Ce que craignait la plupart des spécialistes sans vraiment y croire est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi : l’Armée Rouge a lancé des opérations militaires de grande ampleur sur tout le territoire Ukrainien, et pas seulement dans l’Est du pays. Le dessein de Vladimir Poutine est clairement affiché : faire « tomber » le pouvoir actuel et mettre à sa place un président aux ordres de Moscou. La pratique n’est pas nouvelle, et la communication utilisée est bien connue. Parmi le Verbatim, on peut citer de nombreuses phrases, mais celle-ci nous semble caractéristique de la mauvaise foi de son auteur « nous ne comptons imposer rien par la force à personne ». Notre propos n’est pas d’évoquer la géopolitique ; le G8 s’appelle G7 depuis l’annexion de la Crimée en 2014, et les analogies avec les épisodes historiques du XXème siècle sont frappantes. En quoi cet épisode dramatique peut-il impacter le scénario de marché ?
Sur le plan du déroulement des opérations, nous excluons le pire, à savoir un embrasement généralisé et une guerre ouverte entre la Russie et les démocraties occidentales. Le scénario le plus probable est que Vladimir Poutine va évidemment réussir son opération et que le président Ukrainien actuel sera rapidement remplacé par un président « fantoche » qui exécutera les ordres de Moscou. L’Occident et l’ONU limiteront leur réaction à des sanctions économiques inefficaces voire contreproductives. Elles seront inefficaces car la Russie est autonome économiquement et s’est dédollarisé depuis l’épisode de l’annexion de la Crimée. Elles affecteront, comme d’habitude, le peuple russe, et donnera à son dirigeant l’occasion d’accuser les démocraties occidentales et de se présenter comme la victime. Par ailleurs, la dépendance de l’Europe au Gaz et au pétrole russe est grande. La rupture brutale de l’approvisionnement en réaction à un éventuel débranchement du système de règlement en dollar Swift, entraînerait des conséquences qu’on a aujourd’hui du mal à imaginer. Entre l’abandon du nucléaire par l’Allemagne au lendemain de l’accident de Fukushima en 2011 et les incidents techniques qui conduisent à la mise en sommeil de plusieurs réacteurs français, on imagine que la situation peut très vite devenir difficile. Heureusement, l’hiver tire à sa fin et il demeure très doux, en tous cas en Europe de l’Ouest.
Sur le plan économique, nous le disons depuis des semaines, le paramètre le plus important est le cours du pétole, qui est sorti en début d’année de sa « zone de confort », surtout lorsqu’on exprime le prix du baril en €. Rappelons-le, 15$ le baril représente 1% du PIB mondial. Le passage durable au-delà de 100$ est nocif pour la croissance des pays consommateurs, et est de nature à renforcer les pressions récessives, dans un schéma classique : l’inflation induit la récession, car la hausse des prix de certains produits du panier de la ménagère n’est pas compensée par la baisse d’autres prix, et surtout n’es pas relayée par la hausse des salaires. Au total, c’est bien la contraction de l’activité qui est induite par la hausse des prix du pétrole, pas le retour de l’inflation. De plus, la nature de la crise induit le stress de tous les acteurs économiques : consommateur, Etat, entreprises. La diffusion d’images de guerre en Europe, les analogies avec l’affaire des sudètes en 1938 et d’autres épisodes dramatiques du XXeme siècle, un sentiment d’impuissance des démocraties occidentales, qui rappellent de sombres souvenirs, devraient évidement avoir un impact négatif sur le comportement de dépense des ménages comme des entreprises. Quand on a peur, on épargne, on ne dépense plus son revenu. L’augmentation du risque récessif est bien la conséquence économique la plus évidente de cet épisode géopolitique.
Sur le plan financier et monétaire, la résurgence des forces récessives au moment ou le rebond économique post covid se termine, pourrait inciter les banques centrales à réfléchir à deux fois avant de resserrer leur politique monétaire, comme annoncé ou confirmé depuis le début de cette année. Cela constitue effectivement la bonne nouvelle de la crise ukrainienne actuelle. C’est probablement pour cette raison que le marché résiste aussi efficacement, puisque ce vendredi le CAC 40 va tenter de repasser au-dessus de la moyenne mobile un an, un peu plus de 6 600 points. La crise ukrainienne peut être considérée comme un catalyseur de la situation de marché préexistante. Le CAC 40 va rebondir aujourd’hui mais le risque d’une baisse jusque 6 200 points nous semble particulièrement élevé.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 6 200 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a baissé modérément, sous 2% pour le 10 ans US. Les taux des obligations françaises est stabilisé autour de 0,6 %. Le $ a fortement progressé, de plus de 2% vs l‘€.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a dépassé les 100 $ le baril, et se rapproche de son plus haut historique lorsqu’on l’exprime en €.
Sur le plan du déroulement des opérations, nous excluons le pire, à savoir un embrasement généralisé et une guerre ouverte entre la Russie et les démocraties occidentales. Le scénario le plus probable est que Vladimir Poutine va évidemment réussir son opération et que le président Ukrainien actuel sera rapidement remplacé par un président « fantoche » qui exécutera les ordres de Moscou. L’Occident et l’ONU limiteront leur réaction à des sanctions économiques inefficaces voire contreproductives. Elles seront inefficaces car la Russie est autonome économiquement et s’est dédollarisé depuis l’épisode de l’annexion de la Crimée. Elles affecteront, comme d’habitude, le peuple russe, et donnera à son dirigeant l’occasion d’accuser les démocraties occidentales et de se présenter comme la victime. Par ailleurs, la dépendance de l’Europe au Gaz et au pétrole russe est grande. La rupture brutale de l’approvisionnement en réaction à un éventuel débranchement du système de règlement en dollar Swift, entraînerait des conséquences qu’on a aujourd’hui du mal à imaginer. Entre l’abandon du nucléaire par l’Allemagne au lendemain de l’accident de Fukushima en 2011 et les incidents techniques qui conduisent à la mise en sommeil de plusieurs réacteurs français, on imagine que la situation peut très vite devenir difficile. Heureusement, l’hiver tire à sa fin et il demeure très doux, en tous cas en Europe de l’Ouest.
Sur le plan économique, nous le disons depuis des semaines, le paramètre le plus important est le cours du pétole, qui est sorti en début d’année de sa « zone de confort », surtout lorsqu’on exprime le prix du baril en €. Rappelons-le, 15$ le baril représente 1% du PIB mondial. Le passage durable au-delà de 100$ est nocif pour la croissance des pays consommateurs, et est de nature à renforcer les pressions récessives, dans un schéma classique : l’inflation induit la récession, car la hausse des prix de certains produits du panier de la ménagère n’est pas compensée par la baisse d’autres prix, et surtout n’es pas relayée par la hausse des salaires. Au total, c’est bien la contraction de l’activité qui est induite par la hausse des prix du pétrole, pas le retour de l’inflation. De plus, la nature de la crise induit le stress de tous les acteurs économiques : consommateur, Etat, entreprises. La diffusion d’images de guerre en Europe, les analogies avec l’affaire des sudètes en 1938 et d’autres épisodes dramatiques du XXeme siècle, un sentiment d’impuissance des démocraties occidentales, qui rappellent de sombres souvenirs, devraient évidement avoir un impact négatif sur le comportement de dépense des ménages comme des entreprises. Quand on a peur, on épargne, on ne dépense plus son revenu. L’augmentation du risque récessif est bien la conséquence économique la plus évidente de cet épisode géopolitique.
Sur le plan financier et monétaire, la résurgence des forces récessives au moment ou le rebond économique post covid se termine, pourrait inciter les banques centrales à réfléchir à deux fois avant de resserrer leur politique monétaire, comme annoncé ou confirmé depuis le début de cette année. Cela constitue effectivement la bonne nouvelle de la crise ukrainienne actuelle. C’est probablement pour cette raison que le marché résiste aussi efficacement, puisque ce vendredi le CAC 40 va tenter de repasser au-dessus de la moyenne mobile un an, un peu plus de 6 600 points. La crise ukrainienne peut être considérée comme un catalyseur de la situation de marché préexistante. Le CAC 40 va rebondir aujourd’hui mais le risque d’une baisse jusque 6 200 points nous semble particulièrement élevé.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 6 200 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a baissé modérément, sous 2% pour le 10 ans US. Les taux des obligations françaises est stabilisé autour de 0,6 %. Le $ a fortement progressé, de plus de 2% vs l‘€.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a dépassé les 100 $ le baril, et se rapproche de son plus haut historique lorsqu’on l’exprime en €.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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