Enthousiasmé par le concept, j’ai investit pas mal de temps dans les « crypto-currencies ». Mes 20 ans passés dans les marchés financiers m’ont permis de mettre en perspective le concept de « crypto-securities » par rapport à l’organisation actuelle des marchés des capitaux.
Le concept même du Bitcoin est de désintermédier les institutions financières traditionnelles ! Ces gurus technologistes et idéalistes, qui en sont à l’origine, auront également à cœur de supprimer la pléthore d’intermédiaires nécessaires dans la négociation et la bonne fin du règlement/livraison de transactions boursières. Avec un regard nettement plus pragmatique que philosophique, je préfère comprendre comment ces nouvelles technologies vont améliorer l’efficacité opérationnelle des différents acteurs et donc permettre de réduire les couts.
Pourquoi ? Parce que les couts élevés actuels freinent de nombreuses sociétés à essayer de lever des capitaux via les marchés traditionnels. Donc, de façon ambitieuse, j’affirme que les technologies sous-jacentes au Bitcoin pourraient retirer de nombreuses barrières freinant petites et moyennes entreprises à accéder facilement à de nouveaux financements ; et donc, ces technologies pourraient accélérer la reprise économique globale !
Quelques exemples concrets illustreront mieux le propos
Il y a aujourd’hui quelques startups qui affirment révolutionner le monde des marchés financiers en proposant un prototype de bourse décentralisée. Très bien ! Mais n’oublions pas que c’est que la partie visible de l’iceberg, la complexité majeure réside essentiellement au niveau de la gestion du cycle de vie des titres, voire des fonds.
Premier exemple : La finalité d’un échange de titre est ce qu’on appelle le règlement-livraison, en résulte le fait que vous possédez réellement le titre pour lequel vous avez payé. Il est vrai que le transfert de propriété entre deux individus est dans l’ADN d’un « grand livre comptable décentralisé », mais qu’en est-il du paiement nécessaire à l’acquisition ? A ma connaissance, il n’y a pas sur le blockchain de processus garantissant la validation d’une transaction uniquement après la livraison bilatérale finalisée (si ce n’est un consensus plus complexe utilisant une troisième personne). Ce qui implique une grande confiance dans les personnes avec qui on traite. Une alternative serait de passer via un système supervisé s’appropriant le rôle de contrepartie entre les deux acteurs de la transaction et ne dénouant la transaction qu’après réception du titre et du cash. Ce processus est une opportunité pour les chambres de compensation d’agir comme contrepartie centrale (CCP) afin de protéger les participants au marché contre les défauts de leurs partenaires d’affaires, ce qui est en d’ailleurs le métier de base des CCP actuelles.
Un deuxième exemple : le paiement du dividende ! Soyons honnêtes, si on achète un titre, c’est afin d’en tirer un bénéfice ! Donc à un certain moment, dans le cas d’un paiement de dividende, l’émetteur doit avoir l’image exacte de son actionnariat. Mais comme, entre l’émission et le jour d’enregistrement des ayants droit, certains titres auront changés de main, et donc certains actionnaires ne seront connus que par leur pseudonyme -vu que le système permet aux utilisateurs de s’échanger des biens de pair-à-pair (en peer to peer). Sans rentrer dans les détails, ceci pourrait être un nouveau rôle pour un dépositaire de titres ou une banque dépositaire : déterminer et valider à un instant ‘t’ le registre exact des possesseurs de titres grâce à une analyse du blockchain qui, par nature, stocke toutes les transactions. On pourrait même voir plus loin et ajouter l’exécution des paiements –y compris les opérations de change !
Tout cela me fait également penser à la question tout aussi fondamentale de l’instrument financier à utiliser dans ce monde « cryptographique ». Je suis d’ailleurs convaincu que l’innovation ne doit pas être uniquement technologique : par exemple je ne suis pas convaincu que l’action est le meilleur choix, je suis personnellement plus attiré par l’utilisation d’obligation –ou plus particulièrement d’obligation convertibles. Mais je pense qu’il serait utile d’y consacrer un article complet, dans un prochain numéro !
Ma conclusion
Les technologies cryptographiques sont là pour rester, et prendront de plus en plus d’importance. Les marchés financiers ont prouvés que malgré de nombreux obstacles, ils seront toujours là demain ! Et en réfléchissant à l’expression de Spencer « la survie du plus apte » et en la transposant au monde financier, je suis persuadé que c’est le moment pour les banques, les dépositaires, les bourses, les chambres de compensation et les entreprises innovantes de développer et lancer de nouveaux services aux émetteurs, basé sur ces nouvelles technologies, incluant une façon innovante de traiter les opérations sur titre, étant économiquement très intéressants et à valeur ajoutée.
Par Olivier Roucloux - Conseiller en Stratégie Produit pour Finoryx
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Le concept même du Bitcoin est de désintermédier les institutions financières traditionnelles ! Ces gurus technologistes et idéalistes, qui en sont à l’origine, auront également à cœur de supprimer la pléthore d’intermédiaires nécessaires dans la négociation et la bonne fin du règlement/livraison de transactions boursières. Avec un regard nettement plus pragmatique que philosophique, je préfère comprendre comment ces nouvelles technologies vont améliorer l’efficacité opérationnelle des différents acteurs et donc permettre de réduire les couts.
Pourquoi ? Parce que les couts élevés actuels freinent de nombreuses sociétés à essayer de lever des capitaux via les marchés traditionnels. Donc, de façon ambitieuse, j’affirme que les technologies sous-jacentes au Bitcoin pourraient retirer de nombreuses barrières freinant petites et moyennes entreprises à accéder facilement à de nouveaux financements ; et donc, ces technologies pourraient accélérer la reprise économique globale !
Quelques exemples concrets illustreront mieux le propos
Il y a aujourd’hui quelques startups qui affirment révolutionner le monde des marchés financiers en proposant un prototype de bourse décentralisée. Très bien ! Mais n’oublions pas que c’est que la partie visible de l’iceberg, la complexité majeure réside essentiellement au niveau de la gestion du cycle de vie des titres, voire des fonds.
Premier exemple : La finalité d’un échange de titre est ce qu’on appelle le règlement-livraison, en résulte le fait que vous possédez réellement le titre pour lequel vous avez payé. Il est vrai que le transfert de propriété entre deux individus est dans l’ADN d’un « grand livre comptable décentralisé », mais qu’en est-il du paiement nécessaire à l’acquisition ? A ma connaissance, il n’y a pas sur le blockchain de processus garantissant la validation d’une transaction uniquement après la livraison bilatérale finalisée (si ce n’est un consensus plus complexe utilisant une troisième personne). Ce qui implique une grande confiance dans les personnes avec qui on traite. Une alternative serait de passer via un système supervisé s’appropriant le rôle de contrepartie entre les deux acteurs de la transaction et ne dénouant la transaction qu’après réception du titre et du cash. Ce processus est une opportunité pour les chambres de compensation d’agir comme contrepartie centrale (CCP) afin de protéger les participants au marché contre les défauts de leurs partenaires d’affaires, ce qui est en d’ailleurs le métier de base des CCP actuelles.
Un deuxième exemple : le paiement du dividende ! Soyons honnêtes, si on achète un titre, c’est afin d’en tirer un bénéfice ! Donc à un certain moment, dans le cas d’un paiement de dividende, l’émetteur doit avoir l’image exacte de son actionnariat. Mais comme, entre l’émission et le jour d’enregistrement des ayants droit, certains titres auront changés de main, et donc certains actionnaires ne seront connus que par leur pseudonyme -vu que le système permet aux utilisateurs de s’échanger des biens de pair-à-pair (en peer to peer). Sans rentrer dans les détails, ceci pourrait être un nouveau rôle pour un dépositaire de titres ou une banque dépositaire : déterminer et valider à un instant ‘t’ le registre exact des possesseurs de titres grâce à une analyse du blockchain qui, par nature, stocke toutes les transactions. On pourrait même voir plus loin et ajouter l’exécution des paiements –y compris les opérations de change !
Tout cela me fait également penser à la question tout aussi fondamentale de l’instrument financier à utiliser dans ce monde « cryptographique ». Je suis d’ailleurs convaincu que l’innovation ne doit pas être uniquement technologique : par exemple je ne suis pas convaincu que l’action est le meilleur choix, je suis personnellement plus attiré par l’utilisation d’obligation –ou plus particulièrement d’obligation convertibles. Mais je pense qu’il serait utile d’y consacrer un article complet, dans un prochain numéro !
Ma conclusion
Les technologies cryptographiques sont là pour rester, et prendront de plus en plus d’importance. Les marchés financiers ont prouvés que malgré de nombreux obstacles, ils seront toujours là demain ! Et en réfléchissant à l’expression de Spencer « la survie du plus apte » et en la transposant au monde financier, je suis persuadé que c’est le moment pour les banques, les dépositaires, les bourses, les chambres de compensation et les entreprises innovantes de développer et lancer de nouveaux services aux émetteurs, basé sur ces nouvelles technologies, incluant une façon innovante de traiter les opérations sur titre, étant économiquement très intéressants et à valeur ajoutée.
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