Les publications des chiffres de l’inflation de décembre pour la zone euro ont tout particulièrement retenu l’attention en Allemagne. L’indice global s’est inscrit à 1,1% pour la zone euro ; un chiffre supérieur de 0,5% à celui du mois de novembre mais en phase avec nos anticipations. Sur cette même période, ce chiffre a doublé en Allemagne pour atteindre les 1,6% d’inflation (selon les chiffres de l’Office statistique allemand).
Cette accélération s’explique essentiellement par les composantes les plus volatiles de l’indice comme l’alimentation ou l’énergie. Mais cela n’explique pas la totalité de la hausse. Nous avons assisté à un virage substantiel dans les anticipations d’inflation ces derniers mois. Celles-ci se sont considérablement accrues : le pricing des swaps d’inflation – i.e. les opérations de couverture utilisées par les investisseurs afin de se prémunir de l’inflation – indique que les acteurs du marché s’attendent désormais à 1,8% d’inflation en moyenne pour la zone euro sur les 5 prochaines années. Il y a quelques mois à peine, ce chiffre était de 1,2%.
Les investisseurs parient donc sur l’accélération de l’inflation au-delà des simples coûts de l’énergie et des denrées alimentaires. C’est la trajectoire de l’Allemagne, de par son poids économique en Europe, qui jouera le rôle le plus déterminant et leur donnera ou non raison. D’ores et déjà, les prix des services (hors loyer) ont rebondi en Allemagne et progressé de 1,5% en décembre sur douze mois contre une augmentation constatée de 1% en novembre (le point bas de l’année).
A ce stade toutefois, pour les décideurs et les institutions européennes comme la Banque centrale européenne, la question de l’inflation se pose plus en termes de communication et de relations publiques que sur le terrain économique en tant que tel. Les chiffres de l’inflation globale vont s’accélérer dans les mois à venir, sous l’impulsion notamment de la remontée des prix du pétrole qui affichent, à date, des niveaux nettement supérieurs à ceux d’il y a un an.
Nous anticipons un taux d’inflation légèrement en-deçà des 2% pour la zone euro pour janvier, en nous basant sur l’hypothèse d’une stabilité des prix du pétrole brut sur la période. A mesure que l’année avancera, la contribution de ce prix à l’inflation sera moins déterminante.
Les mesures déployées par la Banque centrale européenne poursuivent toutes un seul et même objectif : celui de ramener l’inflation autour des 2%. Mais si certains pays de la zone sont touchés par des niveaux de chômage élevés, il y a fort à parier qu’inversement, des économies dynamiques comme l’Allemagne où l’emploi se porte bien, dépasseront largement cet objectif d’inflation.
Mais essayez d’expliquer cela aux électeurs allemands en cette année de rendez-vous électoraux… Politiquement, les événements internationaux vont rendre les choses encore plus compliquées.
Aux Etats-Unis en particulier, l’inflation va très certainement s’accélérer si le nouveau président arrive à tenir ses engagements et augmente massivement les dépenses d’infrastructures et militaires tout en réduisant les impôts. Dans ce cas, la politique monétaire, mais aussi, à moyen terme, la politique budgétaire, produiront un impact positif. Considérant cela, nous avons d’ores et déjà revu légèrement à la hausse nos anticipations d’inflation pour l’économie américaine pour 2017 (à 1,9% au lieu des 1,6% initialement anticipés). Pour la zone euro, nous tablons sur une inflation de 1,6% sur l’année versus 0,2% seulement en 2016.
Même si les marchés boursiers s’inscrivent déjà sur leurs plus hauts historiques, le retour progressif de l’inflation signifie que les investisseurs investis sur les actions sont comparativement mieux positionnés que sur d’autres classes d’actifs. Cela est particulièrement vrai s’ils sont investis sur des secteurs et entreprises à mêmes de répercuter la hausse des prix sur leurs consommateurs.
La piste des actions d’infrastructures nous semble également porteuse (puisqu’elle profite à plein de l’expansion des réseaux de gaz et d’électricité), tout comme les exploitants d’autoroutes à péage. En 2017, il pourrait être tout aussi opportun de prendre en compte le critère du dividende pour les actions. Ceux-ci représenteront près de 50% du rendement global des actions selon les prévisions de Deutsche Asset Management. C’est un niveau record. Ceci étant dit, il faut garder à l’esprit que les infrastructures, comme les valeurs de rendement tendent à être plus vulnérables face à une forte remontée des taux des obligations.
A propos de Deutsche Asset Management
Avec 715 milliards d’euros d'actifs sous gestion dans le monde (au 30 septembre 2016), Deutsche Asset Management (Deutsche AM) est l'un des leaders mondiaux de la gestion d’actifs. Deutsche AM conseille depuis plus de 60 ans des clients institutionnels et particuliers afin de préserver et de faire croître leur capital, offrant des solutions d’investissement traditionnelles et alternatives sur toutes les classes d’actifs.
Deutsche Asset Management est la marque de l’activité de gestion d’actifs du Groupe Deutsche Bank.
Cette accélération s’explique essentiellement par les composantes les plus volatiles de l’indice comme l’alimentation ou l’énergie. Mais cela n’explique pas la totalité de la hausse. Nous avons assisté à un virage substantiel dans les anticipations d’inflation ces derniers mois. Celles-ci se sont considérablement accrues : le pricing des swaps d’inflation – i.e. les opérations de couverture utilisées par les investisseurs afin de se prémunir de l’inflation – indique que les acteurs du marché s’attendent désormais à 1,8% d’inflation en moyenne pour la zone euro sur les 5 prochaines années. Il y a quelques mois à peine, ce chiffre était de 1,2%.
Les investisseurs parient donc sur l’accélération de l’inflation au-delà des simples coûts de l’énergie et des denrées alimentaires. C’est la trajectoire de l’Allemagne, de par son poids économique en Europe, qui jouera le rôle le plus déterminant et leur donnera ou non raison. D’ores et déjà, les prix des services (hors loyer) ont rebondi en Allemagne et progressé de 1,5% en décembre sur douze mois contre une augmentation constatée de 1% en novembre (le point bas de l’année).
A ce stade toutefois, pour les décideurs et les institutions européennes comme la Banque centrale européenne, la question de l’inflation se pose plus en termes de communication et de relations publiques que sur le terrain économique en tant que tel. Les chiffres de l’inflation globale vont s’accélérer dans les mois à venir, sous l’impulsion notamment de la remontée des prix du pétrole qui affichent, à date, des niveaux nettement supérieurs à ceux d’il y a un an.
Nous anticipons un taux d’inflation légèrement en-deçà des 2% pour la zone euro pour janvier, en nous basant sur l’hypothèse d’une stabilité des prix du pétrole brut sur la période. A mesure que l’année avancera, la contribution de ce prix à l’inflation sera moins déterminante.
Les mesures déployées par la Banque centrale européenne poursuivent toutes un seul et même objectif : celui de ramener l’inflation autour des 2%. Mais si certains pays de la zone sont touchés par des niveaux de chômage élevés, il y a fort à parier qu’inversement, des économies dynamiques comme l’Allemagne où l’emploi se porte bien, dépasseront largement cet objectif d’inflation.
Mais essayez d’expliquer cela aux électeurs allemands en cette année de rendez-vous électoraux… Politiquement, les événements internationaux vont rendre les choses encore plus compliquées.
Aux Etats-Unis en particulier, l’inflation va très certainement s’accélérer si le nouveau président arrive à tenir ses engagements et augmente massivement les dépenses d’infrastructures et militaires tout en réduisant les impôts. Dans ce cas, la politique monétaire, mais aussi, à moyen terme, la politique budgétaire, produiront un impact positif. Considérant cela, nous avons d’ores et déjà revu légèrement à la hausse nos anticipations d’inflation pour l’économie américaine pour 2017 (à 1,9% au lieu des 1,6% initialement anticipés). Pour la zone euro, nous tablons sur une inflation de 1,6% sur l’année versus 0,2% seulement en 2016.
Même si les marchés boursiers s’inscrivent déjà sur leurs plus hauts historiques, le retour progressif de l’inflation signifie que les investisseurs investis sur les actions sont comparativement mieux positionnés que sur d’autres classes d’actifs. Cela est particulièrement vrai s’ils sont investis sur des secteurs et entreprises à mêmes de répercuter la hausse des prix sur leurs consommateurs.
La piste des actions d’infrastructures nous semble également porteuse (puisqu’elle profite à plein de l’expansion des réseaux de gaz et d’électricité), tout comme les exploitants d’autoroutes à péage. En 2017, il pourrait être tout aussi opportun de prendre en compte le critère du dividende pour les actions. Ceux-ci représenteront près de 50% du rendement global des actions selon les prévisions de Deutsche Asset Management. C’est un niveau record. Ceci étant dit, il faut garder à l’esprit que les infrastructures, comme les valeurs de rendement tendent à être plus vulnérables face à une forte remontée des taux des obligations.
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