Mark Branson, directeur de la FINMA (l'autorité fédérale de surveillance des marchés financiers) esquissait sa vision dans un discours prononcé le mois dernier. Son constat, tout d'abord, est sans surprise : la technologie rend aujourd'hui possible une innovation florissante, indispensable au maintien de la position de la Suisse dans le paysage international, notamment face aux États-Unis. Cet enjeu est bien plus important que les combats d'arrière-garde autour de modèles condamnés à disparaître.
L'autre facette de son état des lieux concerne la réglementation, qui, aujourd'hui, constitue un frein majeur à l'épanouissement d'un écosystème de la FinTech. Les exigences qui sont imposées aux startups – datant d'un autre temps – entravent directement l'innovation, alors que le rôle du régulateur devrait se limiter à établir les gardes-fous permettant de protéger les utilisateurs de services financiers, investisseurs, déposants… Cette idée pourrait aller jusqu'à la création d'une licence bancaire « light », pour des établissements répondant à quelques critères spécifiques.
C'est, en fait, une approche de neutralité (Suisse oblige !) que veut promouvoir la FINMA. La réglementation ne doit être ni spécialement favorable ni pénalisante pour les nouveaux entrants, mais elle a un devoir absolu d'accompagner les grandes transformations touchant à son environnement. M. Branson note d'ailleurs que la culture nationale d'une législation basée sur des principes – plutôt que sur des règles – est une opportunité pour ce faire (ce qui rend pessimiste vis-à-vis d'une initiative similaire en France…).
De l'autre côté de la scène, il est probable que de tels commentaires ont fait grincer des dents quelques banquiers. Ils résonnent étrangement, par exemple, en regard des mots d'Ana Botin, présidente du groupe Santander (certes, nous nous éloignons de la Suisse), lorsqu'elle appelle à soumettre tous les acteurs aux mêmes règles. Ne nous attardons pas sur son exemple du partage des informations des clients (en référence à la directive PSD2 qui vient d'être adoptée), plutôt mal choisi quand, justement, une des forces des jeunes pousses est de souvent ouvrir leurs services à des tiers.
Plus profondément, il semble absurde de vouloir appliquer à de petites entreprises focalisées sur une activité spécialisée et ciblant un marché réduit les mêmes exigences qu'aux mastodontes de la finance couvrant une multitude de métiers différents (sans aucune transparence) et comptant des millions de clients sur la planète. La réglementation doit évidemment être adaptée aux risques et non simplement au secteur d'activité considéré ! Avec son raisonnement, Mme Botin cherche surtout à étouffer dans l'œuf la menace de disruption, ce qui a plutôt bien réussi jusqu'à maintenant.
Car les conditions actuelles créent une véritable distorsion de concurrence, en obligeant les startups de la FinTech à s'allier avec des banques traditionnelles, qui ne leur servent, dans bien des cas, que d'« ombrelle de conformité ». Mais, si la réglementation s'allégeait, la vieille légende (aussi soutenue par Ana Botin) qui veut que les nouveaux entrants ont besoin des institutions pour exister pourrait enfin s'effondrer. Et la cannibalisation des services financiers commencerait alors réellement…
L'autre facette de son état des lieux concerne la réglementation, qui, aujourd'hui, constitue un frein majeur à l'épanouissement d'un écosystème de la FinTech. Les exigences qui sont imposées aux startups – datant d'un autre temps – entravent directement l'innovation, alors que le rôle du régulateur devrait se limiter à établir les gardes-fous permettant de protéger les utilisateurs de services financiers, investisseurs, déposants… Cette idée pourrait aller jusqu'à la création d'une licence bancaire « light », pour des établissements répondant à quelques critères spécifiques.
C'est, en fait, une approche de neutralité (Suisse oblige !) que veut promouvoir la FINMA. La réglementation ne doit être ni spécialement favorable ni pénalisante pour les nouveaux entrants, mais elle a un devoir absolu d'accompagner les grandes transformations touchant à son environnement. M. Branson note d'ailleurs que la culture nationale d'une législation basée sur des principes – plutôt que sur des règles – est une opportunité pour ce faire (ce qui rend pessimiste vis-à-vis d'une initiative similaire en France…).
De l'autre côté de la scène, il est probable que de tels commentaires ont fait grincer des dents quelques banquiers. Ils résonnent étrangement, par exemple, en regard des mots d'Ana Botin, présidente du groupe Santander (certes, nous nous éloignons de la Suisse), lorsqu'elle appelle à soumettre tous les acteurs aux mêmes règles. Ne nous attardons pas sur son exemple du partage des informations des clients (en référence à la directive PSD2 qui vient d'être adoptée), plutôt mal choisi quand, justement, une des forces des jeunes pousses est de souvent ouvrir leurs services à des tiers.
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