Selon un article du Wall Street Journal, la croissance folle des charges de conformité a commencé à la suite d'une amende de 1,9 milliards de dollars infligée en 2012 par le département de la justice américain, pour de graves manquements en matière de lutte contre le blanchiment et autres transactions avec des pays sous embargo économique. La sanction était alors assortie d'un accord imposant le redressement de la situation sous 5 ans (soit avant 2017), sous peine de poursuites judiciaires pouvant, à l'extrême, conduire à la révocation de la licence de la banque.
Au bout de 3 ans et en dépit des moyens colossaux déployés, le contrôleur indépendant nommé dans le cadre de l'arrangement avec les autorités exprime toujours des inquiétudes majeures quant aux procédures mises en place. Des opérations suspectes semblent encore fréquemment passer à travers les mailles du filet (entre ouverture de compte de banque privée, avec dépôt en espèces, pour un présumé trafiquant de drogue et financement de construction d'une usine fictive ou d'exportation vers la Syrie…).
En résumé, HSBC se révèle donc incapable de lutter efficacement contre la criminalité financière alors qu'elle y consacre désormais 5% de son produit net bancaire (ou 15% de sa marge brute) ! À ce stade, on peut légitimement estimer que le mastodonte est en train de s'effondrer sous son propre poids. Pour certaines institutions, ce sont directement les systèmes informatiques qui portent la menace, ici c'est la réglementation… mais, dans tous les cas, la première cause des difficultés est l'incapacité totale des vieilles organisations à maintenir la flexibilité et la réactivité essentielles dans le monde actuel.
À lui seul, le nombre de collaborateurs affectés à la conformité suffit à comprendre que, derrière l'écran de fumée d'une stratégie de « digitalisation », les fonctions de base de la banque restent essentiellement manuelles et manquent cruellement d'efficacité. Comment peut-on croire un instant qu'il soit possible de lutter contre la fraude avec des processus humains et des outils datant d'une autre époque, quand les transactions sont exécutées en temps réel, d'un bout du monde à l'autre, via internet ?
Les banques ont beau jeu de crier au loup face aux startups de la FinTech, qu'elles accusent un peu facilement de prendre des libertés avec leurs obligations réglementaires… Mais si ces nouveaux entrants dépensent beaucoup moins qu'elles pour respecter les règles, c'est peut-être parce qu'ils – du moins, les plus sérieux d'entre eux – sont mieux armés dans ce domaine-là aussi. Il ne serait probablement pas inutile de s'inspirer de leurs méthodes pour progresser, par exemple en intégrant dès l'origine les exigences de conformité (existantes et futures) au cœur des processus.
Information repérée grâce à Barry Silbert & Brett King (thanks!)
Au bout de 3 ans et en dépit des moyens colossaux déployés, le contrôleur indépendant nommé dans le cadre de l'arrangement avec les autorités exprime toujours des inquiétudes majeures quant aux procédures mises en place. Des opérations suspectes semblent encore fréquemment passer à travers les mailles du filet (entre ouverture de compte de banque privée, avec dépôt en espèces, pour un présumé trafiquant de drogue et financement de construction d'une usine fictive ou d'exportation vers la Syrie…).
En résumé, HSBC se révèle donc incapable de lutter efficacement contre la criminalité financière alors qu'elle y consacre désormais 5% de son produit net bancaire (ou 15% de sa marge brute) ! À ce stade, on peut légitimement estimer que le mastodonte est en train de s'effondrer sous son propre poids. Pour certaines institutions, ce sont directement les systèmes informatiques qui portent la menace, ici c'est la réglementation… mais, dans tous les cas, la première cause des difficultés est l'incapacité totale des vieilles organisations à maintenir la flexibilité et la réactivité essentielles dans le monde actuel.
À lui seul, le nombre de collaborateurs affectés à la conformité suffit à comprendre que, derrière l'écran de fumée d'une stratégie de « digitalisation », les fonctions de base de la banque restent essentiellement manuelles et manquent cruellement d'efficacité. Comment peut-on croire un instant qu'il soit possible de lutter contre la fraude avec des processus humains et des outils datant d'une autre époque, quand les transactions sont exécutées en temps réel, d'un bout du monde à l'autre, via internet ?
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