- La France est un des leaders de l’économie collaborative en Europe, avec plus de 50 entreprises dans ce domaine ;
- Avant 2012, déséquilibre entre l’offre et la demande des secteurs traditionnels : une situation de quasi-monopole des taxis et hôteliers en Ile-de-France avec seulement 4.000 licences supplémentaires de taxis créées en 70 ans et un déficit de 7000 chambres à Paris ;
- Après 2012 et l’arrivée d’Uber et AirBnB : un taux d’occupation stable dans l’hôtellerie parisienne jusqu’aux attentats et 45.000 VTC créés en France depuis 2009.
Pourquoi l’économie collaborative captive-t-elle tant en France ?
D’abord parce qu’elle est synonyme de jeunesse et d’innovation.
Mais aussi parce que les secteurs qui connaissent une croissance à deux chiffres se font rares. Une fois n’est pas coutume, la France est même l’un des leaders européens de ce marché (1), notamment grâce à un environnement règlementaire favorable (à l’image du statut d’auto entrepreneur unique en Europe).
Les transactions réalisées dans le secteur devraient même être multipliées par 20 d’ici à 2025, et ainsi poursuivre leur tendance récente : entre 2012 et 2014, le nombre Par les économistes du Groupe Coface d’annonces Airbnb à Paris a été multiplié par 8. Et 14 000 sociétés de VTC ont été créées en France depuis 2010, cet essor résultant à la fois de motivations économiques des utilisateurs et entrepreneurs et/ou d’un déficit d’offre structurel.
Dans ce contexte, la question qui se pose aujourd’hui est simple : ces créations d’activité sont-elles d’une ampleur supérieure aux défaillances d’entreprises et aux emplois impactés par ces défaillances, parmi les acteurs traditionnels de ces secteurs (notamment taxis et hôtels) ? Si les VTC ont contribué à engendrer une montée des défaillances d’entreprise des sociétés de taxis en France (et plus particulièrement en région parisienne) depuis 2012, il ressort de cette étude des données de défaillances et créations d’entreprises par secteur et par région que les secondes font plus que compenser les premières.
Et l’effet net sur l’emploi est positif. Un modèle économétrique mesurant l’impact sur le taux de chômage d’une variation du nombre de VTC (par exemple liée à un changement réglementaire) le confirme : un recul de 20% de ces derniers est associé avec une augmentation du taux de chômage de 0,15 point, même en tenant compte des effets positifs sur les sociétés de taxi traditionnel.
Les défaillances de taxis sont largement compensées par les créations de VTC en région parisienne
Les défaillances de taxis ont augmenté en France de près de 60% en un an, passant de 141 cas à fin août 2015 à 224 cas à fin août 2016 et en détruisant en moyenne 3,38 emplois. En Ile-de-France, les défaillances de taxis ont augmenté de 135% entre 2013 et 2016 et représentent 1/4 de l’ensemble des défaillances du secteur en France.
En parallèle, on assiste à une accélération des créations de VTC, multipliées par 7 depuis 2013, pour atteindre 14 404 entrepreneurs sur un an à fin août 2016 et 12 964 emplois créés. La région parisienne connaît la plus forte progression de ces créations (multipliées par 9,5) et concentre 78% du total des créations de VTC en France en août 2016.
En comparant les défaillances de taxis d’une part et les créations de VTC de l’autre, les données démontrent que l’arrivée de nouveaux VTC sur le marché couvre largement les défaillances, et ce, même après 3 ans, âge critique pour une entreprise. Plus de 12.000 emplois ont ainsi été créés en France entre septembre 2015 et août 2016.
A Paris, l’hôtellerie traditionnelle réagit moins brutalement à l’arrivée d’Airbnb jusqu’aux attentats
Malgré l’arrivée d’Airbnb sur le marché de la capitale en 2012, les défaillances dans le secteur de l’hôtellerie ont fortement diminué, de -58%, entre 2012 et 2014. Et cela même si le nombre de chambres disponibles via Airbnb a été multiplié par plus de 8. L’offre hôtelière parisienne étant insuffisante, cela n’a fait que combler un vide.
La dynamique tend cependant à s’inverser en 2015 et marque une rupture : les défaillances des hôteliers parisiens connaissent une hausse brutale de 117%. Les attentats terroristes à Paris de début et fin d’année ont plombé la fréquentation hôtelière parisienne qui a diminué d’environ 5 points (entre juin 2015 et juin 2016) alors que le trafic aérien a augmenté de 3% sur la même période. Airbnb a certainement capté une partie de ce changement, les chambres disponibles doublant en un an, pour dépasser 55.000 à fin août 2016.
Pour contrer cette pression le gouvernement prévoit d’encadrer de manière plus stricte le fonctionnement des plateformes : taxation des revenus complémentaires pour les loueurs, limitation du nombre de jours loués pour la résidence principale ou bien harmonisation des conditions d’accès aux statuts VTC et taxis. Cependant, dans le cas d’une baisse du nombre de VTC de 20%, environ 2.600 emplois seraient détruits en France.
Défaillances d’entreprises en France : une nouvelle baisse en 2017
Les élections présidentielles attendues en France en avril et mai 2017 sont source d’incertitudes pour les entrepreneurs français. Ils pourraient reporter leurs décisions d’investissement qui progresseront peu en 2017. Cette sauvegarde de capital investi aura au moins le mérite d’être bénéfique pour les entreprises à court terme. Pour 2016, Coface prévoit une baisse des défaillances de -3,8%, suivie de -1% en 2017.
Au troisième trimestre 2016, Coface comptabilisait 58.970 entreprises défaillantes, en baisse de -1% sur un an. En revanche, le coût et le nombre d’emplois concernés augmentent : respectivement de +2% (à 3,78 milliards d’euros) sur un an et de +1,4%, soit environ 186.000 personnes. Ceci reflète la tendance, selon laquelle la taille moyenne des entreprises défaillantes s’accroit, avoisinant 543 000€ de chiffre d’affaires. Cette tendance est probante dans le secteur des métaux où le chiffre d’affaires moyen d’une entreprise défaillante a augmenté de 25%.
En parallèle, les entreprises sont plus solides, l’âge moyen d’une entreprise défaillante est de 79,75 mois, un record depuis 2011, grâce à des conditions de financement favorables et à un taux de marge élevé (31,6% attendu en 2017).
Enfin trois secteurs sont marquants ce trimestre :
- le textile-habillement, le plus sinistré (+15,5% sur un an) qui souffre de la concurrence exacerbée des géants comme Inditex et des ventes sur internet ;
- l’agroalimentaire, notamment car les bouchers et les boulangers souffrent de la stagnation de la consommation privée depuis deux trimestres ;
- les transports, secteur affaibli par l’augmentation des défaillances de taxis.
Pour aller plus loin, téléchargez ci-dessous l’étude Coface (PDF 12 pages en français)
- Avant 2012, déséquilibre entre l’offre et la demande des secteurs traditionnels : une situation de quasi-monopole des taxis et hôteliers en Ile-de-France avec seulement 4.000 licences supplémentaires de taxis créées en 70 ans et un déficit de 7000 chambres à Paris ;
- Après 2012 et l’arrivée d’Uber et AirBnB : un taux d’occupation stable dans l’hôtellerie parisienne jusqu’aux attentats et 45.000 VTC créés en France depuis 2009.
Pourquoi l’économie collaborative captive-t-elle tant en France ?
D’abord parce qu’elle est synonyme de jeunesse et d’innovation.
Mais aussi parce que les secteurs qui connaissent une croissance à deux chiffres se font rares. Une fois n’est pas coutume, la France est même l’un des leaders européens de ce marché (1), notamment grâce à un environnement règlementaire favorable (à l’image du statut d’auto entrepreneur unique en Europe).
Les transactions réalisées dans le secteur devraient même être multipliées par 20 d’ici à 2025, et ainsi poursuivre leur tendance récente : entre 2012 et 2014, le nombre Par les économistes du Groupe Coface d’annonces Airbnb à Paris a été multiplié par 8. Et 14 000 sociétés de VTC ont été créées en France depuis 2010, cet essor résultant à la fois de motivations économiques des utilisateurs et entrepreneurs et/ou d’un déficit d’offre structurel.
Dans ce contexte, la question qui se pose aujourd’hui est simple : ces créations d’activité sont-elles d’une ampleur supérieure aux défaillances d’entreprises et aux emplois impactés par ces défaillances, parmi les acteurs traditionnels de ces secteurs (notamment taxis et hôtels) ? Si les VTC ont contribué à engendrer une montée des défaillances d’entreprise des sociétés de taxis en France (et plus particulièrement en région parisienne) depuis 2012, il ressort de cette étude des données de défaillances et créations d’entreprises par secteur et par région que les secondes font plus que compenser les premières.
Et l’effet net sur l’emploi est positif. Un modèle économétrique mesurant l’impact sur le taux de chômage d’une variation du nombre de VTC (par exemple liée à un changement réglementaire) le confirme : un recul de 20% de ces derniers est associé avec une augmentation du taux de chômage de 0,15 point, même en tenant compte des effets positifs sur les sociétés de taxi traditionnel.
Les défaillances de taxis sont largement compensées par les créations de VTC en région parisienne
Les défaillances de taxis ont augmenté en France de près de 60% en un an, passant de 141 cas à fin août 2015 à 224 cas à fin août 2016 et en détruisant en moyenne 3,38 emplois. En Ile-de-France, les défaillances de taxis ont augmenté de 135% entre 2013 et 2016 et représentent 1/4 de l’ensemble des défaillances du secteur en France.
En parallèle, on assiste à une accélération des créations de VTC, multipliées par 7 depuis 2013, pour atteindre 14 404 entrepreneurs sur un an à fin août 2016 et 12 964 emplois créés. La région parisienne connaît la plus forte progression de ces créations (multipliées par 9,5) et concentre 78% du total des créations de VTC en France en août 2016.
En comparant les défaillances de taxis d’une part et les créations de VTC de l’autre, les données démontrent que l’arrivée de nouveaux VTC sur le marché couvre largement les défaillances, et ce, même après 3 ans, âge critique pour une entreprise. Plus de 12.000 emplois ont ainsi été créés en France entre septembre 2015 et août 2016.
A Paris, l’hôtellerie traditionnelle réagit moins brutalement à l’arrivée d’Airbnb jusqu’aux attentats
Malgré l’arrivée d’Airbnb sur le marché de la capitale en 2012, les défaillances dans le secteur de l’hôtellerie ont fortement diminué, de -58%, entre 2012 et 2014. Et cela même si le nombre de chambres disponibles via Airbnb a été multiplié par plus de 8. L’offre hôtelière parisienne étant insuffisante, cela n’a fait que combler un vide.
La dynamique tend cependant à s’inverser en 2015 et marque une rupture : les défaillances des hôteliers parisiens connaissent une hausse brutale de 117%. Les attentats terroristes à Paris de début et fin d’année ont plombé la fréquentation hôtelière parisienne qui a diminué d’environ 5 points (entre juin 2015 et juin 2016) alors que le trafic aérien a augmenté de 3% sur la même période. Airbnb a certainement capté une partie de ce changement, les chambres disponibles doublant en un an, pour dépasser 55.000 à fin août 2016.
Pour contrer cette pression le gouvernement prévoit d’encadrer de manière plus stricte le fonctionnement des plateformes : taxation des revenus complémentaires pour les loueurs, limitation du nombre de jours loués pour la résidence principale ou bien harmonisation des conditions d’accès aux statuts VTC et taxis. Cependant, dans le cas d’une baisse du nombre de VTC de 20%, environ 2.600 emplois seraient détruits en France.
Défaillances d’entreprises en France : une nouvelle baisse en 2017
Les élections présidentielles attendues en France en avril et mai 2017 sont source d’incertitudes pour les entrepreneurs français. Ils pourraient reporter leurs décisions d’investissement qui progresseront peu en 2017. Cette sauvegarde de capital investi aura au moins le mérite d’être bénéfique pour les entreprises à court terme. Pour 2016, Coface prévoit une baisse des défaillances de -3,8%, suivie de -1% en 2017.
Au troisième trimestre 2016, Coface comptabilisait 58.970 entreprises défaillantes, en baisse de -1% sur un an. En revanche, le coût et le nombre d’emplois concernés augmentent : respectivement de +2% (à 3,78 milliards d’euros) sur un an et de +1,4%, soit environ 186.000 personnes. Ceci reflète la tendance, selon laquelle la taille moyenne des entreprises défaillantes s’accroit, avoisinant 543 000€ de chiffre d’affaires. Cette tendance est probante dans le secteur des métaux où le chiffre d’affaires moyen d’une entreprise défaillante a augmenté de 25%.
En parallèle, les entreprises sont plus solides, l’âge moyen d’une entreprise défaillante est de 79,75 mois, un record depuis 2011, grâce à des conditions de financement favorables et à un taux de marge élevé (31,6% attendu en 2017).
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Laurent Leloup
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