Depuis les lendemains de la crise de 2008-2009, le cours des actions a connu une hausse quasi ininterrompue. En 14 ans le cours des actions américaines a été multiplié par 4,5 environ. Les actions européennes ont été moins performantes en capital, mais elles ont quand même doublé sur la période, malgré la crise des dettes souveraines ; la mesure en rentabilité totale y compris la distribution de dividende, permet de réduire l’écart entre les actions des deux cotés de l’Atlantique. Si on veut mettre de côté la crise grecque, l’Europe a affronté des crises de la sphère réelle : crise sanitaire en 2020 et crise géopolitique et énergétique en 2022. Les deux ont été surmontées relativement facilement, grâce à l‘usage systématique et immodéré de la monnaie : sa création sans contrepartie est devenue le Saint Graal de la finance et de l’économie. Cette pratique a permis de limiter les effets de l’arrêt ou de la contraction de l’activité dans la sphère réelle. Et au total, en Europe le cours des actions s’en tire à moindre mal : la baisse de l’année 2022 est limitée à moins de 10%, ce qui, compte tenu d’un rendement de l’ordre de 3%, constitue une punition très limitée. Les prix des actifs constatent que, au total, l’action des banques centrales et des gouvernements a permis de sauvegarder l’essentiel du pouvoir d’achat des européens, par la généralisation du « quoi qu’il en coute ». Au départ déployé pour « sauver des vies », il est désormais utilisé pour défendre le pouvoir d’achat des ménages. Les États européens empruntent pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages, et limiter l’impact de la hausse des prix de l’énergie. Cette politique a des effets négatifs que nous souhaitons rappeler :
1/ Le « quoi qu’il en coute » devrait s’appeler « quoi qu’il vous en coutera ». En effet, jusqu’à preuve du contraire les dépenses décidées aujourd’hui par les politiques ont pour contrepartie un endettement supplémentaire, qui sera assumé demain par ceux qui en profitent maintenant. La moindre honnêteté intellectuelle voudrait que l’on explique aux bénéficiaires des mesures de soutien, qu’ils rembourseront demain cet argent.
2/ S’il est louable de limiter l’impact du choc « énergétique » sur la croissance, est-il pertinent de « subventionner » l’inflation ? Finalement, dans la mesure où les hausses de salaires sont clairement inférieures aux hausses de prix en 2022, l’État apporte aux ménages ce que les entreprises leur ont refusé. Et viennent contrecarrer les mesures des banques centrales de lutte contre l’inflation.
3/ Cette généralisation de l’État Providence au bénéfice du pouvoir d’achat des ménages confirme, si besoin en était, la volonté de tout sacrifier au présent. Seul l’instant compte, même si le prix à payer est de condamner le futur. Les hommes politiques en savent quelque chose, et les économistes ont formalisé depuis longtemps la théorie du droit de vote : les échéances politiques et la volonté d’être réélu s’accommodent peu avec des politiques de long terme.
Alors, malgré tout cela, le CAC 40 culmine toujours à plus de 6 500 points. Le cours des actions est au paradis dans la sphère financière : c’est l’état de l’hyperliquidité.
Avec cette première question majeure pour 2023 : le stock de monnaie héritée des Quantitatives Easing des 12 dernières années permettra – il de compenser les politiques monétaires devenues restrictives ? On a l’impression que l’effet-stock positif est finalement plus important que l’effet – flux négatifs.
La seconde question est relative à la sphère réelle : les entreprises réussiront elles à défendre efficacement leurs marges dans un contexte économique récessif et des conditions de coûts dégradées ? Aux États Unis, Nike a apporté cette semaine une réponse favorable, grâce à une consommation qui fait plus que résister. La hausse importante de l’indice de confiance du consommateur l’atteste clairement : les américains retrouvent le moral, ils consomment toujours au maximum de leurs possibilités. Pour cela, ils ont utilisé leur épargne, normalement destinée à gérer le futur et ses incertitudes. Ils ont aussi continué à s‘endetter, alors que le crédit sert habituellement à financer les investissements.
Le futur ne compte-t-il plus pour rien ? Il est quand même destiné à devenir le présent… et il y a un lien entre le présent et le futur : c’est le taux d’intérêt. L’évènement majeur de l’année 2022, c’est la normalisation des taux d’intérêt. Ils ont retrouvé leur niveau d’il y à 10 ans, et leur hausse phénoménale, jamais observée dans le passé, résonne comme un message du futur au présent.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 585 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont fortement progressé, en France (2,8%) comme aux USA (3,7%). L’euro est stable, au-delà de 1,06$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a repris encore 3 %.
1/ Le « quoi qu’il en coute » devrait s’appeler « quoi qu’il vous en coutera ». En effet, jusqu’à preuve du contraire les dépenses décidées aujourd’hui par les politiques ont pour contrepartie un endettement supplémentaire, qui sera assumé demain par ceux qui en profitent maintenant. La moindre honnêteté intellectuelle voudrait que l’on explique aux bénéficiaires des mesures de soutien, qu’ils rembourseront demain cet argent.
2/ S’il est louable de limiter l’impact du choc « énergétique » sur la croissance, est-il pertinent de « subventionner » l’inflation ? Finalement, dans la mesure où les hausses de salaires sont clairement inférieures aux hausses de prix en 2022, l’État apporte aux ménages ce que les entreprises leur ont refusé. Et viennent contrecarrer les mesures des banques centrales de lutte contre l’inflation.
3/ Cette généralisation de l’État Providence au bénéfice du pouvoir d’achat des ménages confirme, si besoin en était, la volonté de tout sacrifier au présent. Seul l’instant compte, même si le prix à payer est de condamner le futur. Les hommes politiques en savent quelque chose, et les économistes ont formalisé depuis longtemps la théorie du droit de vote : les échéances politiques et la volonté d’être réélu s’accommodent peu avec des politiques de long terme.
Alors, malgré tout cela, le CAC 40 culmine toujours à plus de 6 500 points. Le cours des actions est au paradis dans la sphère financière : c’est l’état de l’hyperliquidité.
Avec cette première question majeure pour 2023 : le stock de monnaie héritée des Quantitatives Easing des 12 dernières années permettra – il de compenser les politiques monétaires devenues restrictives ? On a l’impression que l’effet-stock positif est finalement plus important que l’effet – flux négatifs.
La seconde question est relative à la sphère réelle : les entreprises réussiront elles à défendre efficacement leurs marges dans un contexte économique récessif et des conditions de coûts dégradées ? Aux États Unis, Nike a apporté cette semaine une réponse favorable, grâce à une consommation qui fait plus que résister. La hausse importante de l’indice de confiance du consommateur l’atteste clairement : les américains retrouvent le moral, ils consomment toujours au maximum de leurs possibilités. Pour cela, ils ont utilisé leur épargne, normalement destinée à gérer le futur et ses incertitudes. Ils ont aussi continué à s‘endetter, alors que le crédit sert habituellement à financer les investissements.
Le futur ne compte-t-il plus pour rien ? Il est quand même destiné à devenir le présent… et il y a un lien entre le présent et le futur : c’est le taux d’intérêt. L’évènement majeur de l’année 2022, c’est la normalisation des taux d’intérêt. Ils ont retrouvé leur niveau d’il y à 10 ans, et leur hausse phénoménale, jamais observée dans le passé, résonne comme un message du futur au présent.
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Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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