Après la crise russe, les craintes sur le ralentissement de la croissance mondiale et l'effondrement des cours du pétrole, il n'en a pas fallu plus pour susciter un mouvement de panique sur les marchés boursiers internationaux. Et même si, dès le 6 janvier, Georg Streiter, porte-parole du gouvernement allemand, a tenté d'apporter un semblant de démenti, permettant aux indices boursiers de retrouver quelques couleurs, le mal est fait : la crise grecque est réactivée et celle de la zone euro avec.
Pour ne rien arranger, l'Union Economique et Monétaire est officiellement retombée en déflation. En décembre, le glissement annuel des prix à la consommation a effectivement atteint - 0,2 %, un plus bas depuis septembre 2009. Un mouvement qui n'est malheureusement pas près de s'inverser, comme l'indiquent notamment la nouvelle baisse des cours pétroliers, la faiblesse de la croissance eurolandaise et l'importance du chômage dans la quasi-totalité des membres de l'UEM. Crise grecque, déflation, croissance molle, chômage élevé. Tel sera donc le cocktail peu réjouissant qui fragilisera une fois encore la zone euro en 2015.
Seule lueur d'espoir : la dépréciation de la monnaie unique, qui, selon nous, atteindra rapidement les 1,15, voire les 1,10 dollar pour un euro, permettra de limiter les dégâts et de soutenir la croissance autour des 1 % cette année.
Mais si le focus se porte pour le moment sur le danger grec, il ne tardera pas à se positionner sur les risques français. Car, si, jusqu'à présent, les dirigeants hexagonaux ont pu faire illusion et laisser croire notamment que la loi Macron allait révolutionner le paysage économique national et relancer fortement et durablement la croissance, il n'en sera rien. Et ce d'autant que l'horrible attentat de Charlie Hebdo va malheureusement peser négativement sur le climat ambiant, limitant de facto les dépenses des ménages, l'activité économique et in fine l'emploi. De quoi rappeler que la soi-disant reprise annoncée avec tant de fracas par le gouvernement français est plus que fragile.
Autrement dit, adieu veaux, vaches, cochons, croissance forte... Re-bonjour mollesse économique, chômage élevé, déficits incontrôlés et dette publique pléthorique dans notre douce France. Or, si le gouvernement allemand pense que la zone euro pourra survivre à une nouvelle crise grecque et/ou à une sortie de la Grèce de l'UEM, il est clair qu'il n'en serait pas de même avec une crise française.
Comme cela s'observe depuis 2009, le principal risque qui menace la croissance mondiale réside donc en Europe et notamment en France.
Mais, fort heureusement, le pire peut encore être évité. Tout d'abord, parce que l'économie internationale peut toujours compter sur deux locomotives puissantes, en l'occurrence les Etats-Unis et la Chine. En 2015, en dépit des dangers, et grâce notamment à un investissement massif, mais aussi à des réserves de changes exceptionnelles dans l'Empire du Milieu, ces économies devraient ainsi enregistrer une croissance soutenue, de respectivement 3 % et 7 %.
Dans le même temps, si elle freinera l'activité dans certains pays, la baisse des prix du pétrole et des matières premières apportera son lot de croissance au niveau mondial (au moins 1 point sur l'année), suscitant d'ailleurs une bonne tenue de la demande et in fine un rebond technique des cours de l'or noir et de la plupart des prix des « commodities » d'ici la fin 2015.
Au total, la croissance mondiale devrait avoisiner cette année les 3,9 %, soit 0,4 point de mieux qu'en 2014. De quoi permettre aux marchés boursiers de rester relativement bien orientés, même s'ils resteront marqués par une forte volatilité. Nous maintenons donc nos objectifs annuels d'un Dow Jones à 18 500 points et d'un Cac 40 à 4 600. Ces niveaux pourraient d'ailleurs être atteints dès le printemps-été, mais fonctionneront comme des forces de rappel à la baisse. Et ce, notamment lorsque la Fed remontera modérément ses taux directeurs (vers le mois de mai et à l'automne) et/ou en cas de soubresauts géopolitiques, par définition non-maîtrisables.
Enfin, en ce qui concerne la dangerosité des évolutions économiques françaises, là aussi, rien n'est encore perdu. Il sera effectivement toujours possible d'engager une thérapie de choc, à même de sauver la France, mais aussi la zone euro. Car, une fois que l'Hexagone aura engagé de véritables réformes structurelles, les Allemands seront prêts à mettre de l'eau dans leur vin (ou plutôt dans leur bière), notamment en permettant à la BCE d'engager une vraie « planche à billets », seule arme encore disponible pour éviter la déflation durable, mais aussi en favorisant un euro stabilisé entre 1,10 et 1,15 dollar ou encore en donnant leur aval pour la création d'un budget fédéral eurolandais.
Dans ce cadre, si 2015 se présente comme une année dangereuse, elle reste aussi une année pleine d'espoir. Une chose est sûre : dans un an, l'économie mondiale aura radicalement changé. Soit vers une croissance soutenue et plus homogène, avec une France réformée et une zone euro sauvée, soit vers une nouvelle crise de la dette publique eurolandaise, avec krach obligataire et boursier à la clé.
Pour le moment, nous restons confiants dans le premier scénario. Espérons simplement que les prochains mois ne nous obligeront pas à changer d'avis.
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Pour ne rien arranger, l'Union Economique et Monétaire est officiellement retombée en déflation. En décembre, le glissement annuel des prix à la consommation a effectivement atteint - 0,2 %, un plus bas depuis septembre 2009. Un mouvement qui n'est malheureusement pas près de s'inverser, comme l'indiquent notamment la nouvelle baisse des cours pétroliers, la faiblesse de la croissance eurolandaise et l'importance du chômage dans la quasi-totalité des membres de l'UEM. Crise grecque, déflation, croissance molle, chômage élevé. Tel sera donc le cocktail peu réjouissant qui fragilisera une fois encore la zone euro en 2015.
Seule lueur d'espoir : la dépréciation de la monnaie unique, qui, selon nous, atteindra rapidement les 1,15, voire les 1,10 dollar pour un euro, permettra de limiter les dégâts et de soutenir la croissance autour des 1 % cette année.
Mais si le focus se porte pour le moment sur le danger grec, il ne tardera pas à se positionner sur les risques français. Car, si, jusqu'à présent, les dirigeants hexagonaux ont pu faire illusion et laisser croire notamment que la loi Macron allait révolutionner le paysage économique national et relancer fortement et durablement la croissance, il n'en sera rien. Et ce d'autant que l'horrible attentat de Charlie Hebdo va malheureusement peser négativement sur le climat ambiant, limitant de facto les dépenses des ménages, l'activité économique et in fine l'emploi. De quoi rappeler que la soi-disant reprise annoncée avec tant de fracas par le gouvernement français est plus que fragile.
Autrement dit, adieu veaux, vaches, cochons, croissance forte... Re-bonjour mollesse économique, chômage élevé, déficits incontrôlés et dette publique pléthorique dans notre douce France. Or, si le gouvernement allemand pense que la zone euro pourra survivre à une nouvelle crise grecque et/ou à une sortie de la Grèce de l'UEM, il est clair qu'il n'en serait pas de même avec une crise française.
Comme cela s'observe depuis 2009, le principal risque qui menace la croissance mondiale réside donc en Europe et notamment en France.
Mais, fort heureusement, le pire peut encore être évité. Tout d'abord, parce que l'économie internationale peut toujours compter sur deux locomotives puissantes, en l'occurrence les Etats-Unis et la Chine. En 2015, en dépit des dangers, et grâce notamment à un investissement massif, mais aussi à des réserves de changes exceptionnelles dans l'Empire du Milieu, ces économies devraient ainsi enregistrer une croissance soutenue, de respectivement 3 % et 7 %.
Dans le même temps, si elle freinera l'activité dans certains pays, la baisse des prix du pétrole et des matières premières apportera son lot de croissance au niveau mondial (au moins 1 point sur l'année), suscitant d'ailleurs une bonne tenue de la demande et in fine un rebond technique des cours de l'or noir et de la plupart des prix des « commodities » d'ici la fin 2015.
Au total, la croissance mondiale devrait avoisiner cette année les 3,9 %, soit 0,4 point de mieux qu'en 2014. De quoi permettre aux marchés boursiers de rester relativement bien orientés, même s'ils resteront marqués par une forte volatilité. Nous maintenons donc nos objectifs annuels d'un Dow Jones à 18 500 points et d'un Cac 40 à 4 600. Ces niveaux pourraient d'ailleurs être atteints dès le printemps-été, mais fonctionneront comme des forces de rappel à la baisse. Et ce, notamment lorsque la Fed remontera modérément ses taux directeurs (vers le mois de mai et à l'automne) et/ou en cas de soubresauts géopolitiques, par définition non-maîtrisables.
Enfin, en ce qui concerne la dangerosité des évolutions économiques françaises, là aussi, rien n'est encore perdu. Il sera effectivement toujours possible d'engager une thérapie de choc, à même de sauver la France, mais aussi la zone euro. Car, une fois que l'Hexagone aura engagé de véritables réformes structurelles, les Allemands seront prêts à mettre de l'eau dans leur vin (ou plutôt dans leur bière), notamment en permettant à la BCE d'engager une vraie « planche à billets », seule arme encore disponible pour éviter la déflation durable, mais aussi en favorisant un euro stabilisé entre 1,10 et 1,15 dollar ou encore en donnant leur aval pour la création d'un budget fédéral eurolandais.
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