Hubert de Vauplane bonjour, vous êtes Partner au sein du cabinet d’avocats Kramer Levin. Quel est votre parcours et quels sont vos domaines d’intervention ?
De formation juridique classique (doctorat de droit à Paris 2), j’ai passé l’essentiel de ma carrière dans différents établissements bancaires et financiers, à exercer diverses activités : M&A et Dérivés particulièrement, et bien sûr juriste. J’ai même passé 7 années en salle de marché comme opérateur de marché. Mes dernières fonctions étaient directeur juridique des activités de marchés et de banque d’affaires (BFI) de BNP Paribas, puis directeur juridique et conformité du groupe Crédit Agricole jusqu’en 2011. Depuis, je suis redevenu avocat dans un cabinet américain. Compte tenu de mon expérience, je me suis spécialisé dans la « désintermédiation bancaire », aussi bien pour des start up que des acteurs bancaires non traditionnels (fonds d’investissement, banque 2.0 …). J’accompagne ces acteurs aussi bien en les conseillant dans leurs opérations et leurs levées de fonds que devant les tribunaux.
Votre cabinet a récemment soutenu le rapport “Fintech 2020 : reprendre l’initiative” (1) sous la direction de Jean Rognetta, délégué général de CroissancePlus et de PMEfinance.
Mon cabinet est très présent dans le monde de la FinTech, à Paris bien sûr, mais aussi à N.Y et la Silicon Valley. Il nous a semblé naturel de nous associer à ce projet lancé il y a quelques mois en prenant notre part de travail dans sa rédaction.
Pourriez-vous nous présenter ce rapport ?
L’idée générale de ce rapport n’est pas été de rédiger un document technique peu compréhensible, ni un rapport de vulgarisation, mais un rapport documenté de prospective sur les enjeux de la technologie du blockchain et son utilisation par des FinTech dans le monde de la finance. L’objet est de sensibiliser à la fois les hommes politiques (français et européens), les pouvoirs publics et les professionnels sur le changement de paradigme total qu’apporte cette nouvelle technologie. C’est la raison pour laquelle nous avons concentré notre analyse sur la question de la souveraineté soulevé par le blockchain et le risque de voir, par cette technologie, les centres de décisions se déplacer dans les zones comme la Californie qui sont plus en avance que nous dans la recherche et l’utilisation du blockchain. Au-delà du déplacement des centres de décisions, c’est le contrôle même de pans entiers d’activités qui risque de nous échapper si les nouveaux acteurs utilisant cette technologie sont localisés hors de France et hors d’Europe.
D’après ce rapport, “le potentiel de la Blockchain est comparable à celui d’un autre protocole, TCP-IP. La France, attachée au Minitel, a raté le virage Internet dans les années 1990. Il convient, cette fois, de surfer la vague plutôt que de l’attendre.” Quelles propositions préconise ce rapport pour permettre à la France et l’Europe de transformer une menace en avantage concurrentiel ?
Lors de l’apparition du protocole TCP/IP, la France a continué de miser sur une technologie différente (le Minitel) et a pris ainsi un retard définitif dans la recherche et les applications liées au développement de ce protocole. Le protocole blockchain va pour sa part, structurer pour les années à venir le fonctionnement d’une architecture en réseau. Il faudrait éviter que la France s’accroche à des protocoles informatiques existants sans, dans le même temps, miser fortement sur la recherche et l’utilisation du blockchain.
La Banque d’Angleterre a donné depuis un peu plus d’un an de nombreux signes en faveur de l’utilisation du blockchain. Elle a, de la sorte, transmis un signal de confiance aux acteurs du blockchain. Conséquence pratique du gouvernement britannique : la création d’un groupe de travail au sein de la Banque d’Angleterre sur cette technologie notamment en matière de règlement livraison, en commun avec des start up et des banques ; et la création d’un « Office of FinTech », au sein même du régulateur bancaire britannique, chargé de faciliter la vie de ces start up.
Concrètement, le Rapport préconise de s’inspirer de cette expérience britannique par deux actions concrètes :
- La création d’un groupe de travail de Place sous l’autorité de la Banque de France sur le blockchain afin de créer un écosystème;
- La création du Bureau des FinTech au sein de l’ACR.
Ces deux mesures ne coûtent rien au budget de l’Etat. Elles seraient cependant perçues comme une volonté forte des pouvoirs publics de donner la priorité à cette technologie. Au risque sinon de voir l’expertise en la matière se développer hors de France.
Hubert de Vauplane, merci d'avoir répondu à nos questions et rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.
(1) “Fintech 2020 : reprendre l’initiative” a été publié in-extenso par Finyear :
www.finyear.com/La-blockchain-une-technologie-avec-un-potentiel-immense-Partie-1_a34432.html
www.finyear.com/Que-se-passerait-il-si-l-on-passait-a-cote-du-blockchain-partie-2_a34454.html
De formation juridique classique (doctorat de droit à Paris 2), j’ai passé l’essentiel de ma carrière dans différents établissements bancaires et financiers, à exercer diverses activités : M&A et Dérivés particulièrement, et bien sûr juriste. J’ai même passé 7 années en salle de marché comme opérateur de marché. Mes dernières fonctions étaient directeur juridique des activités de marchés et de banque d’affaires (BFI) de BNP Paribas, puis directeur juridique et conformité du groupe Crédit Agricole jusqu’en 2011. Depuis, je suis redevenu avocat dans un cabinet américain. Compte tenu de mon expérience, je me suis spécialisé dans la « désintermédiation bancaire », aussi bien pour des start up que des acteurs bancaires non traditionnels (fonds d’investissement, banque 2.0 …). J’accompagne ces acteurs aussi bien en les conseillant dans leurs opérations et leurs levées de fonds que devant les tribunaux.
Votre cabinet a récemment soutenu le rapport “Fintech 2020 : reprendre l’initiative” (1) sous la direction de Jean Rognetta, délégué général de CroissancePlus et de PMEfinance.
Mon cabinet est très présent dans le monde de la FinTech, à Paris bien sûr, mais aussi à N.Y et la Silicon Valley. Il nous a semblé naturel de nous associer à ce projet lancé il y a quelques mois en prenant notre part de travail dans sa rédaction.
Pourriez-vous nous présenter ce rapport ?
L’idée générale de ce rapport n’est pas été de rédiger un document technique peu compréhensible, ni un rapport de vulgarisation, mais un rapport documenté de prospective sur les enjeux de la technologie du blockchain et son utilisation par des FinTech dans le monde de la finance. L’objet est de sensibiliser à la fois les hommes politiques (français et européens), les pouvoirs publics et les professionnels sur le changement de paradigme total qu’apporte cette nouvelle technologie. C’est la raison pour laquelle nous avons concentré notre analyse sur la question de la souveraineté soulevé par le blockchain et le risque de voir, par cette technologie, les centres de décisions se déplacer dans les zones comme la Californie qui sont plus en avance que nous dans la recherche et l’utilisation du blockchain. Au-delà du déplacement des centres de décisions, c’est le contrôle même de pans entiers d’activités qui risque de nous échapper si les nouveaux acteurs utilisant cette technologie sont localisés hors de France et hors d’Europe.
D’après ce rapport, “le potentiel de la Blockchain est comparable à celui d’un autre protocole, TCP-IP. La France, attachée au Minitel, a raté le virage Internet dans les années 1990. Il convient, cette fois, de surfer la vague plutôt que de l’attendre.” Quelles propositions préconise ce rapport pour permettre à la France et l’Europe de transformer une menace en avantage concurrentiel ?
Lors de l’apparition du protocole TCP/IP, la France a continué de miser sur une technologie différente (le Minitel) et a pris ainsi un retard définitif dans la recherche et les applications liées au développement de ce protocole. Le protocole blockchain va pour sa part, structurer pour les années à venir le fonctionnement d’une architecture en réseau. Il faudrait éviter que la France s’accroche à des protocoles informatiques existants sans, dans le même temps, miser fortement sur la recherche et l’utilisation du blockchain.
La Banque d’Angleterre a donné depuis un peu plus d’un an de nombreux signes en faveur de l’utilisation du blockchain. Elle a, de la sorte, transmis un signal de confiance aux acteurs du blockchain. Conséquence pratique du gouvernement britannique : la création d’un groupe de travail au sein de la Banque d’Angleterre sur cette technologie notamment en matière de règlement livraison, en commun avec des start up et des banques ; et la création d’un « Office of FinTech », au sein même du régulateur bancaire britannique, chargé de faciliter la vie de ces start up.
Concrètement, le Rapport préconise de s’inspirer de cette expérience britannique par deux actions concrètes :
- La création d’un groupe de travail de Place sous l’autorité de la Banque de France sur le blockchain afin de créer un écosystème;
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Ces deux mesures ne coûtent rien au budget de l’Etat. Elles seraient cependant perçues comme une volonté forte des pouvoirs publics de donner la priorité à cette technologie. Au risque sinon de voir l’expertise en la matière se développer hors de France.
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