Montaigne Conseil présente une série d’articles visant à vous donner une idée de ce que représentent ces actifs, et à répondre à certaines interrogations que pourrait se poser tout investisseur : sécurité, mutation, succession, diversification et exploitation.
Nous commencerons par vous présenter la genèse des cryptomonnaies (I) avant d’expliquer trivialement leur fonctionnement (II). Enfin, nous expliquerons quel est l’intérêt de se pencher sur cette classe d’actifs (III).
I. La naissance de Bitcoin
La naissance du réseau Bitcoin et de sa cryptomonnaie est directement liée à la crise des subprimes de 2008. Cette crise avait mis en évidence deux grandes faiblesses de notre système financier : d’une part l’interconnexion des banques de sorte qu’une crise importante pouvait se propager, comme un virus, sur l’entièreté du système. D’autre part, l’incapacité des banques à pouvoir contrôler un tel risque. Si la chute de la banque américaine Lehman’s Brothers a fait du bruit, aucune grande banque européenne n’a pu connaître le même sort. Nous en sommes-nous mieux sortis ? Que nenni ! Les états européens ont pris la décision de combler les pertes par le biais de la dette, pertes que nous paierons un jour via l’austérité, la croissance ou l’inflation (austérité déguisée). Était-ce une mauvaise décision ? Pas forcément : qu’auraient dit les clients de BNP Paribas ou de la Société Générale si celles-ci avaient fait faillite ? En réalité, il n’y avait pas de bonne solution à ce problème.
Satoshi Nakamoto, créateur anonyme de Bitcoin, considérait inconcevable qu’un tel risque puisse s’imposer à lui sans pouvoir le contrôler. De même, la réponse des banques centrales (abaissement des taux directeurs, refinancement massif) faisait craindre un effet de dévaluation de la monnaie.
Celui-ci a donc eu l’idée de créer un système permettant de déjouer la nécessité d’une « custodie », c’est-à-dire la garde de ses fonds par un tiers. Cette custodie implique que vous n’êtes pas maître de l’argent que vous détenez dans des banques. Cela permet l’efficacité de mesures de gels des avoirs, comme nous avons pu le voir avec la guerre d’Ukraine, mais cela fait également courir un risque à vos avoirs, celui du défaut de la banque dans laquelle ils sont placés.
II. Un réseau blockchain décentralisé
La solution apportée par Nakamoto peut se résumer ainsi : la construction d’un registre public décentralisé (Distributed Ledger Technologie). Le registre permet le suivi des transactions, comme l’exécute une banque avec ses comptes. L’innovation tient dans le caractère distribué du réseau : faire en sorte que le même registre soit partagé entre de multiples entités à travers le monde sans que le pouvoir de le modifier réside dans les mains d’une seule et même personne. En pratique, il faut donc s’assurer que le traitement des transactions se fasse automatiquement (via un algorithme). Il faut également que le traitement de ces transactions soit accepté par chacune des composantes du réseau : la validation par le consensus. Enfin, il faut que les membres du réseau reçoivent une rémunération pour leur participation qui ne soit pas liée à une entité centralisée. Ces trois problématiques conduiront à la création de Bitcoin, le réseau, et de bitcoin, la monnaie.
Le réseau Bitcoin fonctionne grâce à de multiples ordinateurs connectés à internet à travers le monde. Ces machines font tourner un algorithme unique ne pouvant être modifié et posant les règles gouvernant le réseau : la méthode de consensus et l’émission de la cryptomonnaie Bitcoin.
Le consensus permet aux ordinateurs de s’accorder sur une version du registre pour éviter le problème de la double dépense : l’essentiel est de ne pas pouvoir dépenser deux fois la même somme. Ce consensus diffère selon les réseaux, pour Bitcoin, il s’agit d’un problème mathématique : trouver une certaine formule. Tous les ordinateurs s’attèlent donc à trouver la solution. Une fois trouvée, un certain nombre d’ordinateurs vérifient la solution. Si celle-ci est correcte, les nouvelles transactions sont ajoutées au registre et ce dernier est distribué au sein de tous les nœuds (ordinateurs) du réseau. Ce travail s’effectue, plus ou moins, toutes les 10 minutes. Cette méthode permet de garantir l’incensurabilité physique et politique du réseau puisque n’importe qui peut faire tourner l’algorithme s’il possède un ordinateur, réduisant les chances d’altérer son fonctionnement.
La cryptomonnaie ainsi obtenue peut être revendue ou conservée par le propriétaire de l’ordinateur ayant réussi à résoudre le problème du consensus. Il la reçoit sur une « adresse » qui équivaut trivialement à un compte Bitcoin sur le registre. Puisque Bitcoin est capé à 21 millions d’unités, un événement se produit tous les 4 ans : le halving, c’est à dire la division par deux du nombre de jetons perçus par ceux qui valident les transactions, couramment appelés « mineurs ». Cela veut donc dire qu’une raréfaction de l’actif se produit au fil du temps. Le pari de ce mécanisme est de considérer que la valeur des bitcoins va augmenter à mesure des différents halvings, de sorte que les mineurs puissent rester rentables dans leur activité. S’ajoutent également à ces récompenses les frais de transactions que payent les utilisateurs pour chaque transaction, pérennisant l’économie du réseau.
III. L’intérêt de ces actifs
Il faut bien comprendre que l’idéologie derrière Bitcoin est particulière : liberté de tout et décentralisation physique et politique (personne n’a de pouvoir sur le réseau). D’autres réseaux existent (Ethereum, Solana, Algorand, etc.) dont les usages sont très différents et complémentaires de Bitcoin. L’idée étant d’avoir un système de paiement ininterrompu, incensurable, inattaquable.
Cette technologie permet à n’importe qui de pouvoir, par exemple, prêter son argent en pair à pair sans intermédiaires, ou encore d’automatiser un certain nombre de transactions, et notamment pouvoir améliorer les revenus perçus par des artistes. L’idée est, avant tout, de désintermédier et de sécuriser un réseau transactionnel.
Investir dans ces technologies revient, ainsi, à s’exposer au réseau, à l’utilité que pourraient en retirer des utilisateurs et diversifier ses investissements. Montaigne Conseil a décidé de se dédier à cette technologie potentiellement disruptive de nos économies numériques.
Nous commencerons par vous présenter la genèse des cryptomonnaies (I) avant d’expliquer trivialement leur fonctionnement (II). Enfin, nous expliquerons quel est l’intérêt de se pencher sur cette classe d’actifs (III).
I. La naissance de Bitcoin
La naissance du réseau Bitcoin et de sa cryptomonnaie est directement liée à la crise des subprimes de 2008. Cette crise avait mis en évidence deux grandes faiblesses de notre système financier : d’une part l’interconnexion des banques de sorte qu’une crise importante pouvait se propager, comme un virus, sur l’entièreté du système. D’autre part, l’incapacité des banques à pouvoir contrôler un tel risque. Si la chute de la banque américaine Lehman’s Brothers a fait du bruit, aucune grande banque européenne n’a pu connaître le même sort. Nous en sommes-nous mieux sortis ? Que nenni ! Les états européens ont pris la décision de combler les pertes par le biais de la dette, pertes que nous paierons un jour via l’austérité, la croissance ou l’inflation (austérité déguisée). Était-ce une mauvaise décision ? Pas forcément : qu’auraient dit les clients de BNP Paribas ou de la Société Générale si celles-ci avaient fait faillite ? En réalité, il n’y avait pas de bonne solution à ce problème.
Satoshi Nakamoto, créateur anonyme de Bitcoin, considérait inconcevable qu’un tel risque puisse s’imposer à lui sans pouvoir le contrôler. De même, la réponse des banques centrales (abaissement des taux directeurs, refinancement massif) faisait craindre un effet de dévaluation de la monnaie.
Celui-ci a donc eu l’idée de créer un système permettant de déjouer la nécessité d’une « custodie », c’est-à-dire la garde de ses fonds par un tiers. Cette custodie implique que vous n’êtes pas maître de l’argent que vous détenez dans des banques. Cela permet l’efficacité de mesures de gels des avoirs, comme nous avons pu le voir avec la guerre d’Ukraine, mais cela fait également courir un risque à vos avoirs, celui du défaut de la banque dans laquelle ils sont placés.
II. Un réseau blockchain décentralisé
La solution apportée par Nakamoto peut se résumer ainsi : la construction d’un registre public décentralisé (Distributed Ledger Technologie). Le registre permet le suivi des transactions, comme l’exécute une banque avec ses comptes. L’innovation tient dans le caractère distribué du réseau : faire en sorte que le même registre soit partagé entre de multiples entités à travers le monde sans que le pouvoir de le modifier réside dans les mains d’une seule et même personne. En pratique, il faut donc s’assurer que le traitement des transactions se fasse automatiquement (via un algorithme). Il faut également que le traitement de ces transactions soit accepté par chacune des composantes du réseau : la validation par le consensus. Enfin, il faut que les membres du réseau reçoivent une rémunération pour leur participation qui ne soit pas liée à une entité centralisée. Ces trois problématiques conduiront à la création de Bitcoin, le réseau, et de bitcoin, la monnaie.
Le réseau Bitcoin fonctionne grâce à de multiples ordinateurs connectés à internet à travers le monde. Ces machines font tourner un algorithme unique ne pouvant être modifié et posant les règles gouvernant le réseau : la méthode de consensus et l’émission de la cryptomonnaie Bitcoin.
Le consensus permet aux ordinateurs de s’accorder sur une version du registre pour éviter le problème de la double dépense : l’essentiel est de ne pas pouvoir dépenser deux fois la même somme. Ce consensus diffère selon les réseaux, pour Bitcoin, il s’agit d’un problème mathématique : trouver une certaine formule. Tous les ordinateurs s’attèlent donc à trouver la solution. Une fois trouvée, un certain nombre d’ordinateurs vérifient la solution. Si celle-ci est correcte, les nouvelles transactions sont ajoutées au registre et ce dernier est distribué au sein de tous les nœuds (ordinateurs) du réseau. Ce travail s’effectue, plus ou moins, toutes les 10 minutes. Cette méthode permet de garantir l’incensurabilité physique et politique du réseau puisque n’importe qui peut faire tourner l’algorithme s’il possède un ordinateur, réduisant les chances d’altérer son fonctionnement.
La cryptomonnaie ainsi obtenue peut être revendue ou conservée par le propriétaire de l’ordinateur ayant réussi à résoudre le problème du consensus. Il la reçoit sur une « adresse » qui équivaut trivialement à un compte Bitcoin sur le registre. Puisque Bitcoin est capé à 21 millions d’unités, un événement se produit tous les 4 ans : le halving, c’est à dire la division par deux du nombre de jetons perçus par ceux qui valident les transactions, couramment appelés « mineurs ». Cela veut donc dire qu’une raréfaction de l’actif se produit au fil du temps. Le pari de ce mécanisme est de considérer que la valeur des bitcoins va augmenter à mesure des différents halvings, de sorte que les mineurs puissent rester rentables dans leur activité. S’ajoutent également à ces récompenses les frais de transactions que payent les utilisateurs pour chaque transaction, pérennisant l’économie du réseau.
III. L’intérêt de ces actifs
Il faut bien comprendre que l’idéologie derrière Bitcoin est particulière : liberté de tout et décentralisation physique et politique (personne n’a de pouvoir sur le réseau). D’autres réseaux existent (Ethereum, Solana, Algorand, etc.) dont les usages sont très différents et complémentaires de Bitcoin. L’idée étant d’avoir un système de paiement ininterrompu, incensurable, inattaquable.
Cette technologie permet à n’importe qui de pouvoir, par exemple, prêter son argent en pair à pair sans intermédiaires, ou encore d’automatiser un certain nombre de transactions, et notamment pouvoir améliorer les revenus perçus par des artistes. L’idée est, avant tout, de désintermédier et de sécuriser un réseau transactionnel.
Investir dans ces technologies revient, ainsi, à s’exposer au réseau, à l’utilité que pourraient en retirer des utilisateurs et diversifier ses investissements. Montaigne Conseil a décidé de se dédier à cette technologie potentiellement disruptive de nos économies numériques.
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