La résilience du cours des actions est stupéfiante. Le CAC 40 est revenu à une encablure du niveau d’avant le déclenchement de la crise ukrainienne. A 6 650 points, il a frôlé le niveau de sa moyenne mobile un an, avant de refluer légèrement. Deux résistances majeures se situent un peu au-dessus du cours de clôture d’hier soir : la ligne de cou de la figure tète épaule déployée de novembre 2021 à mars 2022, et la ligne de tendance baissière qui relie le plus haut historique de clôture (7 374 points le 5 janvier), à 7 131 points (clôture du 9 février, voir graphique). Cette droite de tendance est très pentue et perd 200 points par mois, 1 200 points par an, ce qui constitue d’une certaine façon l’objectif des forces stagflationistes.
Les arguments fondamentaux qui sous-tendent cette ligne baissière sont bien connus ; ils ont été amplifiés par la crise ukrainienne : un choc pétrolier associé à la normalisation des politiques monétaires des banques centrales, peut être le pire cocktail pour les actions. Pourtant, les forces haussières sont elles aussi particulièrement puissantes, puisqu’elle viennent de faire progresser les actions de plus de 10% par rapport au point bas du 8 mars (5 963 points, clôture). Comment peut on expliquer une telle hausse ?
Le premier argument est que Wall Street elle-même progresse fortement. En dépit de la hausse des taux de marché, qui ont touché 2,4% sur les obligations à 10 ans du trésor américain cette semaine, le cours des actions Outre Atlantique est lui aussi sur des points majeurs. Le S&P 500, par exemple, a refranchi à la hausse sa moyenne mobile un an, ce qui est un signal d’achat. Là-bas comme ici, les arguments fondamentaux ne sont pas au rendez-vous. Le dollar s’apprécie fortement, et la Fed a clairement confirmé que l’année 2022 était bien l’année de la hausse des taux, mais rien n’y fait. Les cours ont monté notamment parce que les USA sont éloignés du théâtre des opérations militaires, et parce que, contrairement à l’Europe, ils produisent eux-mêmes leur pétrole et disposent de degrés de libertés que l’Europe n’a pas.
Le deuxième argument est le maintien du Quantitative Easing de la BCE et de la BoJ, qui nourrissent jusqu’au bout les positions spéculatives des acteurs du marché. La BCE a ainsi racheté au cours de la dernière semaine connue, plus de 20 Mds€ d’obligations. C’est un chiffre important, qui, a n’en pas douter, permet de freiner la hausse des taux d’intérêt, et de financer les tenants de la hausse du cours des actions. La saisonnalité toujours favorable en mars et avril est un élément qui motive certains achats. Pourtant, on sait que la raison de cette bonne performance des actions de novembre à avril, est l’anticipation des bénéfices de l’année en cours. Elle est souvent suivie par des déceptions dès qu’on atteint le mois de mai…Cette année, il nous semble évident que les déceptions sur les bénéfices vont marquer l’année 2022, et déjà, les analystes ont révisé en baisse leurs anticipations de bénéfice 2022 et 2023, de 1% environ au cours des 10 derniers jours.
Enfin, le troisième argument est le plus important. Il est repris par les tenants les plus convaincus d’une poursuite de la hausse du marché des actions : les taux d’intérêt réels négatifs. En effet, il n’a échappé à personne que l’inflation de plus de 5% est largement supérieure aux taux d’intérêt. Même s’ils ont remonté jusque toucher 1% cette semaine pour l’OAT France, leur niveau demeure extraordinairement bas ; ils sont mêmes négatifs lorsqu’on déduit l’inflation. Le calcul est ainsi évident : les taux d’actualisation de flux futurs sont très bas, ce qui justifie des cours encore plus élevés. Selon les tenants de cette approche, nous abordons une période bénie. L’inflation, si elle n’est pas reflétée dans les taux d’intérêt, devient la solution à tous nos problèmes. Elle dynamise les ventes des entreprises et rembourse sans douleur la dette accumulée.
Ces arguments justifient la puissance du rebond des actions, mais nous ne pensons pas qu’ils tiendront face à la réalité du choc pétrolier et de la hausse des taux nominaux. Nous recommandons plus que jamais de ne pas être exposé aux actions aux cours et au niveau de risque actuels.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 6 150 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a remonté fortement en France. Ils ont touché 1% hier et 2,4% aux USA. La parité €/$ est stable autour de 1,1$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole est revenu à 120$ le baril. Le prix du cuivre est resté stable.
Les arguments fondamentaux qui sous-tendent cette ligne baissière sont bien connus ; ils ont été amplifiés par la crise ukrainienne : un choc pétrolier associé à la normalisation des politiques monétaires des banques centrales, peut être le pire cocktail pour les actions. Pourtant, les forces haussières sont elles aussi particulièrement puissantes, puisqu’elle viennent de faire progresser les actions de plus de 10% par rapport au point bas du 8 mars (5 963 points, clôture). Comment peut on expliquer une telle hausse ?
Le premier argument est que Wall Street elle-même progresse fortement. En dépit de la hausse des taux de marché, qui ont touché 2,4% sur les obligations à 10 ans du trésor américain cette semaine, le cours des actions Outre Atlantique est lui aussi sur des points majeurs. Le S&P 500, par exemple, a refranchi à la hausse sa moyenne mobile un an, ce qui est un signal d’achat. Là-bas comme ici, les arguments fondamentaux ne sont pas au rendez-vous. Le dollar s’apprécie fortement, et la Fed a clairement confirmé que l’année 2022 était bien l’année de la hausse des taux, mais rien n’y fait. Les cours ont monté notamment parce que les USA sont éloignés du théâtre des opérations militaires, et parce que, contrairement à l’Europe, ils produisent eux-mêmes leur pétrole et disposent de degrés de libertés que l’Europe n’a pas.
Le deuxième argument est le maintien du Quantitative Easing de la BCE et de la BoJ, qui nourrissent jusqu’au bout les positions spéculatives des acteurs du marché. La BCE a ainsi racheté au cours de la dernière semaine connue, plus de 20 Mds€ d’obligations. C’est un chiffre important, qui, a n’en pas douter, permet de freiner la hausse des taux d’intérêt, et de financer les tenants de la hausse du cours des actions. La saisonnalité toujours favorable en mars et avril est un élément qui motive certains achats. Pourtant, on sait que la raison de cette bonne performance des actions de novembre à avril, est l’anticipation des bénéfices de l’année en cours. Elle est souvent suivie par des déceptions dès qu’on atteint le mois de mai…Cette année, il nous semble évident que les déceptions sur les bénéfices vont marquer l’année 2022, et déjà, les analystes ont révisé en baisse leurs anticipations de bénéfice 2022 et 2023, de 1% environ au cours des 10 derniers jours.
Enfin, le troisième argument est le plus important. Il est repris par les tenants les plus convaincus d’une poursuite de la hausse du marché des actions : les taux d’intérêt réels négatifs. En effet, il n’a échappé à personne que l’inflation de plus de 5% est largement supérieure aux taux d’intérêt. Même s’ils ont remonté jusque toucher 1% cette semaine pour l’OAT France, leur niveau demeure extraordinairement bas ; ils sont mêmes négatifs lorsqu’on déduit l’inflation. Le calcul est ainsi évident : les taux d’actualisation de flux futurs sont très bas, ce qui justifie des cours encore plus élevés. Selon les tenants de cette approche, nous abordons une période bénie. L’inflation, si elle n’est pas reflétée dans les taux d’intérêt, devient la solution à tous nos problèmes. Elle dynamise les ventes des entreprises et rembourse sans douleur la dette accumulée.
Ces arguments justifient la puissance du rebond des actions, mais nous ne pensons pas qu’ils tiendront face à la réalité du choc pétrolier et de la hausse des taux nominaux. Nous recommandons plus que jamais de ne pas être exposé aux actions aux cours et au niveau de risque actuels.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 6 150 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a remonté fortement en France. Ils ont touché 1% hier et 2,4% aux USA. La parité €/$ est stable autour de 1,1$.
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Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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