Constant Calvo
La mondialisation c’est encore, entre autres, les mutations culturelles, c’est à dire la culture de la consommation et la consommation de la culture, la diffusion du métissage, et de l’acculturation – processus par lequel un individu ou un groupe assimile une culture différente qui lui est étrangère -, ou la construction de nouvelles identités locales et régionales. D’autant que l’on a assisté au fil des années au resserrement et au renforcement continus du lien entre culture et démocratie, ainsi qu’entre culture et politique. L’intrusion soudaine de la lutte pour les Droits de L’Homme lors de l’organisation des Jeux Olympiques, à Peking, en 2008, en est un parfait exemple.
La culture dans sa riche diversité est reconnue presque unanimement comme un vecteur de croissance, de développement économique, de cohésion sociale et de paix. Parallèlement, l’utilisation des médias et des technologies de l’information et de la communication (TIC) participe largement au dialogue entre les civilisations et les cultures, ainsi qu’au respect et à la compréhension mutuelle des peuples. Tant et si bien, que la promotion de la diversité culturelle « patrimoine commun de l’humanité » (Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, 2001), et son corollaire, - le dialogue des cultures -, représentent un véritable enjeu dans le monde d’aujourd’hui, auquel nous sommes tous conviés.
Or, chacun le sait, et la crise financière et économique est là pour le rappeler à ceux qui feignaient de l’ignorer, la mondialisation comporte des opportunités mais aussi des dangers. Les langues vivantes, en particulier, et le rapport étroit qu’elles entretiennent avec notre sentiment d’appartenance, nos racines identitaires, notre aptitude à communiquer, notre intégration sociale, notre éducation, ou encore notre créativité, notre imagination et inventivité, sont de plus en plus menacées.
Beaucoup d’entre elles ont déjà disparus. La moitié des 6 700 langues vivantes parlées aujourd'hui dans le monde sont, selon l’UNESCO, en danger de disparition d'ici la fin du XXI è siècle. La diversité culturelle au même titre que la biodiversité est notre patrimoine à tous, c’est notre richesse ; et la disparition de nombreuses langues signifierait la perte d’une part importante et précieuse de notre mémoire collective.
Il ne faudrait pas, en d’autres termes, que la mondialisation culturelle se fasse au détriment de la mondialisation interculturelle.
C’est la raison pour laquelle, on doit prendre très au sérieux l’inquiétude récemment exprimée par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à propos du « télescopage » entre la crise financière et économique d’une part, et les flux migratoires d’autre part. Selon l’OCDE, en effet, les populations immigrées seraient parmi les premières victimes de la crise, parce que leurs activités professionnelles se concentrent dans les secteurs les plus touchés, parce que leur niveau de formation initiale est insuffisante et leur qualification peu élevé, parce qu’elles sont souvent cantonnées dans les emplois temporaires, et qu’enfin leurs statuts sont précaires.
La crise, nous alerte l’OCDE, pourrait bien réveiller de vieux démons, qui n’en demandaient pas tant, et qui ont pour noms le racisme et la xénophobie ; on entend dans certains pays développés des discours pas très plaisants, et on observe la mise en place de politiques presque ouvertement discriminatoires ; on reparle ici et là de quotas ; et l’OCDE de nous rappeler utilement que les années de forte croissance, due au processus de mondialisation, dont nous avons tous beaucoup profité, n’ont été dans une large mesure possibles que grâce à ces mêmes populations immigrées.
Serions-nous à ce point devenus ingrats et injustes, pour ne pas dire cruels ?
Serions-nous surtout devenus aveugles et ignorants des leçons de l’Histoire ? Les flux migratoires, c’est le socle historique même de la mondialisation, c’est le terreau de tous les échanges internationaux. Les flux migratoires se confondent avec l’Histoire de l’Humanité. L’Histoire des civilisations est là pour le démontrer, les populations immigrées apportent avec eux bien plus que de la main-d’œuvre. Les nouveaux arrivants enrichissent en profondeur les cultures et les peuples avec lesquels ils entrent en contact.
Comme le précisent, avec lucidité et honnêteté intellectuelle, les analyses et conclusions du rapport relatif au dernier recensement de la population établi aux Etats-Unis, en 2007, les populations immigrées sont porteurs de dynamisme économique, et de vitalité démographique, ont le sens de l’effort, et sont attachées à la valeur du travail.
Confrontés que nous sommes à leurs valeurs, leurs cadres de références, et leurs mentalités, c'est-à-dire à leur différence, elles nous permettent de revaloriser les nôtres. En refusant de façon inconsidérée aux populations immigrées le droit de franchir nos frontières ou en les reconduisant à nos frontières, nous nous attaquerions de fait au processus de la mondialisation, ce qui serait à coup sûr non seulement vain, mais contre productif.
Les spécialistes de l’interculturel en entreprise savent, quant à eux, depuis longtemps, que la diversité culturelle est facteur d’innovation et de performance, et permet au management de développer des qualités d’adaptation et de maîtrise de l’incertitude.
Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH
http://blog.adhere-rh.com
La culture dans sa riche diversité est reconnue presque unanimement comme un vecteur de croissance, de développement économique, de cohésion sociale et de paix. Parallèlement, l’utilisation des médias et des technologies de l’information et de la communication (TIC) participe largement au dialogue entre les civilisations et les cultures, ainsi qu’au respect et à la compréhension mutuelle des peuples. Tant et si bien, que la promotion de la diversité culturelle « patrimoine commun de l’humanité » (Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, 2001), et son corollaire, - le dialogue des cultures -, représentent un véritable enjeu dans le monde d’aujourd’hui, auquel nous sommes tous conviés.
Or, chacun le sait, et la crise financière et économique est là pour le rappeler à ceux qui feignaient de l’ignorer, la mondialisation comporte des opportunités mais aussi des dangers. Les langues vivantes, en particulier, et le rapport étroit qu’elles entretiennent avec notre sentiment d’appartenance, nos racines identitaires, notre aptitude à communiquer, notre intégration sociale, notre éducation, ou encore notre créativité, notre imagination et inventivité, sont de plus en plus menacées.
Beaucoup d’entre elles ont déjà disparus. La moitié des 6 700 langues vivantes parlées aujourd'hui dans le monde sont, selon l’UNESCO, en danger de disparition d'ici la fin du XXI è siècle. La diversité culturelle au même titre que la biodiversité est notre patrimoine à tous, c’est notre richesse ; et la disparition de nombreuses langues signifierait la perte d’une part importante et précieuse de notre mémoire collective.
Il ne faudrait pas, en d’autres termes, que la mondialisation culturelle se fasse au détriment de la mondialisation interculturelle.
C’est la raison pour laquelle, on doit prendre très au sérieux l’inquiétude récemment exprimée par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à propos du « télescopage » entre la crise financière et économique d’une part, et les flux migratoires d’autre part. Selon l’OCDE, en effet, les populations immigrées seraient parmi les premières victimes de la crise, parce que leurs activités professionnelles se concentrent dans les secteurs les plus touchés, parce que leur niveau de formation initiale est insuffisante et leur qualification peu élevé, parce qu’elles sont souvent cantonnées dans les emplois temporaires, et qu’enfin leurs statuts sont précaires.
La crise, nous alerte l’OCDE, pourrait bien réveiller de vieux démons, qui n’en demandaient pas tant, et qui ont pour noms le racisme et la xénophobie ; on entend dans certains pays développés des discours pas très plaisants, et on observe la mise en place de politiques presque ouvertement discriminatoires ; on reparle ici et là de quotas ; et l’OCDE de nous rappeler utilement que les années de forte croissance, due au processus de mondialisation, dont nous avons tous beaucoup profité, n’ont été dans une large mesure possibles que grâce à ces mêmes populations immigrées.
Serions-nous à ce point devenus ingrats et injustes, pour ne pas dire cruels ?
Serions-nous surtout devenus aveugles et ignorants des leçons de l’Histoire ? Les flux migratoires, c’est le socle historique même de la mondialisation, c’est le terreau de tous les échanges internationaux. Les flux migratoires se confondent avec l’Histoire de l’Humanité. L’Histoire des civilisations est là pour le démontrer, les populations immigrées apportent avec eux bien plus que de la main-d’œuvre. Les nouveaux arrivants enrichissent en profondeur les cultures et les peuples avec lesquels ils entrent en contact.
Comme le précisent, avec lucidité et honnêteté intellectuelle, les analyses et conclusions du rapport relatif au dernier recensement de la population établi aux Etats-Unis, en 2007, les populations immigrées sont porteurs de dynamisme économique, et de vitalité démographique, ont le sens de l’effort, et sont attachées à la valeur du travail.
Confrontés que nous sommes à leurs valeurs, leurs cadres de références, et leurs mentalités, c'est-à-dire à leur différence, elles nous permettent de revaloriser les nôtres. En refusant de façon inconsidérée aux populations immigrées le droit de franchir nos frontières ou en les reconduisant à nos frontières, nous nous attaquerions de fait au processus de la mondialisation, ce qui serait à coup sûr non seulement vain, mais contre productif.
Les spécialistes de l’interculturel en entreprise savent, quant à eux, depuis longtemps, que la diversité culturelle est facteur d’innovation et de performance, et permet au management de développer des qualités d’adaptation et de maîtrise de l’incertitude.
Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH
http://blog.adhere-rh.com