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Qui alimente la bulle boursière et jusqu'à quand ?

Non, au contraire de ce qu'ont voulu laisser croire certains économistes et/ou journalistes (décidemment très loin de la réalité), ce n'est pas le maintien de François Fillon dans la course à la Présidentielle qui a fait flamber le Cac 40 le mercredi 1er mars, mais tout simplement le discours de Donald Trump devant le Congrès la veille.


Marc Touati
Marc Touati
Le nouveau Président des Etats-Unis nous a effectivement refait le même coup que lors de sa victoire. Ce jour-là, à l'annonce de cette dernière, les marchés boursiers européens avaient commencé à dévisser fortement (- 5% pour le Cac 40 par exemple). Mais très vite, lors de son discours de vainqueur, M. Trump s'est voulu fédérateur et rassurant.

Et ce fut donc « bis repetita » lors de sa première allocution devant le Congrès en tant que Président. Depuis quelques semaines, compte tenu de ses déclarations souvent à l'emporte-pièce, il avait réussi à installer le doute sur sa capacité à relancer la croissance américaine, tout en mettant le feu sur les craintes protectionnistes. A tel point que les investisseurs avaient commencé à prendre quelques distances.

Mais, une fois encore, Donald Trump a créé la surprise : calme, apaisement, baisse des impôts et grands travaux. Tels ont été ses principaux messages. « Out » la vindicte contre les journalistes et le protectionnisme à tout-va. Il n'en a évidemment pas fallu plus pour susciter une vague d'euphorie sur les marchés boursiers.

Et ce d'autant que, parallèlement, les dernières publications statistiques ont confirmé que si Trump faisait peur à beaucoup de monde, il rassurait les Américains. En février, l'indice du Conference Board de confiance des ménages a ainsi atteint un plus haut depuis juillet 2001, c'est-à-dire à une époque où la croissance américaine avoisinait les 3 % et où les Etats-Unis n'avaient pas encore subi le traumatisme des attentats du 11 septembre. De même, les indices Markit et ISM des directeurs d'achat ont fortement progressé ces derniers mois, indiquant que la croissance de l'Oncle Sam pourrait bien atteindre les 3 % d'ici l'été prochain.

Si tel est le cas, Trump aura alors gagné son pari et n'aura pas besoin d'actionner la manette dangereuse du protectionnisme. Car ne l'oublions pas : pour que la croissance de la richesse planétaire puisse atteindre 3 % en volume (c'est-à-dire hors inflation), il faut que le commerce mondial progresse d'environ 10 %. En cas de dérapage protectionniste international, il est clair que tel ne sera pas le cas. Bien au contraire puisque cela signifiera une baisse des échanges internationaux et in fine une récession mondiale.

Dès lors, tout ce qui va dans le sens de l'éloignement des menaces protectionnistes constitue un gage de croissance et de bonne santé des marchés boursiers. C'est dans ce cadre que le discours apaisé et apaisant de Trump devant le Congrès a constitué une nouvelle dose de morphine pour ces derniers. A tel point qu'elle a complètement éclipsé la très probable hausse du taux objectif des federal funds lors du FOMC du 15 mars.

Est-ce pour autant suffisant pour justifier rationnellement le franchissement des 21 000 par le Dow Jones et quasiment des 5 400 points pour le Nasdaq ? Des sommets historiques. Depuis leurs plus bas de mars 2009, ces deux indices progressent de respectivement 223 % et 517 %. Qui dit mieux ?

Il faut être clair : normalement les variables boursières doivent refléter une réalité économique concrète. Ainsi, la corrélation historique entre le Dow Jones et la croissance mondiale indique que pour justifier l'atteinte des 21 000 points par le premier, la seconde doit dépasser les 9 %.

Or, dans le meilleur des cas, elle sera d'environ 3,5 %. Ce qui restera une excellente performance, mais insuffisante pour valider définitivement la récente flambée des indices boursiers internationaux. Et ce d'autant que les risques politiques, économiques et financiers sont pléthore, en particulier dans la zone euro, et plus précisément en France, dont la situation politique n'a désormais plus rien à envier à celle de l'Italie, voire de la Grèce.

Dans ce cadre, nous n'avons d'autre choix que de confirmer qu'une bulle spéculative s'est bien installée sur l'ensemble des grandes bourses internationales. Le problème est que, par définition, les bulles sont irrationnelles et deviennent par là même de plus en plus exubérantes lorsqu'elles approchent de leur terme.

Cela signifie donc qu'au gré des déclarations de Trump, de nouvelles flambées boursières se produiront. Néanmoins, par construction, plus la bulle ira loin, plus la chute sera douloureuse. Compte tenu des niveaux actuels, nous estimons que les grands indices boursiers perdront au moins 15 % au cours des six prochains mois.

Mais une question demeure : quel déclic déchaînera la foudre ? Les « candidats » sont nombreux : risques géopolitiques et militaires, notamment au Moyen-Orient, risques d'instabilité politique aux Pays-Bas dès le 15 mars, en France du 23 avril au 7 mai et en Allemagne en octobre, sans oublier la crise grecque, mais aussi les risques d'attentats et de désordres sociaux un peu partout en Europe.

En conclusion, nous rappellerons cet adage de bon sens : mieux vaut prévenir que guérir. Autrement dit, en ces temps troublés, il ne faut pas hésiter à prendre ses bénéfices, même trop tôt. Pour ceux qui aiment les montagnes russes, ils pourront racheter après les phases de forte baisse et ainsi de suite jusqu'à la fin 2017. Pour les autres, mieux vaut rester liquides ou alors attendre la baisse de 15 % pour acheter des actions, non pas pour faire « des coups » (c'est-à-dire des plus-values de court terme), mais pour récupérer des dividendes, qui sont d'ailleurs l'objectif premier d'un investissement boursier. Amusez-vous bien !

Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).

www.acdefi.com


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Lundi 6 Mars 2017




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