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Mardi 6 Novembre 2007

Le STP et les asset managers : état des lieux et enjeux

Les chantiers STP menés ces dernières années chez les asset managers ont conduit à des transformations importantes, tant au niveau organisationnel :


Le STP et les asset managers : état des lieux et enjeux
Les chantiers STP menés ces dernières années chez les asset managers ont conduit à des transformations importantes, tant au niveau organisationnel :

- Modification du métier de middle-officer, qui est devenu un expert métier chargé de traiter les exceptions STP,
- Rationalisation et parfois transformation des contrats de service vis-à vis des acteurs externes (notamment les dépositaires) et entre acteurs internes (responsabilisation des front-office concernant la saisie des deals),

Que SI :

- Importance accrue des référentiels car l’automatisation exige la maîtrise et la fiabilité des données de référence (tiers, valeurs, instructions standards de règlement-livraison),
- Formalisation des processus métier et rationalisation de la diffusion des transactions au sein du système d’information.

Etat des lieux – Une modification profonde de la chaîne Titres

En ce qui concerne le matching des transactions et le règlement-livraison, les tendances se dégagent et les process se standardisent.

Matching des transactions – Vers les solutions de matching centralisé
Les solutions de matching automatique et centralisé (par exemple CTM[1], proposé par Omgeo) se sont imposées comme les solutions qui fournissent les meilleurs taux de STP : 85 % des deals sont confirmés le jour même lorsque la confirmation se fait via une solution de matching centralisé ; seulement 18% lorsque la confirmation se fait par aller-retour entre asset manager et broker.

Règlement-livraison – Un STP à 2 vitesses
La norme ISO 15022 (et ISO 20022, qui la complète en ajoutant la syntaxe XML) érige Swift et les règles de remplissage SMPG comme interface standard d’échange. La norme a notamment imposé la fourniture des coordonnées de RL des brokers dans les messages d’IRL envoyés aux dépositaires.
Ceci dit, les niveaux de STP sont très variables, selon les types d’instruments.
Pour les instruments classiques (equities, fixed income, forex), les taux de STP sont bons et la quasi-exclusivité des ruptures de STP concerne les transactions transfrontalières et sont souvent dues aux coordonnées de règlement-livraison des brokers. L’amélioration passe par l’émergence d’un référentiel mondial reconnu par tous et par une normalisation des échanges de ces données entre partenaires (cf. les travaux de l’ISITC[2] sur le sujet). En attendant, les asset managers se dotent de référentiels de coordonnées de RL brokers, administrés manuellement.
D’un autre côté, le niveau d’industrialisation reste faible pour les instruments complexes (dérivés à terme, dérivés de crédit, instruments OTC, etc.). Plusieurs obstacles se dressent : l’absence de normes et de « market practices » au niveau des formats et des protocoles d’échanges ; les lacunes au niveau de la modélisation et des référentiels dans les systèmes d’information ; le rythme des innovations au niveau front-office. Le STP n’est pas toujours possible ni judicieux, il nécessite comme préalables l’émergence de standards pour les échanges externes, et des travaux d’urbanisation et de normalisation des échanges et des référentiels en interne.

Les nouveaux drivers du STP – les travaux règlementaires et l’uniformisation au niveau européen :
Le rapport Giovannini pointait dès 2003 les faiblesses des mécanismes de RL au niveau européen concernant les transactions transfrontalières. Les travaux règlementaires pour y remédier sont en cours. Ils vont conduire à une harmonisation des cycles de RL (et donc un raccourcissement des délais de RL sur certaines places), et imposer une uniformisation technique, fiscale et juridique des différents dépositaires centraux (CSD[3]) européens.

La directive MiFID exige la mise en concurrence des systèmes de RL européens, dès l’automne 2007. Le modèle actuel, d’un règlement-livraison effectué systématiquement au niveau du CSD du pays du titre, a vécu. S’ils veulent profiter de l’ouverture à la concurrence, les acteurs du métier Titres (en particulier les dépositaires) vont devoir bouleverser leur organisation traditionnelle en filières.

Enfin, le projet Target 2 Securities propose la mise en place d’un dépositaire central européen, à l’horizon 2012. Les CSD actuels européens seront amenés à se concentrer principalement sur les fonctions de conservation globale (le règlement-livraison étant assuré par le système TS2), où ils se retrouveront en concurrence avec les dépositaires classiques.

Autrement dit, l’industrialisation passe à la vitesse supérieure. Pour les asset managers, le défi est double : profiter au mieux de l’ouverture à la concurrence, et assurer des niveaux de STP toujours plus élevés (cf. également l’initiative « T+1 » – le règlement-livraison interviendrait 1 jour après la date de trading – par la SEC[4] aux Etats-Unis).

Mettre en place une fonction de middle-office commune aux différentes gestions (gestion classique, gestion alternative) et aux différentes filiales (étrangères, par exemple) est, pour les gros asset managers, une opportunité de réduire les coûts et de gagner en efficacité opérationnelle. C’est également un moyen de recentrer les filiales spécialisées sur leurs activités de gestion.

Enfin certains vont choisir l’externalisation la fonction middle-office. Parions que les dépositaires, concurrencés par les CSD sur le terrain de la conservation, vont profiter de leur proximité avec les asset managers pour développer les prestations de ce type…

La filière Titres et les échanges post-trade
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