Toujours considérée comme expérimentale (officiellement en « version beta »), l'initiative a déjà considérablement évolué au fil des mois. Alors que, à l'origine, les candidats à l'e-citoyenneté devait remplir différentes formalités sur place (et quelques braves se sont pliés à ces contraintes), toutes ont migré progressivement en ligne, de l'attribution de l'e-identité jusqu'à l'ouverture de compte bancaire, depuis quelques jours, en passant par l'établissement d'une adresse postale et l'enregistrement de l'entreprise.
Le gouvernement estonien prolonge ainsi sur sa stratégie extrêmement volontariste en matière « digitale ». Celle-ci se concrétise directement dans la législation, qui, après avoir permis d'exécuter les actes administratifs à distance (grâce à une carte d'identité numérique instaurée depuis des années), a donné les moyens aux banques du pays de mener toutes les opérations à distance, y compris l'entrée en relation. Et, les établissements locaux semblant trop lents à adapter leurs services, il n'hésite pas à collaborer avec une startup étrangère (mais proche, Holvi étant d'origine finlandaise).
La démarche vise à capter une génération émergente d'entrepreneurs (pas tous jeunes, incidemment) pour lesquels les frontières nationales représentent un frein à leurs ambitions. L'Estonie veut leur offrir une base qui comprend leurs besoins, dans un environnement « digital » correspondant à leur culture. Preuve que la demande est florissante, en 2 ans, quelques 20 000 e-résidents (issus de 138 pays) se sont enregistrés et ont installé plus de 3 000 entreprises. Nul doute que la simplification de l'ouverture de compte bancaire ne fasse encore augmenter rapidement ces chiffres.
L'initiative estonienne s'inscrit dans une vision lucide de la transformation du monde : pour les citoyens comme pour les entreprises, l'ère « digitale » est synonyme de simplicité et de transparence, tandis que les distances géographiques s'estompent. Naturellement, ces caractéristiques constituent une opportunité extraordinaire pour un gouvernement clairvoyant et prêt à se réformer lui-même, jusqu'à représenter une menace « concurrentielle » pour les autres pays (notamment européens).
La leçon mériterait également d'être entendue par les institutions financières, auxquelles les mêmes défis se présentent. Le partenariat avec Holvi (désormais intégrée, rappelons-le, au groupe BBVA) démontre en effet l'adéquation de son modèle pan-européen (voire au-delà) à ces mêmes mutations : les services bancaires font partie des premiers concernés par les exigences d'accessibilité et de facilité d'utilisation par leurs clients et, pour eux aussi, les frontières ne seront bientôt plus un obstacle.
Le gouvernement estonien prolonge ainsi sur sa stratégie extrêmement volontariste en matière « digitale ». Celle-ci se concrétise directement dans la législation, qui, après avoir permis d'exécuter les actes administratifs à distance (grâce à une carte d'identité numérique instaurée depuis des années), a donné les moyens aux banques du pays de mener toutes les opérations à distance, y compris l'entrée en relation. Et, les établissements locaux semblant trop lents à adapter leurs services, il n'hésite pas à collaborer avec une startup étrangère (mais proche, Holvi étant d'origine finlandaise).
La démarche vise à capter une génération émergente d'entrepreneurs (pas tous jeunes, incidemment) pour lesquels les frontières nationales représentent un frein à leurs ambitions. L'Estonie veut leur offrir une base qui comprend leurs besoins, dans un environnement « digital » correspondant à leur culture. Preuve que la demande est florissante, en 2 ans, quelques 20 000 e-résidents (issus de 138 pays) se sont enregistrés et ont installé plus de 3 000 entreprises. Nul doute que la simplification de l'ouverture de compte bancaire ne fasse encore augmenter rapidement ces chiffres.
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