En fait, en élisant Barack Obama, les Américains ont réussi en partie à changer leur image d'un point de vue social et diplomatique. Néanmoins, ils ont également cassé leur principal atout : le dynamisme économique. Pour faire simple, en augmentant les dépenses publiques et les impôts, ils ont automatiquement abaissé leur croissance structurelle. Ce recul pourrait être lourd de conséquences.
D'ores et déjà, l'inexorable montée en puissance de Donald Trump dans la course à la présidentielle indique qu'un vent protectionniste, voire isolationniste, commence à souffler outre-Atlantique. Et, ne nous leurrons pas, si Mr. Trump est élu président des États-Unis et applique son programme à la lettre, la planète connaîtra un chamboulement majeur, tant d'un point de vue géopolitique qu'économique, ou encore financier. Gardons-nous cependant de tout anti-américanisme primaire. Car, face aux résultats du Front national au premier tour des dernières élections régionales et au score de Marine Le Pen dans les sondages pour la présidentielle de 2017, les Français n'ont aucune leçon à donner aux Américains. Deux raisons principales expliquent le nombre croissant d'Américains, mais aussi de Français et d'Européens, tentés par les discours protectionnistes, voire extrémistes et simplificateurs. Primo, leur perte de confiance dans des institutions incapables de générer de la croissance forte et durable.
Secundo, découlant de ces manquements, leur peur de l'avenir.
Le problème est que, pour le moment, ni Donald Trump ni Hillary Clinton ne paraissent susceptibles de relever ces deux défis. Compte tenu du flou entourant leur programme économique, notamment d'un point de vue budgétaire, il est même à craindre que les États-Unis ne soient de nouveau et assez rapidement bloqués par le fameux « shutdown », c'est-à-dire la paralysie de l'administration fédérale américaine pour cause de dépassement du plafond autorisé pour la dette publique, comme cela s'est produit en 2013. Huit ans après la faillite de Lehman Brothers qui a plongé le monde dans sa plus grave crise financière, économique et sociale depuis le krach de 1929, les États-Unis sont donc encore à deux doigts de susciter un nouveau tsunami qui, cette fois-ci, pourrait bien s'avérer fatal à l'économie internationale, surtout après le clash du Brexit. Car, si en 2008-2009, le pire a bien été évité, en dépit des prévisions funestes de la quasi-totalité des économistes de la planète, c'est principalement grâce à une forte détente monétaire, à une relance budgétaire internationale de 5 000 milliards de dollars et à un recours démesuré à la « planche à billets ». Cette artillerie lourde a ainsi permis à la croissance mondiale de redémarrer dès la fin 2009. Elle a même dépassé les 5 % en 2010, pour ensuite se stabiliser autour des 3,5 % de 2011 à 2014.
La situation actuelle est bien différente. Et pour cause. Les pays développés ont épuisé toutes leurs marges de manœuvre en matière de relance de l'activité. Les taux d'intérêt des banques centrales sont proches de 0%, les niveaux de dettes publiques sont faramineux et le poids des dépenses publiques et des impôts est devenu prohibitif, en particulier dans la zone euro – Allemagne exceptée. Autrement dit, si après les élections présidentielles, les États-Unis ne trouvent pas rapidement une solution pour relever le plafond de la dette et éviter un nouveau « shutdown », le monde connaîtra une crise type Lehman Brothers à la puissance dix, en trois mots : un véritable Armageddon.
Imaginons avec effroi ce scénario catastrophe. Les États-Unis entreraient en situation de défaut de paiement. Il en résulterait instantanément une très forte dégradation de la dette publique américaine et surtout une remontée massive des taux d'intérêt des obligations d'État outre-Atlantique. Tous les créanciers de l'Oncle Sam verraient alors la valeur de leurs obligations américaines fondre comme neige au soleil. Parmi eux, les banques de la planète, alors contraintes, dans le meilleur des cas, de fermer les robinets du crédit et, au pire, de déposer le bilan. Or, si les banques faisaient faillite, leurs clients les suivraient rapidement dans la tempête. En quelques jours, la crise financière deviendrait une crise économique et sociale dramatique, avec notamment le retour de la récession, l'effondrement de l'investissement, de la consommation et de l'emploi. Une flambée du chômage se produirait alors, avec dérapages sociaux en tous genres. L'Europe pourrait-elle tirer profit de la faiblesse américaine ? Aucunement. Et cela, pour au moins trois raisons. Primo, les interconnexions bancaires font qu'à l'instar de la faillite de Lehman en septembre 2008, un effet de contagion instantané s'opérerait. Secundo, les États-Unis restent malgré tout l'une des principales locomotives économiques de la planète et leur arrêt entraînerait mécaniquement celui de l'économie mondiale. Tertio, si l'Oncle Sam pourra encore bénéficier pendant quelques trimestres du poids du dollar sur la scène internationale et actionner la planche billets, la zone euro s'effondrerait littéralement, dans la mesure où elle ne disposerait d'aucune marge de manœuvre pour relever la tête.
Une situation de faillite généralisée s'installerait dans l'ensemble du monde développé, qui, rappelons-le, est surendetté. Des comportements non-coopératifs se développeraient, avec non-remboursement complet des dettes et risques de rétorsions économiques voire… militaires. Stop ! Ce scénario cataclysmique commence vraiment à faire peur. Mais montre que, dès le 9 novembre, la nouvelle équipe dirigeante des Etats-Unis est condamnée à trouver une solution au plus vite.
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
D'ores et déjà, l'inexorable montée en puissance de Donald Trump dans la course à la présidentielle indique qu'un vent protectionniste, voire isolationniste, commence à souffler outre-Atlantique. Et, ne nous leurrons pas, si Mr. Trump est élu président des États-Unis et applique son programme à la lettre, la planète connaîtra un chamboulement majeur, tant d'un point de vue géopolitique qu'économique, ou encore financier. Gardons-nous cependant de tout anti-américanisme primaire. Car, face aux résultats du Front national au premier tour des dernières élections régionales et au score de Marine Le Pen dans les sondages pour la présidentielle de 2017, les Français n'ont aucune leçon à donner aux Américains. Deux raisons principales expliquent le nombre croissant d'Américains, mais aussi de Français et d'Européens, tentés par les discours protectionnistes, voire extrémistes et simplificateurs. Primo, leur perte de confiance dans des institutions incapables de générer de la croissance forte et durable.
Secundo, découlant de ces manquements, leur peur de l'avenir.
Le problème est que, pour le moment, ni Donald Trump ni Hillary Clinton ne paraissent susceptibles de relever ces deux défis. Compte tenu du flou entourant leur programme économique, notamment d'un point de vue budgétaire, il est même à craindre que les États-Unis ne soient de nouveau et assez rapidement bloqués par le fameux « shutdown », c'est-à-dire la paralysie de l'administration fédérale américaine pour cause de dépassement du plafond autorisé pour la dette publique, comme cela s'est produit en 2013. Huit ans après la faillite de Lehman Brothers qui a plongé le monde dans sa plus grave crise financière, économique et sociale depuis le krach de 1929, les États-Unis sont donc encore à deux doigts de susciter un nouveau tsunami qui, cette fois-ci, pourrait bien s'avérer fatal à l'économie internationale, surtout après le clash du Brexit. Car, si en 2008-2009, le pire a bien été évité, en dépit des prévisions funestes de la quasi-totalité des économistes de la planète, c'est principalement grâce à une forte détente monétaire, à une relance budgétaire internationale de 5 000 milliards de dollars et à un recours démesuré à la « planche à billets ». Cette artillerie lourde a ainsi permis à la croissance mondiale de redémarrer dès la fin 2009. Elle a même dépassé les 5 % en 2010, pour ensuite se stabiliser autour des 3,5 % de 2011 à 2014.
La situation actuelle est bien différente. Et pour cause. Les pays développés ont épuisé toutes leurs marges de manœuvre en matière de relance de l'activité. Les taux d'intérêt des banques centrales sont proches de 0%, les niveaux de dettes publiques sont faramineux et le poids des dépenses publiques et des impôts est devenu prohibitif, en particulier dans la zone euro – Allemagne exceptée. Autrement dit, si après les élections présidentielles, les États-Unis ne trouvent pas rapidement une solution pour relever le plafond de la dette et éviter un nouveau « shutdown », le monde connaîtra une crise type Lehman Brothers à la puissance dix, en trois mots : un véritable Armageddon.
Imaginons avec effroi ce scénario catastrophe. Les États-Unis entreraient en situation de défaut de paiement. Il en résulterait instantanément une très forte dégradation de la dette publique américaine et surtout une remontée massive des taux d'intérêt des obligations d'État outre-Atlantique. Tous les créanciers de l'Oncle Sam verraient alors la valeur de leurs obligations américaines fondre comme neige au soleil. Parmi eux, les banques de la planète, alors contraintes, dans le meilleur des cas, de fermer les robinets du crédit et, au pire, de déposer le bilan. Or, si les banques faisaient faillite, leurs clients les suivraient rapidement dans la tempête. En quelques jours, la crise financière deviendrait une crise économique et sociale dramatique, avec notamment le retour de la récession, l'effondrement de l'investissement, de la consommation et de l'emploi. Une flambée du chômage se produirait alors, avec dérapages sociaux en tous genres. L'Europe pourrait-elle tirer profit de la faiblesse américaine ? Aucunement. Et cela, pour au moins trois raisons. Primo, les interconnexions bancaires font qu'à l'instar de la faillite de Lehman en septembre 2008, un effet de contagion instantané s'opérerait. Secundo, les États-Unis restent malgré tout l'une des principales locomotives économiques de la planète et leur arrêt entraînerait mécaniquement celui de l'économie mondiale. Tertio, si l'Oncle Sam pourra encore bénéficier pendant quelques trimestres du poids du dollar sur la scène internationale et actionner la planche billets, la zone euro s'effondrerait littéralement, dans la mesure où elle ne disposerait d'aucune marge de manœuvre pour relever la tête.
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