Les projets économiques de Donald Trump, finalement bien accueillis par les marchés, pourraient prolonger le cycle d’expansion américain et la tendance haussière des indices boursiers. La hausse des taux long qui est intervenue n’est pas encore préoccupante. L’Europe souffre toujours d’un déficit d’image auprès des investisseurs internationaux qui pénalise ses Bourses. Elles accumulent un retard qui pourrait se combler en 2017. Nous privilégions les actions avec modération et recommandons des arbitrages sectoriels.
Ces dernières semaines ont été marquées par de nombreuses surprises. Avant d’y revenir, examinons l’évolution de l’environnement économique. Les statistiques ont été légèrement meilleures notamment aux Etats-Unis. La FED devrait donc monter ses taux sans surprise le 14 décembre prochain alors que cette semaine, en Europe, la BCE pourrait annoncer une prolongation de son programme d’assouplissement quantitatif de 6 mois. Par ailleurs, l’accord de réduction de la production de pétrole entre l’OPEP et la Russie a entrainé une brusque remontée des cours du pétrole de plus de 15%. Ce contexte a plutôt renforcé les perspectives d’activité. Il a aussi favorisé un nouveau relèvement des anticipations d’inflation, qui alimentaient, depuis déjà plusieurs mois, une hausse des taux longs.
Le calendrier politique a donc réservé quelques surprises. En France, le succès de F.Fillon aux primaires de la Droite et du Centre a rebattu les cartes du jeu électoral. En Autriche, le candidat d’extrême-droite, favori des sondages a perdu les élections présidentielles. En revanche, en Italie, M.Renzi a perdu le référendum constitutionnel et a démissionné, ouvrant une période d’incertitude. Etonnamment, les marchés financiers sont restés calmes, misant sur la continuité du Parlement actuel. Le mouvement contestataire de Beppe Grillo n’est pas encore au pouvoir et l’abandon de l’Euro n’est pas à l’ordre du jour. Il n’empêche que cette situation maintient un certain brouillard sur une Europe qui n’en n’avait pas besoin, ayant encore à traiter le cas du Brexit.
Mais l’essentiel est venu des Etats-Unis : l’élection, contre toute attente, de Donald Trump à la Présidence. Deuxième surprise, la réaction négative et attendue des marchés n’aura duré que quelques heures, les investisseurs ayant anticipé le pire. Le réalisme et l’espoir ont pris le dessus avec le constat que le candidat républicain serait finalement plus favorable à la croissance, aux entreprises et aux ménages que ne le redoutaient les investisseurs. Cet optimisme, certes un peu angélique, a dopé les actions et a fait monter les taux longs encore plus haut. Comment l’expliquer ?
Le programme économique de Donal Trump prévoit des réductions d’impôts, des allègements de la réglementation dans le domaine financier et énergétique, des mesures de relance dans les infrastructures, une amnistie fiscale pour les rapatriements de bénéfice des entreprises. Toutes ces mesures, même partiellement appliquées, vont stimuler l’activité et permettre un surcroit de bénéfices des sociétés, estimé à 10% par les plus optimistes.
En revanche, concernant les mesures protectionnistes si dangereuses, les marchés pensent que le Président élu sera plus sage que le candidat, et ils scrutent de près les premières nominations de son entourage pour s’en convaincre.
Les effets indirects de ces projets ont été une nouvelle hausse des taux longs et un rebond du dollar, puisque la FED devrait moins soutenir l’activité par des taux bas et que l’inflation pourrait se nourrir d’une activité plus forte.
Cette montée des taux longs américains, qui se diffuse au reste du monde n’est pas dangereuse pour les indices actions des pays développés pour le moment. En effet, la valorisation des actions est encore attractive par rapport à celle des obligations. De plus, la hausse supplémentaire des bénéfices les favorisera. Mais les conséquences sont encore plus importantes dans l’allocation géographique et sectorielle. La disparition du risque déflationniste et l’apparition d’une inflation raisonnable changent la donne. Il faut se méfier des valeurs sensibles à la remontée des taux mais aussi des sociétés dont la valorisation relative est devenue trop chère par rapport à leur croissance bénéficiaire. Par opposition, les banques sont favorisées par la remontée des taux longs et l’allègement attendu de la réglementation. Les valeurs cycliques profitent d’une croissance plus forte mais elles se sont déjà bien appréciées. Nos opinions sectorielles sont ajustées en conséquence (voir en page 11).
Si le nouveau président américain ne déçoit pas, le cycle d’expansion américain et la tendance haussière des indices actions aux Etats-Unis pourraient se prolonger un an ou deux. Les indices européens pourraient en bénéficier mais de manière plus limitée tant que notre région souffre d’une image négative et présente des risques aux yeux des investisseurs. Cependant, 2017 pourrait voir l’horizon politique s’éclaircir en France et en Allemagne.
Bien entendu, une hausse trop rapide ou beaucoup plus forte des taux d’intérêt, que celle que nous prévoyons, pourrait annuler les effets positifs de la nouvelle politique économique. Nous n’y croyons pas trop car l’inflation ne devrait pas déraper.
Pour l’instant, nous avons maintenu nos prévisions pour les indices actions européens et américains. Nous les avons relevées pour le marché japonais.
Sur les actions, nous conservons une position légèrement surpondérée à court terme et neutre à moyen terme tant que le comportement des actions européennes est décevant. A court terme, nous avons relevé à Surpondérer les actions américaines et abaissé à Neutre les actions asiatiques et latino-américaines. A moyen terme, la visibilité est plus favorable aux actions américaines.
Nous avons modifié nos opinions sectorielles en Europe comme suit. A court terme, nous relevons à Surpondérer les secteurs Banques et à Neutre, les secteurs Distribution, Tourisme & Loisirs. Nous abaissons à Neutre le secteur Chimie et à Sous pondérer les secteurs Immobilier et Services Publics. A moyen terme, nous abaissons à Sous pondérer les secteurs Services Publics et Media, et relevons à Surpondérer le secteur Pétrole et Gaz.
Nous restons Neutre sur le dollar après sa hausse récente. Une nouvelle poussée de 5% de celui-ci pourrait intervenir ultérieurement.
Nous conservons notre position globale Neutre sur les produits de taux. Nous sommes prudents sur les emprunts d’Etat. Au sein des produits de taux européens, nous nous orientons vers ceux qui protègent de l’inflation et de la hausse des taux (obligations indexées et/ou à taux variables).
Nous avons abaissé nos recommandations sur les obligations émergentes et sur les obligations privées européennes. En contrepartie, nous avons relevé la note des obligations à haut rendement américaines.
Achevé de rédiger le 7 décembre 2016.
Ces dernières semaines ont été marquées par de nombreuses surprises. Avant d’y revenir, examinons l’évolution de l’environnement économique. Les statistiques ont été légèrement meilleures notamment aux Etats-Unis. La FED devrait donc monter ses taux sans surprise le 14 décembre prochain alors que cette semaine, en Europe, la BCE pourrait annoncer une prolongation de son programme d’assouplissement quantitatif de 6 mois. Par ailleurs, l’accord de réduction de la production de pétrole entre l’OPEP et la Russie a entrainé une brusque remontée des cours du pétrole de plus de 15%. Ce contexte a plutôt renforcé les perspectives d’activité. Il a aussi favorisé un nouveau relèvement des anticipations d’inflation, qui alimentaient, depuis déjà plusieurs mois, une hausse des taux longs.
Le calendrier politique a donc réservé quelques surprises. En France, le succès de F.Fillon aux primaires de la Droite et du Centre a rebattu les cartes du jeu électoral. En Autriche, le candidat d’extrême-droite, favori des sondages a perdu les élections présidentielles. En revanche, en Italie, M.Renzi a perdu le référendum constitutionnel et a démissionné, ouvrant une période d’incertitude. Etonnamment, les marchés financiers sont restés calmes, misant sur la continuité du Parlement actuel. Le mouvement contestataire de Beppe Grillo n’est pas encore au pouvoir et l’abandon de l’Euro n’est pas à l’ordre du jour. Il n’empêche que cette situation maintient un certain brouillard sur une Europe qui n’en n’avait pas besoin, ayant encore à traiter le cas du Brexit.
Mais l’essentiel est venu des Etats-Unis : l’élection, contre toute attente, de Donald Trump à la Présidence. Deuxième surprise, la réaction négative et attendue des marchés n’aura duré que quelques heures, les investisseurs ayant anticipé le pire. Le réalisme et l’espoir ont pris le dessus avec le constat que le candidat républicain serait finalement plus favorable à la croissance, aux entreprises et aux ménages que ne le redoutaient les investisseurs. Cet optimisme, certes un peu angélique, a dopé les actions et a fait monter les taux longs encore plus haut. Comment l’expliquer ?
Le programme économique de Donal Trump prévoit des réductions d’impôts, des allègements de la réglementation dans le domaine financier et énergétique, des mesures de relance dans les infrastructures, une amnistie fiscale pour les rapatriements de bénéfice des entreprises. Toutes ces mesures, même partiellement appliquées, vont stimuler l’activité et permettre un surcroit de bénéfices des sociétés, estimé à 10% par les plus optimistes.
En revanche, concernant les mesures protectionnistes si dangereuses, les marchés pensent que le Président élu sera plus sage que le candidat, et ils scrutent de près les premières nominations de son entourage pour s’en convaincre.
Les effets indirects de ces projets ont été une nouvelle hausse des taux longs et un rebond du dollar, puisque la FED devrait moins soutenir l’activité par des taux bas et que l’inflation pourrait se nourrir d’une activité plus forte.
Cette montée des taux longs américains, qui se diffuse au reste du monde n’est pas dangereuse pour les indices actions des pays développés pour le moment. En effet, la valorisation des actions est encore attractive par rapport à celle des obligations. De plus, la hausse supplémentaire des bénéfices les favorisera. Mais les conséquences sont encore plus importantes dans l’allocation géographique et sectorielle. La disparition du risque déflationniste et l’apparition d’une inflation raisonnable changent la donne. Il faut se méfier des valeurs sensibles à la remontée des taux mais aussi des sociétés dont la valorisation relative est devenue trop chère par rapport à leur croissance bénéficiaire. Par opposition, les banques sont favorisées par la remontée des taux longs et l’allègement attendu de la réglementation. Les valeurs cycliques profitent d’une croissance plus forte mais elles se sont déjà bien appréciées. Nos opinions sectorielles sont ajustées en conséquence (voir en page 11).
Si le nouveau président américain ne déçoit pas, le cycle d’expansion américain et la tendance haussière des indices actions aux Etats-Unis pourraient se prolonger un an ou deux. Les indices européens pourraient en bénéficier mais de manière plus limitée tant que notre région souffre d’une image négative et présente des risques aux yeux des investisseurs. Cependant, 2017 pourrait voir l’horizon politique s’éclaircir en France et en Allemagne.
Bien entendu, une hausse trop rapide ou beaucoup plus forte des taux d’intérêt, que celle que nous prévoyons, pourrait annuler les effets positifs de la nouvelle politique économique. Nous n’y croyons pas trop car l’inflation ne devrait pas déraper.
Pour l’instant, nous avons maintenu nos prévisions pour les indices actions européens et américains. Nous les avons relevées pour le marché japonais.
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Achevé de rédiger le 7 décembre 2016.
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