Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel et le rôle que vous occupez actuellement au sein de LexisNexis Risk Solutions ?
J’ai suivi un cursus universitaire qui m’a préparé à évoluer dans le secteur de la finance et du management d’entreprises. Mon parcours professionnel me permet aujourd’hui de travailler dans la vente de données, mais aussi dans le domaine de l’évaluation des risques de contrepartie, en s’appuyant sur des technologies avancées.
Au sein de Lexis Nexis Risk Solutions, j’occupe le poste de directeur régional pour l’Europe du Sud en matière de mise en conformité face au crime financier.
Nous aidons les organisations financières à renforcer leurs solutions de mise en conformité face au crime financier, en mettant en place des programmes renforcés de lutte contre le blanchiment d’argent, en optimisant les coûts par activité, afin de restreindre les risques qui pourraient ternir la réputation des entreprises, mais aussi les exposer aux sanctions liées aux régulations en vigueur.
L’étude publiée récemment par LexisNexis Risk Solutions traite du coût réel de la mise en conformité face au crime financier au cours de 2020. Quels en sont les principaux enjeux, selon vous ?
Dans cette étude, nous avons relevé cinq points importants qui ont induit à une augmentation des coûts liés à la mise en conformité face au crime financier.
Tout d’abord, la pression réglementaire s’est accrue pour les organisations financières, notamment avec l’avènement des nouvelles réglementations européennes anti-blanchiment d’argent. Ces directives européennes ont été mises en place pour prévenir les criminels d’utiliser le système financier pour blanchir de l’argent ou sponsoriser des attentats terroristes. La 5eme directive européenne anti-blanchiment d’argent se concentre sur l’accroissement de la transparence des transactions financières, quant à la 6ème, elle ajoute de nouveaux outils mis à disposition des pays membres pour combattre ce phénomène.
On a constaté qu’en Europe, les coûts de mise en conformité face au crime financier se sont accrus pour un montant de 117.5 milliards de dollars, plus élevés en 2020 par rapport à 2019 pour la France avec +18.1%, l’Allemagne avec 20.2%, l’Italie avec +26.6% et les Pays-Bas avec +22.2%.
Cette tendance à la hausse des coûts de mise en conformité face au crime financier a été aggravée par la crise du COVID-19. Elle a effectivement fait augmenter les problématiques liées à la vérification et à l’authentification des clients en impactant les délais de contrôles de diligence.
Depuis quelques années, nous avons pu constater que ces coûts de mise en conformité augmentent et que les entreprises qui se sont munies de solutions technologiques ont été moins impactées par ces problèmes liés à la vérification des tiers et par la pandémie. Mieux préparées à faire face à ces nouveaux défis, armées d’un solide support technologique, ces entreprises se sont retrouvées à devoir tout gérer à distance à cause du confinement, tout en traitant les problèmes de vérification d’identité et réaliser tous les contrôles diligents avec plus de facilité.
En termes de blanchiment d’argent, quels sont, selon vous, les secteurs faisant plus face aux risques de crime financier, actuellement ?
Si on prend l’exemple de ce qui se passe en France, certains secteurs sont apparus comme des cibles de blanchiment d’argent privilégiées, posant une augmentation substantielle des risques. Les services de comptabilité ont enregistré une augmentation de 72% des risques de fraude au blanchiment d’argent contre une augmentation de 64% pour les services liés à l’immobilier. Les transactions immobilières peuvent faciliter l’échange de grosses sommes d’argent, mais aussi posent moins de méfiance que le secteur financier en termes de risque de blanchiment d’argent. Il ne faut pas oublier le secteur du gaming et des jeux en ligne, qui a été aussi fortement impacté.
Ces risques varient d’un pays à l’autre.
En Allemagne, les secteurs juridiques et comptables ainsi que de l’immobilier ont été assujettis à une augmentation des risques de crime financier. L’e-commerce, quant à lui, arrive en troisième position.
Au Pays-Bas, cette tendance est inversée. Le secteur le plus touché est le gaming, puis les services immobiliers, juridiques et comptables.
La crise pandémique, joue-t-elle un rôle dans l’augmentation des coûts de mise en conformité ?
La pandémie a eu un effet non-négligeable sur le ralentissement des délais de traitement des vérifications d’identité qui doivent être réalisés. Cet effet a un coût : les entreprises françaises de la finance dépensent à présent 24.8 milliards de dollars dans des solutions de mise en conformité face au crime financier.
Le COVID-19 a aussi affecté différents postes au sein de la chaîne de valeur des contrôles. On parle ici des sanctions, du KYC (Know Your Customer), des risques liés aux PPE (personnes politiquement exposées). Les équipes chargées de ces vérifications au sein des entreprises ont vu leurs opérations de traitement de ces informations ralenties et cela a eu un impact négatif sur leur productivité, leur capacité de diligence à traiter ces alertes de manière efficace et rapide.
Le crime financier s’exprime-t-il différemment avec l’avènement des nouvelles régulations européennes anti-blanchiment d’argent, selon vous ?
En ce qui concerne le crime financier, les scandales à répétition démontrent que les criminels ont toujours une longueur d’avance. Le régulateur essaye de s’adapter à tous les niveaux en durcissant les contraintes pour les entreprises, mais les acteurs du crime financier représentent une cible mouvante, qui adapte sans cesse ses méthodes pour contourner les règles. Les organisations criminelles s’adaptent rapidement aux nouveaux contextes mis en place par les autorités de contrôle.
La crise de la pandémie a ouvert de nouvelles portes d’accès à la délinquance financière pour créer des montages illicites. Le législateur tente d’y faire face tout en essayant de ne pas trop alourdir les contraintes pour les entreprises, ce qui rendrait leurs opérations inopérables.
Quelles sont les faiblesses des institutions financières qui subissent le crime financier, selon vous ?
La possibilité d’être connecté au système financier offre à ces organisations, l’accès à des flux de transactions qu’ils peuvent utiliser de manière illicite. Le système financier doit se doter de solutions de diligence adaptées à ces flux et barrer le chemin à ces individus qui contournent ces procédures et ces contrôles diligents. Tous les acteurs du secteur financier, des banques traditionnelles aux néo-banques, doivent être vigilants ; particulièrement quand on sait que l’on peut à présent ouvrir un nouveau compte « en trois clics » et de fait, avoir accès à la réalisation de transactions financières aisément.
Quels genres de solutions peuvent efficacement protéger les entreprises du crime financier ?
Il existe une pléthore de solutions disponibles sur le marché actuel pour protéger les clients. Je veux parler ici des institutions financières.
Nous mettons à leur disposition des outils qui leur donnent la capacité de vérifier et d’authentifier ceux qui utilisent leurs services, afin de limiter les risques.
Notre rôle ici est de mettre à disposition des participants au système financier, la dernière génération de filtrage efficace contre les listes officielles de sanctions, de gel des avoirs, des PPE ou de presse négative.
Avec les banques, nous nous concentrons également sur le filtrage automatisé des entrées en relations d’affaires, mais aussi sur le monitoring qui permet une surveillance régulière des tiers.
La banque a besoin de ce système de filtrage automatisé pour que leurs équipes de conformité, puissent se concentrer sur les alertes présentant un véritable risque.
Ce système de vérifications automatisé permet d’optimiser les ressources en proposant une meilleure répartition des tâches entre les différentes équipes.
J’ai suivi un cursus universitaire qui m’a préparé à évoluer dans le secteur de la finance et du management d’entreprises. Mon parcours professionnel me permet aujourd’hui de travailler dans la vente de données, mais aussi dans le domaine de l’évaluation des risques de contrepartie, en s’appuyant sur des technologies avancées.
Au sein de Lexis Nexis Risk Solutions, j’occupe le poste de directeur régional pour l’Europe du Sud en matière de mise en conformité face au crime financier.
Nous aidons les organisations financières à renforcer leurs solutions de mise en conformité face au crime financier, en mettant en place des programmes renforcés de lutte contre le blanchiment d’argent, en optimisant les coûts par activité, afin de restreindre les risques qui pourraient ternir la réputation des entreprises, mais aussi les exposer aux sanctions liées aux régulations en vigueur.
L’étude publiée récemment par LexisNexis Risk Solutions traite du coût réel de la mise en conformité face au crime financier au cours de 2020. Quels en sont les principaux enjeux, selon vous ?
Dans cette étude, nous avons relevé cinq points importants qui ont induit à une augmentation des coûts liés à la mise en conformité face au crime financier.
Tout d’abord, la pression réglementaire s’est accrue pour les organisations financières, notamment avec l’avènement des nouvelles réglementations européennes anti-blanchiment d’argent. Ces directives européennes ont été mises en place pour prévenir les criminels d’utiliser le système financier pour blanchir de l’argent ou sponsoriser des attentats terroristes. La 5eme directive européenne anti-blanchiment d’argent se concentre sur l’accroissement de la transparence des transactions financières, quant à la 6ème, elle ajoute de nouveaux outils mis à disposition des pays membres pour combattre ce phénomène.
On a constaté qu’en Europe, les coûts de mise en conformité face au crime financier se sont accrus pour un montant de 117.5 milliards de dollars, plus élevés en 2020 par rapport à 2019 pour la France avec +18.1%, l’Allemagne avec 20.2%, l’Italie avec +26.6% et les Pays-Bas avec +22.2%.
Cette tendance à la hausse des coûts de mise en conformité face au crime financier a été aggravée par la crise du COVID-19. Elle a effectivement fait augmenter les problématiques liées à la vérification et à l’authentification des clients en impactant les délais de contrôles de diligence.
Depuis quelques années, nous avons pu constater que ces coûts de mise en conformité augmentent et que les entreprises qui se sont munies de solutions technologiques ont été moins impactées par ces problèmes liés à la vérification des tiers et par la pandémie. Mieux préparées à faire face à ces nouveaux défis, armées d’un solide support technologique, ces entreprises se sont retrouvées à devoir tout gérer à distance à cause du confinement, tout en traitant les problèmes de vérification d’identité et réaliser tous les contrôles diligents avec plus de facilité.
En termes de blanchiment d’argent, quels sont, selon vous, les secteurs faisant plus face aux risques de crime financier, actuellement ?
Si on prend l’exemple de ce qui se passe en France, certains secteurs sont apparus comme des cibles de blanchiment d’argent privilégiées, posant une augmentation substantielle des risques. Les services de comptabilité ont enregistré une augmentation de 72% des risques de fraude au blanchiment d’argent contre une augmentation de 64% pour les services liés à l’immobilier. Les transactions immobilières peuvent faciliter l’échange de grosses sommes d’argent, mais aussi posent moins de méfiance que le secteur financier en termes de risque de blanchiment d’argent. Il ne faut pas oublier le secteur du gaming et des jeux en ligne, qui a été aussi fortement impacté.
Ces risques varient d’un pays à l’autre.
En Allemagne, les secteurs juridiques et comptables ainsi que de l’immobilier ont été assujettis à une augmentation des risques de crime financier. L’e-commerce, quant à lui, arrive en troisième position.
Au Pays-Bas, cette tendance est inversée. Le secteur le plus touché est le gaming, puis les services immobiliers, juridiques et comptables.
La crise pandémique, joue-t-elle un rôle dans l’augmentation des coûts de mise en conformité ?
La pandémie a eu un effet non-négligeable sur le ralentissement des délais de traitement des vérifications d’identité qui doivent être réalisés. Cet effet a un coût : les entreprises françaises de la finance dépensent à présent 24.8 milliards de dollars dans des solutions de mise en conformité face au crime financier.
Le COVID-19 a aussi affecté différents postes au sein de la chaîne de valeur des contrôles. On parle ici des sanctions, du KYC (Know Your Customer), des risques liés aux PPE (personnes politiquement exposées). Les équipes chargées de ces vérifications au sein des entreprises ont vu leurs opérations de traitement de ces informations ralenties et cela a eu un impact négatif sur leur productivité, leur capacité de diligence à traiter ces alertes de manière efficace et rapide.
Le crime financier s’exprime-t-il différemment avec l’avènement des nouvelles régulations européennes anti-blanchiment d’argent, selon vous ?
En ce qui concerne le crime financier, les scandales à répétition démontrent que les criminels ont toujours une longueur d’avance. Le régulateur essaye de s’adapter à tous les niveaux en durcissant les contraintes pour les entreprises, mais les acteurs du crime financier représentent une cible mouvante, qui adapte sans cesse ses méthodes pour contourner les règles. Les organisations criminelles s’adaptent rapidement aux nouveaux contextes mis en place par les autorités de contrôle.
La crise de la pandémie a ouvert de nouvelles portes d’accès à la délinquance financière pour créer des montages illicites. Le législateur tente d’y faire face tout en essayant de ne pas trop alourdir les contraintes pour les entreprises, ce qui rendrait leurs opérations inopérables.
Quelles sont les faiblesses des institutions financières qui subissent le crime financier, selon vous ?
La possibilité d’être connecté au système financier offre à ces organisations, l’accès à des flux de transactions qu’ils peuvent utiliser de manière illicite. Le système financier doit se doter de solutions de diligence adaptées à ces flux et barrer le chemin à ces individus qui contournent ces procédures et ces contrôles diligents. Tous les acteurs du secteur financier, des banques traditionnelles aux néo-banques, doivent être vigilants ; particulièrement quand on sait que l’on peut à présent ouvrir un nouveau compte « en trois clics » et de fait, avoir accès à la réalisation de transactions financières aisément.
Quels genres de solutions peuvent efficacement protéger les entreprises du crime financier ?
Il existe une pléthore de solutions disponibles sur le marché actuel pour protéger les clients. Je veux parler ici des institutions financières.
Nous mettons à leur disposition des outils qui leur donnent la capacité de vérifier et d’authentifier ceux qui utilisent leurs services, afin de limiter les risques.
Notre rôle ici est de mettre à disposition des participants au système financier, la dernière génération de filtrage efficace contre les listes officielles de sanctions, de gel des avoirs, des PPE ou de presse négative.
Avec les banques, nous nous concentrons également sur le filtrage automatisé des entrées en relations d’affaires, mais aussi sur le monitoring qui permet une surveillance régulière des tiers.
La banque a besoin de ce système de filtrage automatisé pour que leurs équipes de conformité, puissent se concentrer sur les alertes présentant un véritable risque.
Ce système de vérifications automatisé permet d’optimiser les ressources en proposant une meilleure répartition des tâches entre les différentes équipes.
Autres articles
-
Agenda | Finyear est partenaire de The Finance Magnates London Summit 2024
-
Sagard NewGen acquiert FuturMaster, éditeur leader de solutions SaaS en Supply Chain Planning et Revenue Growth Management, aux côtés de son équipe dirigeante
-
Coinbase et Visa, un partenariat pour des transferts en temps réel
-
Nominations | Meanings Capital Partners renforce son équipe avec l'arrivée de Malina Calvat en qualité de Chargée d'Affaires et Cédric Livet au poste d'Analyste
-
Blockchain Life 2024 a réuni la communauté crypto de 120 pays à Dubaï