Créé en décembre 2000 par Fiducial en partenariat avec l’IFOP, le baromètre trimestriel de conjoncture des TPE vise à apporter une lecture pointue du poids économique et social des TPE qui représentent 96 % des entreprises françaises, sources de 37 % des emplois. En ce début d’année 2005, les indicateurs financiers, liés à l’emploi ou au moral des dirigeants de TPE sont peu réjouissants.
En effet, selon certains calculs, un salarié au SMIC revient à environ 30 000 € de marge brute, ce qui implique entre 15 et 45 % de croissance pour la TPE. Quand cette croissance plafonne à 2,5 % pour la France, il n’est pas difficile de comprendre que les dirigeants de TPE attendent de voir l’avenir s’éclaircir et leur carnet de commandes gonfler un bon peu, avant d'imaginer embaucher.
Perte de confiance dans les mesures politiques et espoir limité dans l’avenir pour les TPE
Alors qu’en octobre 2004, 30 % des dirigeants de TPE affirmaient avoir une bonne opinion des actions économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement, la confiance a lourdement chuté ce premier trimestre 2005, tombant à son plus bas niveau, de l’ordre de 20 %, soit un recul de 15 points en un an et de 30 points en deux ans. Le gouvernement qui a multiplié les annonces et a redoublé d'attention à l’égard des TPE, ne semble pas avoir convaincu les dirigeants de ces petites structures.
Bien que le bilan paraisse mitigé, 68 % des chefs d’entreprise ne souhaitent pas que le gouvernement soit pour autant changé d’ici la fin 2005. Cette nuance semble plutôt témoigner d’une perte de confiance dans le fait que les mesures politiques puissent relancer l’économie.
En effet, depuis trois ans, la morosité a progressivement gagné les chefs d’entreprise de TPE, même si l’indicateur de situation financière des TPE, dans le rouge depuis 2001, approche quasiment l’équilibre à -1 pour le dernier trimestre 2004.
Les entreprises proposant des services aux entreprises se portent le mieux, avec le BTP, à la différence de l’hôtellerie et des activités à destination des particuliers qui sont les plus touchées.
Quelques espoirs semblent apparaître pour le premier trimestre 2005 et les prévisions financières remontent de +13 % contre 11 % en octobre et 2 % en juillet. Toutefois, il est à noter que malgré l’optimisme de 60 % des patrons de TPE pour leur activité, 66 % ne le sont pas pour ce qui concerne la situation économique française pour laquelle ils ne prévoient pas d'amélioration avant une bonne année.
Il semblerait qu’au vu des résultats de 2004, la croissance reste trop faible pour générer des emplois dans les TPE, totalisant pour l’année seulement 20 000 emplois nets de remplacements et de suppressions de postes contre 60 000 en 2003 et 320 000 en 2002. Les prévisions pour ce premier trimestre sont à la hausse atteignant 6 % de création nette, alors qu’elles n’étaient de l’ordre que de 4 % pour le trimestre dernier. Un signe encourageant mais encore assez fragile, même si dans son contrat France 2005, présenté aux Français au mois de décembre dernier, le Premier Ministre a mis l’accent sur les TPE pour redresser la barre de l'emploi.
Des mesures auxquelles adhèrent les TPE, mais dont l’impact sera minime
Les diverses propositions gouvernementales sont véritablement attendues par les chefs d’entreprise, qu’il s’agisse d’une amélioration de l'accès aux financements bancaires (88 % la jugent prioritaire), d’une simplification des formalités juridiques des sociétés (85 %), d’incitations fiscales pour créer ou reprendre une entreprise (84 %), d’une simplification du droit du travail (75 %), ou d’une réforme des 35 heures (78 % pour les plus de 5 salariés). Ces chiffres témoignent du fait que le financement demeure au cœur des préoccupations des TPE.
En ce qui concerne le sujet de l’assouplissement des 35 heures actuellement débattu par les parlementaires, 44 % des patrons de TPE estiment que les propositions en discussion assouplissent suffisamment la loi sur les 35 heures, tandis que 42 % préféreraient en atténuer davantage les effets, même si 59 % des dirigeants pensent que cette réforme n’aura pas d’incidence sur leur société. 73 % d’entre eux souhaiteraient néanmoins revenir aux 39 heures, car les contraintes apportées par cette réforme deviennent extrêmement complexes.
Le dispositif global pour revaloriser les filières de l'apprentissage, élaboré par le gouvernement, semble intéresser les dirigeants de TPE qui estiment à 90 % qu’il s’agit d’une priorité, mais ne recueille que 49 % d’avis favorables contre 51 % qui le jugent insuffisant. 10 % des TPE emploient au moins un apprenti et un peu plus d’une TPE sur trois y a eu recours. Un maître sur deux n’a toutefois pas transformé le contrat d'un apprenti en CDI soit pour des raisons de coûts trop importants au regard de l'activité (38 % des réponses), soit parce que le maître n'était pas satisfait (26 %), soit parce que le jeune ne le souhaitait pas (18 %) ou voulait poursuivre sa formation (12 %). A cet égard, le crédit d'impôt de 1600 euros pourrait inciter 27 % des dirigeants de TPE à embaucher un apprenti et ainsi permettre au gouvernement d'atteindre son objectif de 500 000 apprentis sur cinq ans.
Une croissance forte de l’informatisation et de l’accès à Internet
En revanche en quatre ans, le taux de TPE informatisées est passé de 60 à 79 % début 2005, progressant à hauteur de + 7 % en moyenne par année. Pour les entreprises de plus de 5 salariés, le taux plafonne même à 95 %. Les TPE du secteur des services aux entreprises sont les plus équipées (96 %) avec celles du BTP (87 %) et devant celles de l’industrie (76 %), du commerce (73 %) et de l’hôtellerie-restauration (50 %).
26 % des TPE déjà équipées pensent développer leur parc informatique ou le renouveler, tandis que 13 % des sociétés non informatisées affirment vouloir s’équiper dans le courant de l’année 2005.
Disposant principalement de logiciels bureautiques (87 %), de comptabilité (61 %) et de facturation (47 %), les TPE utilisent l’informatique pour la réalisation des projets, de devis ou de courriers (88 %), pour gérer des commandes ou la facturation (82 %), pour tenir tout ou partie de leur comptabilité (76 %), mais également pour leur gestion quotidienne (75 %).
Toutefois la complexité légale de la paie limite le recours aux logiciels idoines (22 %) principalement dans les entreprises de 1 à 2 salariés.
73 % des dirigeants qui ont investi dans l’informatique l’utilisent tous les jours, 10 % entre 3 à 5 fois par semaine et 17 % y ont un peu moins recours.
En matière d’accès à Internet, 65 % des dirigeants sont aujourd’hui équipés, dont 70 % d’un accès à haut débit, ce qui représente une croissance de + 13 % par an depuis 2001. 58 % d’entre eux l’utilisent quotidiennement et en moyenne 1 h 15 par jour. La consultation de la messagerie et la recherche d’informations arrivent en tête des utilisations d’Internet (91 %), suivies par les achats en ligne et la passation de commandes (63 et 62 % respectivement), par la consultation des comptes bancaires (62 %) et le paiement des impôts en ligne (22 %).
27 % d’entre eux disposent d’un site pour leur entreprise, développé dans 17 % des cas par un prestataire professionnel et dans 50% des cas par leurs soins. Ce chiffre tend à se développer davantage, car environ un dirigeant de TPE sur deux considère comme important pour son entreprise d'être présente sur Internet.
En effet, selon certains calculs, un salarié au SMIC revient à environ 30 000 € de marge brute, ce qui implique entre 15 et 45 % de croissance pour la TPE. Quand cette croissance plafonne à 2,5 % pour la France, il n’est pas difficile de comprendre que les dirigeants de TPE attendent de voir l’avenir s’éclaircir et leur carnet de commandes gonfler un bon peu, avant d'imaginer embaucher.
Perte de confiance dans les mesures politiques et espoir limité dans l’avenir pour les TPE
Alors qu’en octobre 2004, 30 % des dirigeants de TPE affirmaient avoir une bonne opinion des actions économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement, la confiance a lourdement chuté ce premier trimestre 2005, tombant à son plus bas niveau, de l’ordre de 20 %, soit un recul de 15 points en un an et de 30 points en deux ans. Le gouvernement qui a multiplié les annonces et a redoublé d'attention à l’égard des TPE, ne semble pas avoir convaincu les dirigeants de ces petites structures.
Bien que le bilan paraisse mitigé, 68 % des chefs d’entreprise ne souhaitent pas que le gouvernement soit pour autant changé d’ici la fin 2005. Cette nuance semble plutôt témoigner d’une perte de confiance dans le fait que les mesures politiques puissent relancer l’économie.
En effet, depuis trois ans, la morosité a progressivement gagné les chefs d’entreprise de TPE, même si l’indicateur de situation financière des TPE, dans le rouge depuis 2001, approche quasiment l’équilibre à -1 pour le dernier trimestre 2004.
Les entreprises proposant des services aux entreprises se portent le mieux, avec le BTP, à la différence de l’hôtellerie et des activités à destination des particuliers qui sont les plus touchées.
Quelques espoirs semblent apparaître pour le premier trimestre 2005 et les prévisions financières remontent de +13 % contre 11 % en octobre et 2 % en juillet. Toutefois, il est à noter que malgré l’optimisme de 60 % des patrons de TPE pour leur activité, 66 % ne le sont pas pour ce qui concerne la situation économique française pour laquelle ils ne prévoient pas d'amélioration avant une bonne année.
Il semblerait qu’au vu des résultats de 2004, la croissance reste trop faible pour générer des emplois dans les TPE, totalisant pour l’année seulement 20 000 emplois nets de remplacements et de suppressions de postes contre 60 000 en 2003 et 320 000 en 2002. Les prévisions pour ce premier trimestre sont à la hausse atteignant 6 % de création nette, alors qu’elles n’étaient de l’ordre que de 4 % pour le trimestre dernier. Un signe encourageant mais encore assez fragile, même si dans son contrat France 2005, présenté aux Français au mois de décembre dernier, le Premier Ministre a mis l’accent sur les TPE pour redresser la barre de l'emploi.
Des mesures auxquelles adhèrent les TPE, mais dont l’impact sera minime
Les diverses propositions gouvernementales sont véritablement attendues par les chefs d’entreprise, qu’il s’agisse d’une amélioration de l'accès aux financements bancaires (88 % la jugent prioritaire), d’une simplification des formalités juridiques des sociétés (85 %), d’incitations fiscales pour créer ou reprendre une entreprise (84 %), d’une simplification du droit du travail (75 %), ou d’une réforme des 35 heures (78 % pour les plus de 5 salariés). Ces chiffres témoignent du fait que le financement demeure au cœur des préoccupations des TPE.
En ce qui concerne le sujet de l’assouplissement des 35 heures actuellement débattu par les parlementaires, 44 % des patrons de TPE estiment que les propositions en discussion assouplissent suffisamment la loi sur les 35 heures, tandis que 42 % préféreraient en atténuer davantage les effets, même si 59 % des dirigeants pensent que cette réforme n’aura pas d’incidence sur leur société. 73 % d’entre eux souhaiteraient néanmoins revenir aux 39 heures, car les contraintes apportées par cette réforme deviennent extrêmement complexes.
Le dispositif global pour revaloriser les filières de l'apprentissage, élaboré par le gouvernement, semble intéresser les dirigeants de TPE qui estiment à 90 % qu’il s’agit d’une priorité, mais ne recueille que 49 % d’avis favorables contre 51 % qui le jugent insuffisant. 10 % des TPE emploient au moins un apprenti et un peu plus d’une TPE sur trois y a eu recours. Un maître sur deux n’a toutefois pas transformé le contrat d'un apprenti en CDI soit pour des raisons de coûts trop importants au regard de l'activité (38 % des réponses), soit parce que le maître n'était pas satisfait (26 %), soit parce que le jeune ne le souhaitait pas (18 %) ou voulait poursuivre sa formation (12 %). A cet égard, le crédit d'impôt de 1600 euros pourrait inciter 27 % des dirigeants de TPE à embaucher un apprenti et ainsi permettre au gouvernement d'atteindre son objectif de 500 000 apprentis sur cinq ans.
Une croissance forte de l’informatisation et de l’accès à Internet
En revanche en quatre ans, le taux de TPE informatisées est passé de 60 à 79 % début 2005, progressant à hauteur de + 7 % en moyenne par année. Pour les entreprises de plus de 5 salariés, le taux plafonne même à 95 %. Les TPE du secteur des services aux entreprises sont les plus équipées (96 %) avec celles du BTP (87 %) et devant celles de l’industrie (76 %), du commerce (73 %) et de l’hôtellerie-restauration (50 %).
26 % des TPE déjà équipées pensent développer leur parc informatique ou le renouveler, tandis que 13 % des sociétés non informatisées affirment vouloir s’équiper dans le courant de l’année 2005.
Disposant principalement de logiciels bureautiques (87 %), de comptabilité (61 %) et de facturation (47 %), les TPE utilisent l’informatique pour la réalisation des projets, de devis ou de courriers (88 %), pour gérer des commandes ou la facturation (82 %), pour tenir tout ou partie de leur comptabilité (76 %), mais également pour leur gestion quotidienne (75 %).
Toutefois la complexité légale de la paie limite le recours aux logiciels idoines (22 %) principalement dans les entreprises de 1 à 2 salariés.
73 % des dirigeants qui ont investi dans l’informatique l’utilisent tous les jours, 10 % entre 3 à 5 fois par semaine et 17 % y ont un peu moins recours.
En matière d’accès à Internet, 65 % des dirigeants sont aujourd’hui équipés, dont 70 % d’un accès à haut débit, ce qui représente une croissance de + 13 % par an depuis 2001. 58 % d’entre eux l’utilisent quotidiennement et en moyenne 1 h 15 par jour. La consultation de la messagerie et la recherche d’informations arrivent en tête des utilisations d’Internet (91 %), suivies par les achats en ligne et la passation de commandes (63 et 62 % respectivement), par la consultation des comptes bancaires (62 %) et le paiement des impôts en ligne (22 %).
27 % d’entre eux disposent d’un site pour leur entreprise, développé dans 17 % des cas par un prestataire professionnel et dans 50% des cas par leurs soins. Ce chiffre tend à se développer davantage, car environ un dirigeant de TPE sur deux considère comme important pour son entreprise d'être présente sur Internet.
Avec l'aimable autorisation de Philippe Nieuwbourg