Nul n’est besoin d’être agrégé en économie pour percevoir que nombre de thèses prétendument scientifiques, avancées par tel ou tel « atterrés » sentent « l’exaltation politique » et reposent souvent sur des « raccourcis hâtifs »…..
Le dogme de la lutte des classes, la haine des riches et de la finance, l’obsession égalitariste fondent l’activisme politique qui ne doit que peu à la science économique.
Etre confondu avec les astrologues ou de simples chroniqueurs médiatiques, exaspèrent les plus orthodoxes des économistes qui tiennent à asseoir leur réputation sur la reconnaissance mondiale de leur publication, leur logique de pure discipline scientifique : démonstration validée par les grandes revues internationales, critiqués par leurs confrères chercheurs et titulaires de nombreuses citations.
Jean Tirole est de ceux-là, comme les auteurs de cette « provocation », très hauts placés dans le palmarès mondial des économistes qui poussent un « coup de gueule » comme on n’a peu l’habitude d’en entendre dans le Landerneau des économistes.
Les négationnistes atterrés et autres hétérodoxes en prennent pour leur grade.
Les remèdes miracles, les contre vérités rabâchées à l’envi par les médias pèsent sur des choix stratégiques et politiques désastreux, se traduisant par des aberrations et des millions de chômeurs.
« ….les faux savants, les patrons qui racontent des fables peuvent se permettre d’affirmer tout et son contraire en faisant valoir leur prétendue crédibilité personnelle ou leur opinion plutôt qu’une vérité scientifique…… ».
Tandis que dans le même temps l’Economie est devenue une science expérimentale, fondée sur une analyse rigoureuse des faits dont les conclusions peuvent heurter les croyances et les intérêts de l’ensemble des parties prenantes.
Le doute s’installe un peu partout, relayé et amplifié par les médias dont l’intérêt n’est pas de privilégier la connaissance scientifique souvent aride, mais de maintenir leur réputation d’objectivité, en préfèrant s’appuyer sur des débats d’opinion.
Mais l’Economie est avant tout une science expérimentale et non pas une discipline d’affrontements d’opinion ou de visions de la société à l’image de la Politique.
Le grand intérêt de cet ouvrage, dans la droite ligne de leurs précédentes publications est d’avancer quelques principes pour éviter de se laisser abuser par ce négationnisme économique et du risque d’obscurantisme qui l’accompagne, c’est-à-dire :
- Utiliser avant tout des informations validées par des revues scientifiques reconnues « ….des résultats ou des livres même s’ils s’appuient sur d’énormes tirages peuvent avoir aucune fiabilité….. », une ombre passe…….Monsieur Piketty ?
- Se méfier des généralistes (voir le classement)
- Lutter contre la manipulation médiatique : les journalistes doivent être plus rigoureux dans la vérification de l’expertise de leur chroniqueur…..toujours les mêmes ! Les meilleurs chercheurs sont toujours réticents à investir les médias
- Ne pas hésiter à dénoncer les dérives négationnistes.
Un micro trottoir n’aura jamais la valeur d’une recherche scientifique, reposant sur des règles incontournables.
Pour les auteurs ce négationnisme économique, porté par les médias, fait qu’une grande partie des élites françaises vit dans « …..une forme de pensée économique qui relève plus des croyances fantasmagoriques que du rationalisme…… », pour exemple la semaine des 32 heures, la ré-industrialisation des territoires, les baisses d’impôt, l’augmentation de la dépense publique, la fermeture des frontières, l’immigration……, rentrent dans le registre du négationnisme économique.
De quoi prendre encore plus de distance avec les discours de campagne…….si les vérités scientifiques de l’Economie devaient intégrer le débat public ce serait une grande première qui devrait beaucoup aux auteurs de cet exceptionnel ouvrage.

Jean-Louis Chambon
Président du Prix et du Cercle TURGOT, et de la Fédération Nationale des Cadres Dirigeants

Retrouvez les chroniques de Jean-Louis Chambon sur www.canalacademie.com

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