Historiquement, le risque majeur pour les investisseurs a essentiellement résidé dans la perspective d’une récession, et de la baisse qui s’en suit sur les marchés mondiaux des actions et du crédit des entreprises.
Dans le contexte actuel, marqué par la montée du populisme et les efforts de réformes politiques plus soutenus, il est désormais nécessaire pour les investisseurs d’évaluer les risques sous un angle plus large, en tenant justement compte de ces nouveaux axes de risque. A cet égard, le risque de récession cyclique est aujourd’hui amplifié par la menace d’un essoufflement de la dynamique de réforme politique. Cela pourrait en effet à la fois freiner la croissance économique et faire le jeu des mouvements populistes qui ont clairement le vent en poupe dans les grands pays. L’on voit par ailleurs émerger des menaces géopolitiques toujours plus fréquentes, lesquelles peuvent mettre en péril le calendrier des réformes et une reprise économique encore fragile dans certaines régions du monde.
Ainsi, afin de mieux prendre en considération cet environnement de risques multipolaires, nous avons établi une cartographie des risques économiques et géopolitiques répertoriant 17 catalyseurs qui sont autant de menaces potentielles.
Sur la période 2016-2017, les risques liés au populisme et aux réformes en Europe étaient perçus comme des menaces majeures. A l’approche de 2018, ces risques semblent s’être transformés. Ils sont aujourd’hui davantage centrés sur la dynamique de réforme en France et sur la capacité de l’UE à accélérer les mesures visant à transformer son cadre de gouvernance et consolider ses fondations. A ce stade, l’avancée des réformes en France se révèle encourageante.
Toutefois, au vu des résultats des élections en Allemagne en septembre dernier, il semble de plus en plus probable que les efforts francoallemands pour réformer l’UE progressent moins rapidement que prévu, surtout dans la perspective des prochaines élections générales en Italie, programmées pour 2018. L’échec de l’avancée des réformes pourrait raviver le risque que les populistes – confortés par d’excellents résultats lors des récentes élections en Autriche et outre-Rhin – connaissent encore un regain de vigueur et fassent potentiellement caler la reprise en Europe.
Par ailleurs, aux Etats-Unis, la politique pratiquée par Donald Trump est toujours empreinte de son célèbre slogan «America First», ce qui engendre une multitude de nouveaux risques – guerre commerciale, conflit armé en Corée du Nord, et troubles liés à un rééquilibrage des rapports de force régionaux en Asie et au Moyen-Orient.
Beaucoup se focalisent sur le différend actuel entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, mais les investisseurs ne doivent pas non plus négliger le fait que les avancées dans le cadre de la renégociation par les Etats-Unis de l’Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA) sont encore insuffisantes. Ainsi, les politiques commerciales protectionnistes de Donald Trump pourraient, à l’automne 2018, être au coeur des débats lors de la campagne des Républicains pour le contrôle du Congrès.
De plus, la crise diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar, bien que largement considérée comme un problème local, vient s’ajouter à une série de conflits profonds entre l’Arabie saoudite et l’Iran, avec des risques qui se sont intensifiés tout au long de 2017.
Les investisseurs ont historiquement pu trouver refuge au sein des échéances longues des obligations gouvernementales, ou de l’or, voire du franc suisse ou du yen japonais. Nous continuons pour notre part à utiliser ces moyens de protection dans nos portefeuilles de manière tactique, mais compte tenu de la surévaluation de ces valeurs refuges traditionnelles, il est désormais nécessaire d’avoir recours à d’autres instruments alternatifs pour pouvoir faire face à cet environnement de risques multipolaires.
Etant donné la faible volatilité qui prévaut actuellement du côté des actions et des taux d’intérêt, nous avons intégré en portefeuilles des stratégies de type «long volatility» comme outil de protection supplémentaire pour les investisseurs, face à un contexte de risque en constante évolution.
Paris, le 11 décembre 2017.
A propos de l’Union Bancaire Privée (UBP)
L’UBP figure parmi les plus grandes banques privées de Suisse et est l’une des banques les mieux capitalisées, avec un ratio Tier 1 de 26% au 30 juin 2017. La Banque est spécialisée dans la gestion de fortune au service de clients privés et institutionnels. Basée à Genève et présente dans plus de vingt implantations à travers le monde, l’UBP emploie quelque 1’694 collaborateurs et dispose de CHF 118,9 milliards d’actifs sous gestion au 30 juin 2017.
L’Union Bancaire Gestion Institutionnelle (France) est agréée et réglementée en France par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) - N° d'agrément AMF GP98041
Dans le contexte actuel, marqué par la montée du populisme et les efforts de réformes politiques plus soutenus, il est désormais nécessaire pour les investisseurs d’évaluer les risques sous un angle plus large, en tenant justement compte de ces nouveaux axes de risque. A cet égard, le risque de récession cyclique est aujourd’hui amplifié par la menace d’un essoufflement de la dynamique de réforme politique. Cela pourrait en effet à la fois freiner la croissance économique et faire le jeu des mouvements populistes qui ont clairement le vent en poupe dans les grands pays. L’on voit par ailleurs émerger des menaces géopolitiques toujours plus fréquentes, lesquelles peuvent mettre en péril le calendrier des réformes et une reprise économique encore fragile dans certaines régions du monde.
Ainsi, afin de mieux prendre en considération cet environnement de risques multipolaires, nous avons établi une cartographie des risques économiques et géopolitiques répertoriant 17 catalyseurs qui sont autant de menaces potentielles.
Sur la période 2016-2017, les risques liés au populisme et aux réformes en Europe étaient perçus comme des menaces majeures. A l’approche de 2018, ces risques semblent s’être transformés. Ils sont aujourd’hui davantage centrés sur la dynamique de réforme en France et sur la capacité de l’UE à accélérer les mesures visant à transformer son cadre de gouvernance et consolider ses fondations. A ce stade, l’avancée des réformes en France se révèle encourageante.
Toutefois, au vu des résultats des élections en Allemagne en septembre dernier, il semble de plus en plus probable que les efforts francoallemands pour réformer l’UE progressent moins rapidement que prévu, surtout dans la perspective des prochaines élections générales en Italie, programmées pour 2018. L’échec de l’avancée des réformes pourrait raviver le risque que les populistes – confortés par d’excellents résultats lors des récentes élections en Autriche et outre-Rhin – connaissent encore un regain de vigueur et fassent potentiellement caler la reprise en Europe.
Par ailleurs, aux Etats-Unis, la politique pratiquée par Donald Trump est toujours empreinte de son célèbre slogan «America First», ce qui engendre une multitude de nouveaux risques – guerre commerciale, conflit armé en Corée du Nord, et troubles liés à un rééquilibrage des rapports de force régionaux en Asie et au Moyen-Orient.
Beaucoup se focalisent sur le différend actuel entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, mais les investisseurs ne doivent pas non plus négliger le fait que les avancées dans le cadre de la renégociation par les Etats-Unis de l’Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA) sont encore insuffisantes. Ainsi, les politiques commerciales protectionnistes de Donald Trump pourraient, à l’automne 2018, être au coeur des débats lors de la campagne des Républicains pour le contrôle du Congrès.
De plus, la crise diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar, bien que largement considérée comme un problème local, vient s’ajouter à une série de conflits profonds entre l’Arabie saoudite et l’Iran, avec des risques qui se sont intensifiés tout au long de 2017.
Les investisseurs ont historiquement pu trouver refuge au sein des échéances longues des obligations gouvernementales, ou de l’or, voire du franc suisse ou du yen japonais. Nous continuons pour notre part à utiliser ces moyens de protection dans nos portefeuilles de manière tactique, mais compte tenu de la surévaluation de ces valeurs refuges traditionnelles, il est désormais nécessaire d’avoir recours à d’autres instruments alternatifs pour pouvoir faire face à cet environnement de risques multipolaires.
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