécialisée présuppose une largeur et une profondeur de gamme importante, dans les tailles, les matériaux, les couleurs des produits, … : le magasin doit proposer le plus grand choix à ses clients.
- Les produits saisonniers représentent une part du chiffre d’affaires importante et croissante. Le bricolage est de surcroît une activité étroitement liée à la fluctuation des conditions climatiques : les produits invendus au cours d’une saison sont stockés jusqu’à la saison de l’année suivante. Ces produits ont une valeur de stock importante pour nombre d’entre eux.
Exemples : chauffage, climatisation, mobiliers de jardin, peintures extérieures, menuiserie …

- La montée en puissance des produits de décoration au sens large, reliés à une notion de « collection », accélère la connotation de désuétude de ces produits et accentue la difficulté d’écoulement.
- Une offre de prix attractive pour le consommateur justifie l’achat par les distributeurs de grande quantité, pour des produits écoulés dès lors sur une longue période.
Exemple : panneau de carrelage
- La multiplicité des opérations commerciales suppose un engagement très en amont des distributeurs auprès de leurs fournisseurs, alors que l’écoulement des produits intervient tardivement.

2/ Incidence d’une diminution à 30 jours des délais de paiement fournisseurs d’ici 5 ans

La non négociabilité des délais de paiement et leur réduction à 60 voire 30 jours impliquerait donc une importante mobilisation de capitaux par les distributeurs de produits de bricolage. Ces capitaux pourraient être apportés majoritairement par recours à l’emprunt.

Les conséquences :

Une diminution considérable de la rentabilité des distributeurs, avec pour conséquence, selon le niveau de rentabilité actuelle
- Un affaiblissement de la capacité d’emprunt
- Une augmentation de l’endettement
- Un frein au développement et à la création d’emplois
- Une hausse des prix
- Une pression accentuée sur les fournisseurs pour approvisionner les magasins en flux tendus
- Une augmentation des importations : la possibilité de paiement à 90 jours en moyenne constitue un avantage concurrentiel pour les fournisseurs français par rapport aux fournisseurs asiatiques qui imposent des paiements immédiats (manque de confiance ou défaut de notoriété du distributeur). La suppression de cet avantage concurrentiel inciterait indéniablement les distributeurs à s’approvisionner davantage en Asie.

Les magasins indépendants du bricolage, PME/TPE, seraient les plus affaiblis
- Les fonds propres de ces magasins (capitaux propres et comptes courants) sont globalement destinés au financement des immobilisations. Chez les indépendants, l’encours fournisseur représente environ 60% de la valeur du stock. Les 40% restants sont financés par l’emprunt bancaire (billet de trésorerie, autorisation de découvert, …). La diminution des délais de paiement soulèvera de grosses difficultés de financement et devrait multiplier par 2 leur endettement d’exploitation, en l’état actuel des outils de crédit.
- Ces magasins sont déjà pénalisés par le fonctionnement du franco (minimum de commande) qui leur fait porter un stock supérieur aux gros magasins. Il serait opportun dans ce cas de figure d’interdire les franco.
- Actuellement, la trésorerie générée par les magasins est quasiment exclusivement consacrée au remboursement des deux emprunts contractés : l’un pour l’achat du magasin, l’autre pour le stock. Un nouvel emprunt pris par les magasins indépendants pour financer la réduction des délais de paiement fournisseur affecterait tout d’abord la rentabilité. Mais surtout, dans un second temps, ces magasins seraient dans l’impossibilité de rembourser le capital de ce troisième emprunt, puisque la trésorerie dégagée par leur résultat est déjà mobilisée pour le remboursement des deux premiers emprunts. Contrairement aux fournisseurs, les distributeurs ne bénéficient pas d’outil de financement permanent du besoin en fonds de roulement, du type affacturage.
- Cette situation viendrait donc également créer une véritable problématique autour de la transmission d’entreprise, qui serait nettement freinée.
- Les magasins indépendants sont implantés en zone rurale. La fermeture de certains d’entre eux affectera le maillage du territoire et contraindra le consommateur à se rendre en zone urbaine sur lesquelles seront implantés des centres de plus en plus grands.
- Et contribuera à terme à accentuer la concentration de la distribution, au profit d’un rapport de force aggravé pour les fournisseurs.

Pour rappel, les industriels ont la possibilité de mobiliser leur créance par le biais de l’affacturage. Ce mécanisme présente l’avantage d’être lié au volume d’activité de l’industriel, contrairement à l’emprunt. D’autre part, l’affacturage repose sur des actifs certains, dont la transformation en flux de trésorerie est garantie, contrairement au stock.

Conclusion
Le délai de paiement doit demeurer négociable au sein des conditions générales de vente.

Lundi 3 Mars 2008



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