CFO-news : Pascal Houillon, bonjour, vous êtes le Président de Sage en France. Vous avez annoncé mardi 23 septembre la création de l’Institut Sage, quelles sont ses missions ?
Pascal Houillon : La France a besoin que ses PME se développent : nous disposons de grands groupes performants, mais les PME sont insuffisamment structurées et préparées aux évolutions de l’économie, en particulier par rapport à nos voisins européens. Nos PME ont du mal à atteindre une taille critique et peinent à exporter. Pour grandir, elles ont besoin d’impulsions, de conseils utiles et de soutiens. C’est la mission de l’Institut Sage : encourager et accompagner les entrepreneurs français dans leurs actions de développement et de création de valeur. Nous savons bien chez Sage, et nous l’observons régulièrement sur notre marché PME sur lequel nous avons 500 000 entreprises clientes, que l’entrepreneur est la clé de voûte de la PME !
C’est pour cette raison que l’Institut Sage va ouvrir des espaces d’échanges hors des cadres traditionnels sectoriels, parfois cloisonnés, pour permettre aux entrepreneurs d’échanger librement sur la conduite de leur activité. Car qui mieux qu’un entrepreneur pour accompagner un autre entrepreneur ? Ces espaces de dialogues, nous les créons grâce aux nouvelles technologies et à Internet : le site de l’Institut Sage www.institut-sage.com un réseau social pour les dirigeants et les entrepreneurs. Nous allons également développer les échanges en région et permettre aux entrepreneurs de se rencontrer physiquement pour parler des sujets qui concernent directement le développement de l’entreprise. Nous allons aussi leur proposer d’accéder à de l’information utile alimentée par notre observation de nos marchés – nous interrogeons chaque année 60 000 entreprises sur leurs besoins en gestion et sur leurs évolutions – et par les contributions d’experts (économistes, universitaires, spécialistes des sujets traités).
J'ajoute que Sage était une PME il y a 15 ans, aujourd'hui nous sommes en France une entreprise de 2 600 salariés. Sans dogmatisme, il m'apparaît important de partager notre expérience et de servir ces PME.
C’est pour cette raison que l’Institut Sage va ouvrir des espaces d’échanges hors des cadres traditionnels sectoriels, parfois cloisonnés, pour permettre aux entrepreneurs d’échanger librement sur la conduite de leur activité. Car qui mieux qu’un entrepreneur pour accompagner un autre entrepreneur ? Ces espaces de dialogues, nous les créons grâce aux nouvelles technologies et à Internet : le site de l’Institut Sage www.institut-sage.com un réseau social pour les dirigeants et les entrepreneurs. Nous allons également développer les échanges en région et permettre aux entrepreneurs de se rencontrer physiquement pour parler des sujets qui concernent directement le développement de l’entreprise. Nous allons aussi leur proposer d’accéder à de l’information utile alimentée par notre observation de nos marchés – nous interrogeons chaque année 60 000 entreprises sur leurs besoins en gestion et sur leurs évolutions – et par les contributions d’experts (économistes, universitaires, spécialistes des sujets traités).
J'ajoute que Sage était une PME il y a 15 ans, aujourd'hui nous sommes en France une entreprise de 2 600 salariés. Sans dogmatisme, il m'apparaît important de partager notre expérience et de servir ces PME.
Votre premier chantier concerne la reprise d’entreprise, quels en sont les enjeux aujourd’hui ?
Dans les 10 ans qui viennent, 600 à 700 000 entreprises vont changer de dirigeant par un jeu de transmission / reprise. L’enjeu est de permettre la réussite de ces reprises dans la durée et de faire en sorte qu’elles favorisent le développement des entreprises. Or on constate que si le dirigeant repreneur est parfaitement bien accompagné pour conduire la transaction et l’acte d’achat, il se retrouve souvent seul une fois aux commandes. Selon Oséo, 30% des reprises échouent dans les années qui suivent la transaction. Cela représente énormément d’emplois et c’est un vivier de croissance insuffisamment exploité.
Il faut donc permettre que ces reprises soient synonymes de succès. Il ne s’agit pas seulement de sauvegarder des entreprises : reprendre, ce n’est pas seulement succéder ! C’est aussi l’opportunité de donner un second souffle à l’entreprise. Je suis convaincu que la reprise est un facteur d’innovation : le repreneur va apporter un regard neuf, il va amener de la nouveauté dans les pratiques et créer ce qui n’existait pas dans l’entreprise pour lui permettre de croître.
Une entreprise reprise connaît un meilleur taux de survie qu’une entreprise créée, mais c’est aussi une entreprise insérée dans un tissu économique, qui a le potentiel de grandir, de prendre une autre dimension. Cela aura des retombées positives sur son environnement économique : il y a un effet vertueux indéniable.
Il faut donc permettre que ces reprises soient synonymes de succès. Il ne s’agit pas seulement de sauvegarder des entreprises : reprendre, ce n’est pas seulement succéder ! C’est aussi l’opportunité de donner un second souffle à l’entreprise. Je suis convaincu que la reprise est un facteur d’innovation : le repreneur va apporter un regard neuf, il va amener de la nouveauté dans les pratiques et créer ce qui n’existait pas dans l’entreprise pour lui permettre de croître.
Une entreprise reprise connaît un meilleur taux de survie qu’une entreprise créée, mais c’est aussi une entreprise insérée dans un tissu économique, qui a le potentiel de grandir, de prendre une autre dimension. Cela aura des retombées positives sur son environnement économique : il y a un effet vertueux indéniable.
Que manquait-il aux repreneurs ?
J’ai constaté en discutant avec des chefs d’entreprise et en échangeant au travers de mon blog, lancé il y a un an sur la reprise (www.pascal-houillon.com), que le repreneur est encore trop seul dès qu’il entre dans sa fonction de dirigeant. Et l’étude de l’Observatoire de l’Institut Sage menée avec IPSOS le montre : les échanges sont encore peu développés : seulement 39% des repreneurs ont l’occasion de dialoguer avec leurs pairs entrepreneurs.
Comment prendre les rênes ? Comment assurer la relation avec le cédant, qui bien souvent est la mémoire de l’entreprise ? Comment aborder les clients et les fournisseurs ? Peut-on reprendre à plusieurs ? En 10 ans j’ai été acteur d’une trentaine de reprises à la tête de Sage en France, et la grande variété des cas rencontrés m’a prouvé qu’il n’y a pas de réponse unique. En revanche, l’échange des bonnes pratiques, le partage d’idées amène à se questionner, à comparer les situations et à innover.
Sur toutes ces questions, les entrepreneurs ne trouvent pas de réponses dans les instances traditionnelles. C’est ce qui leur manquait. J’espère qu’avec l’Institut Sage nous allons pouvoir apporter une contribution intéressante et pertinente.
Comment prendre les rênes ? Comment assurer la relation avec le cédant, qui bien souvent est la mémoire de l’entreprise ? Comment aborder les clients et les fournisseurs ? Peut-on reprendre à plusieurs ? En 10 ans j’ai été acteur d’une trentaine de reprises à la tête de Sage en France, et la grande variété des cas rencontrés m’a prouvé qu’il n’y a pas de réponse unique. En revanche, l’échange des bonnes pratiques, le partage d’idées amène à se questionner, à comparer les situations et à innover.
Sur toutes ces questions, les entrepreneurs ne trouvent pas de réponses dans les instances traditionnelles. C’est ce qui leur manquait. J’espère qu’avec l’Institut Sage nous allons pouvoir apporter une contribution intéressante et pertinente.
Quelles sont les prochaines étapes de l’Institut Sage ?
L’Institut Sage a organisé une table ronde le 23 septembre au soir avec des économistes et des repreneurs pour détailler les tendances de l’Observatoire de l’Institut et débattre de la reprise d’entreprise. Nous avons accueilli une centaine de participants et nous avons été ravis de recevoir l'intérêt du Ministère de l’Economie.
Nous allons étendre ces rencontres en région d’ici la fin de l’année et en 2009.
Le site de l’Institut, le réseau social dont je parlais, est ouvert : il contient des forums thématiques pour échanger en toute liberté, témoigner et s’interroger sur la reprise. C’est aussi un portail d’informations utiles où l’on trouvera des conseils d’experts (www.institut-sage.com).
Nous sommes partenaires de l’Association Cédants et Repreneurs d’Affaires pour les Trophées de la Reprise 2009, et je suis ravi de voir que cette initiative reçoit cette année le soutien du MEDEF.
L’Institut publiera un document de synthèse issu de tous ces échanges, probablement à l’automne 2009.
Et bien entendu, nous allons nous pencher prochainement sur d’autres thématiques importantes pour le développement des PME. Nous le ferons avec les membres du Conseil de surveillance de l’Institut qui sera créé et annoncé dans les prochaines semaines.
Monsieur Pascal Houillon, je vous remercie et vous donne rendez-vous dans un prochain numéro de CFO-news.
Nous allons étendre ces rencontres en région d’ici la fin de l’année et en 2009.
Le site de l’Institut, le réseau social dont je parlais, est ouvert : il contient des forums thématiques pour échanger en toute liberté, témoigner et s’interroger sur la reprise. C’est aussi un portail d’informations utiles où l’on trouvera des conseils d’experts (www.institut-sage.com).
Nous sommes partenaires de l’Association Cédants et Repreneurs d’Affaires pour les Trophées de la Reprise 2009, et je suis ravi de voir que cette initiative reçoit cette année le soutien du MEDEF.
L’Institut publiera un document de synthèse issu de tous ces échanges, probablement à l’automne 2009.
Et bien entendu, nous allons nous pencher prochainement sur d’autres thématiques importantes pour le développement des PME. Nous le ferons avec les membres du Conseil de surveillance de l’Institut qui sera créé et annoncé dans les prochaines semaines.
Monsieur Pascal Houillon, je vous remercie et vous donne rendez-vous dans un prochain numéro de CFO-news.