Ainsi, un jour, un accord est soi-disant trouvé sur la Grèce, entraînant une forte remontée des cours boursiers et de l'euro, évolutions contrariées dès le lendemain par l'annonce que cet accord n'était qu'un leurre. De même, les marchés oscillent parfois violemment entre des statistiques confirmant que l'économie américaine se porte bien, d'autres qui indiquent que la zone euro serait enfin sortie de la crise, puis de nouvelles publications qui indiquent exactement le contraire.
Comment donc s'y retrouver dans ce capharnaüm et dans ces évolutions si contradictoires dans un espace de temps si court ? La réponse est malheureusement simple : cette volatilité extrêmement forte est souvent annonciatrice d'une tempête, voire d'un krach sur les marchés financiers, surtout lorsqu'elle suit une phase de hausse de ces derniers.
C'est notamment ce qui s'est observé avant le krach d'octobre 1987, avant le dégonflement de la bulle internet ou encore avant l'éclatement de la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers. Rappelons par exemple que juste avant cette dernière, en mai 2008 précisément, de nombreux économistes (par charité on ne dira pas qui…) tonitruaient que la crise était finie et que le second semestre 2008 allait être marqué par un rallye boursier exceptionnel… Les quelques semaines qui ont suivi ont bien été marquées par une forte remontée, mais celle-ci n'était qu'un feu de paille avant le grand incendie.
En fait, ces mouvements de va-et-vient incessants et incontrôlables que nous avons observés à multiples reprises avant chaque grande crise et encore dernièrement témoignent de la fébrilité et de la nervosité des investisseurs. En cas de danger avéré, ces derniers céderont alors immanquablement à la panique. Plus que jamais, il est donc urgent de garder son sang-froid, de prendre du recul et de regarder la réalité en face avec honnêteté et franchise. Or, cette dernière est loin d'être si rose que certains voudraient le laisser penser.
Certes, l'économie mondiale n'est pas en récession généralisée. Elle devrait même continuer de croître d'environ 3 % cette année et l'an prochain. Pour autant, à côté de cette réalité économique satisfaisante, les risques demeurent nombreux et nous imposent de conseiller la prudence en matière d'investissements financiers. Selon nous, les principaux risques qui pèsent sur l'économie et les bourses mondiales sont au nombre de cinq.
Incontournable et dépassant par définition le cadre économique, le premier type de risques réside dans l'instabilité géopolitique. Qu'il s'agisse de la situation en Ukraine, en Syrie, en Irak, des menaces d'attentats,… le degré de dangerosité demeure particulièrement élevé. Mais comme nous ne sommes pas devins, nous n'irons pas plus loin sur ce point. En revanche, les autres risques économiques et financiers doivent attirer toute notre attention.
A commencer par la « trappe à liquidités ». En effet, à force d'injecter pléthore de liquidités, les banques centrales ont mécaniquement réduit l'efficacité économique de ces dernières. Ainsi, elles ne soutiennent que faiblement, voire pas du tout, l'activité économique. Et pour cause : le cash « donné » par la Fed, la BCE et la BoJ est davantage utilisé pour acheter des obligations d'Etat, spéculer sur les marchés financiers et/ou alimenter l'épargne de précaution que pour financer l'investissement et l'emploi. Autrement dit, la croissance forte n'est pas pour demain, ni pour après-demain.
Le troisième risque s'inscrit dans le prolongement du deuxième puisqu'il s'agit de la déflation. En effet, compte tenu de la faiblesse des cours des matières premières (en dépit d'une légère hausse récemment), de la morosité de la demande et d'une concurrence de plus en plus acharnée, la tendance des prix reste assurément baissière à travers le monde. Or, l'exemple du Japon nous a montré qu'un mouvement de déflation ne concerne pas seulement le prix des biens, mais aussi celui des actifs, qu'ils soient immobiliers ou boursiers.
Enfin, les deux derniers risques sont à mettre à l'actif (ou plutôt au passif) de la crise de la dette publique qui, en dépit des apparences, n'est toujours pas terminée. Ainsi, notre quatrième risque réside dans la réactivation de la crise de la dette publique européenne. En Grèce bien sûr, mais aussi dans de nombreux autres pays eurolandais, et notamment en France, qui reste le seul pays européen à refuser de réformer drastiquement son économie et de réduire ses dépenses publiques, ce qui finira forcément par se payer cher.
D'où le cinquième et dernier risque, puisque ce nouvel accès de fièvre en matière de dette publique ne manquera pas de susciter une remontée des taux longs, engendrant un nouveau ralentissement économique, voire le retour de la récession. Les indices PMI de mai montrent d'ailleurs que ce dernier risque doit vraiment être pris au sérieux.
En conclusion, après une phase de forte volatilité, les marchés boursiers internationaux devraient nettement baisser d'ici la fin de l'année, subissant des chutes de 10 % (pour le Dow Jones) à 15 % (pour le Cac 40). N'hésitons donc pas à prendre ses bénéfices sur les sommets actuels plutôt que de devoir subir de lourdes pertes par manque de réactivité et/ou par appât du gain exagéré…
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Comment donc s'y retrouver dans ce capharnaüm et dans ces évolutions si contradictoires dans un espace de temps si court ? La réponse est malheureusement simple : cette volatilité extrêmement forte est souvent annonciatrice d'une tempête, voire d'un krach sur les marchés financiers, surtout lorsqu'elle suit une phase de hausse de ces derniers.
C'est notamment ce qui s'est observé avant le krach d'octobre 1987, avant le dégonflement de la bulle internet ou encore avant l'éclatement de la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers. Rappelons par exemple que juste avant cette dernière, en mai 2008 précisément, de nombreux économistes (par charité on ne dira pas qui…) tonitruaient que la crise était finie et que le second semestre 2008 allait être marqué par un rallye boursier exceptionnel… Les quelques semaines qui ont suivi ont bien été marquées par une forte remontée, mais celle-ci n'était qu'un feu de paille avant le grand incendie.
En fait, ces mouvements de va-et-vient incessants et incontrôlables que nous avons observés à multiples reprises avant chaque grande crise et encore dernièrement témoignent de la fébrilité et de la nervosité des investisseurs. En cas de danger avéré, ces derniers céderont alors immanquablement à la panique. Plus que jamais, il est donc urgent de garder son sang-froid, de prendre du recul et de regarder la réalité en face avec honnêteté et franchise. Or, cette dernière est loin d'être si rose que certains voudraient le laisser penser.
Certes, l'économie mondiale n'est pas en récession généralisée. Elle devrait même continuer de croître d'environ 3 % cette année et l'an prochain. Pour autant, à côté de cette réalité économique satisfaisante, les risques demeurent nombreux et nous imposent de conseiller la prudence en matière d'investissements financiers. Selon nous, les principaux risques qui pèsent sur l'économie et les bourses mondiales sont au nombre de cinq.
Incontournable et dépassant par définition le cadre économique, le premier type de risques réside dans l'instabilité géopolitique. Qu'il s'agisse de la situation en Ukraine, en Syrie, en Irak, des menaces d'attentats,… le degré de dangerosité demeure particulièrement élevé. Mais comme nous ne sommes pas devins, nous n'irons pas plus loin sur ce point. En revanche, les autres risques économiques et financiers doivent attirer toute notre attention.
A commencer par la « trappe à liquidités ». En effet, à force d'injecter pléthore de liquidités, les banques centrales ont mécaniquement réduit l'efficacité économique de ces dernières. Ainsi, elles ne soutiennent que faiblement, voire pas du tout, l'activité économique. Et pour cause : le cash « donné » par la Fed, la BCE et la BoJ est davantage utilisé pour acheter des obligations d'Etat, spéculer sur les marchés financiers et/ou alimenter l'épargne de précaution que pour financer l'investissement et l'emploi. Autrement dit, la croissance forte n'est pas pour demain, ni pour après-demain.
Le troisième risque s'inscrit dans le prolongement du deuxième puisqu'il s'agit de la déflation. En effet, compte tenu de la faiblesse des cours des matières premières (en dépit d'une légère hausse récemment), de la morosité de la demande et d'une concurrence de plus en plus acharnée, la tendance des prix reste assurément baissière à travers le monde. Or, l'exemple du Japon nous a montré qu'un mouvement de déflation ne concerne pas seulement le prix des biens, mais aussi celui des actifs, qu'ils soient immobiliers ou boursiers.
Enfin, les deux derniers risques sont à mettre à l'actif (ou plutôt au passif) de la crise de la dette publique qui, en dépit des apparences, n'est toujours pas terminée. Ainsi, notre quatrième risque réside dans la réactivation de la crise de la dette publique européenne. En Grèce bien sûr, mais aussi dans de nombreux autres pays eurolandais, et notamment en France, qui reste le seul pays européen à refuser de réformer drastiquement son économie et de réduire ses dépenses publiques, ce qui finira forcément par se payer cher.
D'où le cinquième et dernier risque, puisque ce nouvel accès de fièvre en matière de dette publique ne manquera pas de susciter une remontée des taux longs, engendrant un nouveau ralentissement économique, voire le retour de la récession. Les indices PMI de mai montrent d'ailleurs que ce dernier risque doit vraiment être pris au sérieux.
En conclusion, après une phase de forte volatilité, les marchés boursiers internationaux devraient nettement baisser d'ici la fin de l'année, subissant des chutes de 10 % (pour le Dow Jones) à 15 % (pour le Cac 40). N'hésitons donc pas à prendre ses bénéfices sur les sommets actuels plutôt que de devoir subir de lourdes pertes par manque de réactivité et/ou par appât du gain exagéré…
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