On n’a pas toujours observé dans le passé de corrélation entre l’indice de confiance des ménages, et les comportements, en particulier en matière de consommation. Il y a néanmoins aujourd’hui danger parce que, au-delà du fait qu’il soit en recul, le niveau de confiance est historiquement bas. Il est difficile de croire que les arbitrages des ménages ne seront pas du tout affectés. Il y a donc possibilité d’une remontée du taux d’épargne au cours des prochains mois, remontée qui se traduiraient dans les faits par un freinage des dépenses et un moindre recours au crédit. D’ailleurs, les ménages sont de plus en plus nombreux à être réticents à effectuer des achats importants dans les mois qui viennent.
Les chiffres du déficit public pour 2007 ne vont pas contribuer à rassurer l’opinion. Le déficit s’élève à 2,7% du PIB, ce qui est en soi élevé. Les dépenses totales de fonctionnement ont augmenté de 3,6% (nettement plus que l’inflation), ce qui montre bien que la puissance publique fait moins d’efforts qu’elle ne le prétend pour améliorer sa gestion. Pire, cet accroissement du déficit s’est réalisé dans un environnement où la forte baisse du chômage a permis de faire refluer le déficit des comptes sociaux. Quant au déficit des collectivités locales (7,2 Md€), il est certes très fort, mais il émane au moins en partie de transferts de dépense de l’Etat. En d’autres termes, l’Etat central ne devrait pas s’exonérer de sa responsabilité dans cette dégradation (insoutenable à terme) des finances publiques.
Un mot sur les comptes détaillés du quatrième trimestre. Le fait que la croissance du T4 ait été légèrement révisée en hausse est d’importance mineure. Le point inquiétant se trouve dans le tableau « comptes des sociétés financières ». On y apprend que le taux de marge des entreprises s’est effondré en fin d’année, en raison d’une nette baisse des profits d’exploitation. Le taux de marge redescend à 30%, un plus bas depuis plusieurs années. On pourra prendre toutes les mesures possibles et inimaginables sur les heures supplémentaires ou la participation, on n’arrivera pas à faire distribuer par les entreprises à leurs salariés de l’argent qu’elles n’ont pas gagné. Inutile également d’attendre qu’elles n’exportent. Elles n’en ont simplement pas les moyens. En principe, cette question des profits des entreprises devrait constituer le cœur de préoccupation de la politique économique du gouvernement. Malheureusement, on n’en parle jamais.
Nicolas Bouzou
Les chiffres du déficit public pour 2007 ne vont pas contribuer à rassurer l’opinion. Le déficit s’élève à 2,7% du PIB, ce qui est en soi élevé. Les dépenses totales de fonctionnement ont augmenté de 3,6% (nettement plus que l’inflation), ce qui montre bien que la puissance publique fait moins d’efforts qu’elle ne le prétend pour améliorer sa gestion. Pire, cet accroissement du déficit s’est réalisé dans un environnement où la forte baisse du chômage a permis de faire refluer le déficit des comptes sociaux. Quant au déficit des collectivités locales (7,2 Md€), il est certes très fort, mais il émane au moins en partie de transferts de dépense de l’Etat. En d’autres termes, l’Etat central ne devrait pas s’exonérer de sa responsabilité dans cette dégradation (insoutenable à terme) des finances publiques.
Un mot sur les comptes détaillés du quatrième trimestre. Le fait que la croissance du T4 ait été légèrement révisée en hausse est d’importance mineure. Le point inquiétant se trouve dans le tableau « comptes des sociétés financières ». On y apprend que le taux de marge des entreprises s’est effondré en fin d’année, en raison d’une nette baisse des profits d’exploitation. Le taux de marge redescend à 30%, un plus bas depuis plusieurs années. On pourra prendre toutes les mesures possibles et inimaginables sur les heures supplémentaires ou la participation, on n’arrivera pas à faire distribuer par les entreprises à leurs salariés de l’argent qu’elles n’ont pas gagné. Inutile également d’attendre qu’elles n’exportent. Elles n’en ont simplement pas les moyens. En principe, cette question des profits des entreprises devrait constituer le cœur de préoccupation de la politique économique du gouvernement. Malheureusement, on n’en parle jamais.
Nicolas Bouzou