A l’approche de l’élection présidentielle en France, la prime de risque des marchés d’actions et de taux français augmente. Après les surprises du Brexit et de l’élection de Donald Trump, l’hypothèse de la victoire du Front National n’est pas exclue par les investisseurs étrangers.
Se détournant des sondages, jugés comme peu fiables, les opérateurs de marchés regardent les prévisions des bookmakers anglais qui indiquent que l’élection se joue dans un mouchoir de poche. Les trois premiers candidats seraient au même niveau. Même si cet indicateur ne tient pas compte de la spécificité française d’élection à deux tours, qui favorise en général le candidat modéré, cette éventualité n’est pas écartée par les milieux politiques européens et notamment les allemands qui s’y préparent. Ainsi les négociations en cours sur la dette grecque sont mises de côté afin d’éviter des remous politiques notamment aux Pays-Bas et en Allemagne où des élections majeures vont aussi avoir lieu cette année. L’élection de madame le Pen, si elle obtient une majorité à l’assemblée et qu’elle applique son programme, annoncerait probablement la fin de l’Union européenne et de l’Euro. Selon les agences de notation, rembourser en francs une dette libellée en euro serait considéré comme un défaut de paiement. Cela engendrerait une fuite des capitaux des pays d’Europe du Sud conduisant à l’assèchement des liquidités des banques des pays d’origine et imposerait des créances gigantesques aux pays de destination.
Ce risque se traduit actuellement par un écartement des taux français par rapport aux taux allemands.
Ce « spread » qui évoluait autour de 0.3% atteint désormais 0.8%. La France s’endette maintenant à 10 ans à 1% alors que l’Allemagne, elle, emprunte à 0.2%.
Les taux courts allemands s’enfoncent plus encore en territoire négatifs jouant leur rôle de valeur refuge. L’autre mesure du risque français est le « credit default swap » (C’est une police d’assurance contre un risque de défaut de la France). Il atteint désormais 64 points soit une probabilité de défaut de 5% qui reste contenue mais bien supérieure à celle de l’Allemagne à 1%.
Sur les marchés actions, la sous-performance du Cac40 par rapport au Dax allemand depuis le début d’année montre aussi cette inquiétude. Ce n’est pas notre scénario, même si la volatilité va probablement faire son retour dans les semaines qui viennent.
Paradoxalement les fondamentaux de l’économie européenne sont meilleurs et notamment ceux de la France. Le PMI composite européen (indicateur avancé de la croissance économique, au-dessus de 50 celui-ci prévoit une croissance du PIB) est en forte hausse en février à 56 après 54.4 en janvier. L’amélioration est notable en France à 56.2 après 54 en janvier. Les publications de résultats ont, en général, surpris positivement invitant les analystes financiers à réviser à la hausse leurs prévisions pour 2017.
Outre-Atlantique la situation est différente. L’ « effet Trump » pousse Wall Street vers des records qui laissent perplexes. En effet, les valorisations des actions sont historiquement élevées à 17.8 fois les bénéfices contre 15 fois pour la moyenne de long terme. Les indices américains ont déjà atteint les objectifs de cours prévus pour la fin de l’année. Les investisseurs achètent le programme de relance fiscale et budgétaire de Donald Trump. Va-t-il pouvoir le tenir ? Rien n’est moins sûr, car le Congrès n’est probablement prêt à l’accepter dans son intégralité.
Au-delà de cette interrogation, le retour de la confiance a soutenu les bénéfices des groupes américains qui ont progressé de 6.7% au quatrième trimestre, soit plus vite que prévu et les perspectives pour 2017 sont annoncées en sensible progression. La question est de savoir si les marchés sont en avance sur les analystes. La prochaine hausse des taux de la Réserve Fédérale aura probablement lieu en avril. L’inflation de base atteint 2.3% en février, dépassant les attentes et est supérieure à la cible de 2% de la banque centrale américaine. Le renchérissement du dollar et la hausse des taux pourraient commencer à peser sur la croissance américaine.
À propos de Degroof Petercam :
Forte de son histoire remontant à 1871, Banque Degroof Petercam est une institution financière indépendante de référence, proposant ses services à des investisseurs privés et institutionnels ainsi qu’à des organisations.
Basés à Bruxelles, nous employons 1.400 professionnels expérimentés en Belgique, au Luxembourg, en France, en Espagne, en Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, et à Hong Kong.
Nos clients bénéficient des meilleurs services possibles grâce à la combinaison unique de services alliant banque privée, gestion institutionnelle, investment banking (corporate finance et intermédiation financière) et asset services. Nous gérons plus de 50 milliards d’euros d’actifs au profit d’investisseurs particuliers et de familles, de sociétés, de fonds de pension publics et d’entreprises, des compagnies d’assurances et des organisations gouvernementales et sans but lucratif.
Présente en France depuis 2001, la Banque offre à ses clients privés et institutionnels, ainsi qu’aux entreprises, une large gamme de services dans les métiers de la gestion de fortune, de la banque d’affaires et de la gestion d’actifs. Basée à Paris et présente à Lyon, Lille et Toulouse, Degroof Petercam France emploie près de 115 professionnels.
Se détournant des sondages, jugés comme peu fiables, les opérateurs de marchés regardent les prévisions des bookmakers anglais qui indiquent que l’élection se joue dans un mouchoir de poche. Les trois premiers candidats seraient au même niveau. Même si cet indicateur ne tient pas compte de la spécificité française d’élection à deux tours, qui favorise en général le candidat modéré, cette éventualité n’est pas écartée par les milieux politiques européens et notamment les allemands qui s’y préparent. Ainsi les négociations en cours sur la dette grecque sont mises de côté afin d’éviter des remous politiques notamment aux Pays-Bas et en Allemagne où des élections majeures vont aussi avoir lieu cette année. L’élection de madame le Pen, si elle obtient une majorité à l’assemblée et qu’elle applique son programme, annoncerait probablement la fin de l’Union européenne et de l’Euro. Selon les agences de notation, rembourser en francs une dette libellée en euro serait considéré comme un défaut de paiement. Cela engendrerait une fuite des capitaux des pays d’Europe du Sud conduisant à l’assèchement des liquidités des banques des pays d’origine et imposerait des créances gigantesques aux pays de destination.
Ce risque se traduit actuellement par un écartement des taux français par rapport aux taux allemands.
Ce « spread » qui évoluait autour de 0.3% atteint désormais 0.8%. La France s’endette maintenant à 10 ans à 1% alors que l’Allemagne, elle, emprunte à 0.2%.
Les taux courts allemands s’enfoncent plus encore en territoire négatifs jouant leur rôle de valeur refuge. L’autre mesure du risque français est le « credit default swap » (C’est une police d’assurance contre un risque de défaut de la France). Il atteint désormais 64 points soit une probabilité de défaut de 5% qui reste contenue mais bien supérieure à celle de l’Allemagne à 1%.
Sur les marchés actions, la sous-performance du Cac40 par rapport au Dax allemand depuis le début d’année montre aussi cette inquiétude. Ce n’est pas notre scénario, même si la volatilité va probablement faire son retour dans les semaines qui viennent.
Paradoxalement les fondamentaux de l’économie européenne sont meilleurs et notamment ceux de la France. Le PMI composite européen (indicateur avancé de la croissance économique, au-dessus de 50 celui-ci prévoit une croissance du PIB) est en forte hausse en février à 56 après 54.4 en janvier. L’amélioration est notable en France à 56.2 après 54 en janvier. Les publications de résultats ont, en général, surpris positivement invitant les analystes financiers à réviser à la hausse leurs prévisions pour 2017.
Outre-Atlantique la situation est différente. L’ « effet Trump » pousse Wall Street vers des records qui laissent perplexes. En effet, les valorisations des actions sont historiquement élevées à 17.8 fois les bénéfices contre 15 fois pour la moyenne de long terme. Les indices américains ont déjà atteint les objectifs de cours prévus pour la fin de l’année. Les investisseurs achètent le programme de relance fiscale et budgétaire de Donald Trump. Va-t-il pouvoir le tenir ? Rien n’est moins sûr, car le Congrès n’est probablement prêt à l’accepter dans son intégralité.
Au-delà de cette interrogation, le retour de la confiance a soutenu les bénéfices des groupes américains qui ont progressé de 6.7% au quatrième trimestre, soit plus vite que prévu et les perspectives pour 2017 sont annoncées en sensible progression. La question est de savoir si les marchés sont en avance sur les analystes. La prochaine hausse des taux de la Réserve Fédérale aura probablement lieu en avril. L’inflation de base atteint 2.3% en février, dépassant les attentes et est supérieure à la cible de 2% de la banque centrale américaine. Le renchérissement du dollar et la hausse des taux pourraient commencer à peser sur la croissance américaine.
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