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27% des PME belges rencontrent des problèmes pour payer leurs dettes

Deloitte Fiduciaire, leader du marché en expertise comptable et conseil fiscal et financier aux entreprises familiales et aux PME, publie aujourd’hui les résultats de son ‘Baromètre pour les PME 2010’.


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Cette étude compare la performance des PME belges au plus fort de la crise (2009) avec leur situation d’avant les événements que l’on connaît (2007). Il en ressort notamment que les entreprises plus anciennes sont mieux armées contre la crise que les entreprises plus jeunes.

Voici les principales conclusions du Baromètre :

- Les fonds propres de la PME moyenne résistent à la crise : la moitié des PME belges se financent pour moitié ou plus à l’aide de fonds propres ou quasi-propres.
- 6 PME sur 10 enregistrent un recul de leur chiffre d’affaires pour la deuxième année consécutive : les PME industrielles sont plus durement frappées que les autres ; ce sont les PME du secteur agricole et alimentaire qui souffrent le moins du phénomène.
- En 2009, le rendement opérationnel et le rendement financier poursuivent leur baisse : fin 2009, pour la première fois, plus de 30% des PME belges sont en perte. Les entreprises plus anciennes sont moins touchées par la crise que les plus jeunes.
- Presque 30% des PME sont incapables d’honorer leurs obligations financières
- La moitié des PME belges perdent un tiers de leur valeur sous l’effet de la crise : un quart de ces entreprises accusent même une dépréciation de 72 % ou plus.
- Les PME industrielles sont les grandes perdantes de la crise
- Plus l’entreprise est grande, plus l’impact de la crise sur sa valeur est important.

Cette étude est unique en son genre : Deloitte Fiduciaire est la première à réunir les données financières les plus récentes – en l’occurrence, celles de l’exercice 2009. Qui plus est, elle se fonde non seulement sur des données ‘publiques’ mais aussi sur des informations ‘non publiques’ comme le chiffre d’affaires, les comptes courants et le détail des charges d’exploitation. Elle porte exclusivement sur des sociétés d’exploitation : chaque entreprise figurant dans le baromètre exerce une activité réelle dans le secteur de la construction, l’industrie, le commerce, l’agriculture ou les services.

Les fonds propres réels de la PME moyenne résistent à la crise

Première constatation à noter : en dépit de la crise, la société d’exploitation moyenne est parvenue à préserver sa solvabilité ces 2 dernières années. Mieux : depuis 2 ans, la solvabilité s’améliore de 1,7%, pour atteindre aujourd’hui 36,8% dans le cas de l’entreprise médiane. Si le rendement – et donc les bénéfices – de la PME moyenne ont subi de fortes pressions durant les 2 années écoulées, la PME moyenne a choisi de privilégier ses réserves, afin de garantir ses fonds propres et sa solvabilité. L’an dernier, seulement 17,5% des PME ont distribué un dividende ou un tantième.

Le Baromètre des PME calcule aussi la solvabilité réelle en élargissant la notion de fonds propres aux fonds ‘quasi-propres’. Cela consiste à inclure dans les fonds propres les emprunts subordonnés ainsi que les comptes courants des actionnaires-associés, administrateurs et gérants. Ces comptes courants constituent en effet une alternative fiscalement intéressante pour financer le capital, mais – surtout dans la PME familiale – la formule est aussi assimilable à un financement permanent par les actionnaires. Ici encore, le Baromètre des PME constate que la PME moyenne a su conserver sa solvabilité réelle au cours des 12 derniers mois. Fin 2009, la solvabilité réelle de l’entreprise médiane atteignait encore 49,3%. Dominique Deliège, associé de Deloitte Fiduciaire, commente : « Concrètement, cela signifie que la moitié des PME belges se financent pour moitié ou plus à l'aide de fonds propres ou quasi-propres. »

6 PME sur 10 enregistrent un recul de leur chiffre d’affaires pour la deuxième année consécutive

Ces deux dernières années, non moins de 54% des PME d’exploitation belges ont vu leur chiffre d’affaires baisser. Elles sont 8% à noter une croissance du chiffre d’affaires inférieure à l’inflation moyenne. Celle-ci s’élève à 4,4% pour les deux dernières années, un niveau qui s’explique entièrement par l’inflation record de 2008. Dans ce dernier groupe de PME, nous ne pouvons donc parler que d’une croissance nominale du chiffre d’affaires.

Dominique Deliège ajoute : « Les entreprises industrielles sont plus durement touchées que les autres. Ces 2 dernières années, non moins de 71% des entreprises industrielles ont connu un recul de leur chiffre d’affaires, ou leur chiffre a augmenté moins vite que l’inflation. Dans l’alimentation et l’agriculture, en revanche, l’impact de la crise s’est moins fait sentir sur le chiffre d’affaires. »

Si on examine de plus près le groupe des PME dont le chiffre d’affaires est en recul, le Baromètre des PME 2010 révèle que 50% d’entre elles ont enregistré au moins 17,2% pour cent de baisse depuis 2 ans. La contraction des ventes atteint même 31,8% dans un quart des cas.

En 2009, le rendement opérationnel et le rendement financier poursuivent leur baisse

Tandis qu’à fin 2007, la société d’exploitation moyenne affichait encore un rendement opérationnel de 8,7%, ce chiffre tombe à 7,8% fin 2009. À cette date, 13% des entreprises présentent un rendement opérationnel négatif. On peut en dire autant du rendement financier net, qui chute de 9% à 6,3%. Fin 2009, le nombre de PME belges en perte dépasse pour la première fois les 30% (34% exactement).

Le ‘return on capital employed’ (ROCE) représente la rentabilité pour les actionnaires et autres partenaires financiers (banques et sociétés de leasing). Fin 2009, 100 EUR investis dans la PME moyenne rapportaient un rendement brut de 5,3 EUR. Dans l’entreprise médiane, ce chiffre se situait encore à 7,3 EUR fin 2007. Non moins de 26% des PME souffrent d’un ROCE négatif à fin 2009.

Les entreprises plus anciennes sont structurellement moins rentables, cependant moins touchées par la crise que les plus jeunes

Ainsi, en 2 ans, le ROCE de l’entreprise médiane âgée de moins de 10 ans a reculé de 8,3% à 5,3%, soit une chute de 36%. Durant la même période, dans l’entreprise moyenne de plus de 25 ans, le ROCE ne diminue ‘que’ de 27%, passant de 6,9% à 5%, bien que celle-ci reste plus bas structurellement parlant.
On notera que plus l’entreprise occupe de personnel, plus le rendement financier net et le ROCE sont affectés.

Presque 30% des PME sont incapables d’honorer leurs obligations financières

Le rendement de la société d’exploitation moyenne étant fortement entamé, il est permis de se demander si la PME belge génère assez de cash flow net pour assumer encore ses obligations financières (remboursement des dettes et des intérêts).

Fin 2009, on note que la PME d’exploitation moyenne présente une capacité de remboursement de 194%. Dominique Deliège explique : « Il y a là un beau ‘coussin’ pour continuer à respecter les obligations financières dans le cas d’un éventuel nouveau recul du cash flow net. » Simultanément, 27% des PME réalisent un taux inférieur à 100%. En 2009, les entreprises de ce groupe génèrent donc trop peu de cash flow net ; elles doivent puiser dans les liquidités disponibles pour rembourser leurs banques comme convenu. À titre de comparaison, fin 2007, seule une PME sur 5 souffrait d’une capacité de remboursement insuffisante.
Note positive : fin 2009, environ 20% des PME belges n’avaient pas de dettes financières à court terme.

La moitié des PME belges perdent plus d’un quart de leur valeur sous l’effet de la crise

- L’EBITDA recule fortement, sauf dans l’alimentation et l’agriculture
L’EBITDA (‘Earnings before taxes, depreciation and amortization’) représente les liquidités dégagées par l’exploitation normale, avant impôts, charges d’intérêts et amortissements. L’EBITDA est donc un bon critère pour mesurer les différences de rendement entre secteurs et industries, car il n’est pas influencé par la structure financière de l’entreprise (charges d’intérêts), les méthodes de valorisation (amortissements) ni le régime fiscal applicable (impôts).
Ces 2 dernières années, 57% des entreprises ont vu leur EBITDA baisser. Dans la PME moyenne, la baisse atteint 10,4%, et jusqu’à 52% ou plus pour un quart d’entre elles. C’est dans les entreprises industrielles que l’EBITDA est le plus touché. La moitié des entreprises de ce secteur enregistrent en effet 23,4% de baisse de leur EBITDA, voire plus.

- PME industrielles et grandes PME : valeur en chute libre
Depuis 2 ans, la moitié des PME belges ont perdu au moins 28% de leur valeur. Un quart d’entre elles enregistre même 72% de dépréciation ou plus. Ici encore, l’industrie est le plus durement touchée ; l’entreprise industrielle médiane se dévalorise de 44%. Une entreprise industrielle sur quatre va jusqu’à perdre 93% de sa valeur.
La valeur des entreprises plus anciennes est frappée plus gravement que celle des nouvelles venues. La société née il y a plus de 25 ans perd 32% de valeur, contre 24% ‘seulement’ chez les plus jeunes grâce à un meilleur rapport EBITDA/chiffre d'affaires. Plus l’entreprise est grande, plus l’impact de la crise sur sa valeur est important. La moitié des sociétés occupant plus de 50 personnes ont vu leur valeur tomber de 47% ou plus ces 2 dernières années. Dans les entités plus petites, la perte de valeur reste ‘limitée’ à 17%.

Le chef d’entreprise qui souhaite appréhender en détail la performance financière de sa société peut désormais faire réaliser une étude comparative appelée le ‘Baromètre PME de votre entreprise’.

Etude avec tableaux téléchargeable ci-dessous (PDF)


Bonjour chez vous...

Laurent Leloup

Lundi 8 Novembre 2010




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