Pour ceux qui doutaient encore du changement de politique monétaire, l’annonce par la Banque d’Angleterre d’une nouvelle hausse des taux, accompagnée d’un discours de plus en plus dur, confirme que le cycle de resserrement mondial des politiques monétaires a bien commencé.
Nous considérons que depuis 6 mois au moins les banques centrales auraient déjà dû engager ce mouvement de restriction d’une liquidité devenue surabondante et, par certains aspects, nocive.
Faut-il rappeler que même maintenant, alors qu’elles « découvrent » l’importance du phénomène inflationniste, et le risque qu’il devienne permanent, elles achètent encore des actifs sur les marchés financiers ?
Comment justifier une telle pratique alors que la stabilité monétaire est menacée par l’inflation, et que la croissance économique demeure dynamique ?
Comment ne pas considérer que les taux de marché sont encore anormalement bas dans un tel environnement, notamment en Allemagne ?
Mme Lagarde a manifestement précipité une prise de conscience des investisseurs sur le sujet du niveau des taux demeuré très bas. Ainsi faut-il comprendre hier le bond des taux de l’OAT 10 ans française, qui a retrouvé le niveau de 0,5%. Évidemment, ce type de hausse n’est pas favorable aux marchés. Elle est motivée par un soudaine prise de conscience que le niveau des taux n’est pas approprié au contexte actuel, et non par des arbitrages de marché en faveur des actions.
Notre scénario favorable est fondé sur une hausse progressive des taux, de 50 à 75 pb en 2022 et en 2023, pour que le nécessaire ajustement se fasse dans la sérénité. Il serait ainsi accompagné et provoqué, finalement, par les arbitrages des investisseurs quittant le marché obligataire pour aller sur le marché de actions. Une journée comme hier ne va pas dans ce sens. Ce brutal mouvement de marché est à nouveau causé par les banques centrales, dont la toute-puissance et la clairvoyance sont remises en cause. On l’a vu aux USA, ou M. Powell a changé brusquement de ton en début d’année, en retirant le terme « transitoire » ou « temporaire » lorsqu’il parle de l’inflation. On l’a vu hier en écoutant Mme Lagarde admettre que l’inflation est plus forte et plus durable, et revenir finalement sur sa déclaration que les taux ne seront pas relevés en 2022.
La BCE demeure étonnamment généreuse et bienveillante avec les marchés. En effet, la fin du dispositif spécifique à la situation sanitaire (PEPP, 1 850 Mds€) est prévue en mars, au moment où, normalement, le Covid-19 fera moins parler de lui et commencera à disparaitre. Il sera remplacé par un doublement de l’APP, le dispositif « normal » de rachats d’actifs, qui passera ainsi à 40 Mds€ par mois au second trimestre 2022, avant de passer à 30 Mds€ au troisième, et de revenir à son rythme de croisière de 20 Mds€/mois au quatrième trimestre…
On peut se demander pourquoi la BCE va continuer à acheter des actifs financiers jusqu’à la fin de l’année et peut être au-delà. Initialement, l’APP (Asset Purchase Programme) a pour but officiel de stimuler l'inflation afin qu'elle atteigne son objectif de 2%. Ce programme a été lancé en 2014 pour relancer l’économie européenne et lutter contre la déflation. On peut certes considérer que l’Europe a été la grande perdante de la crise sanitaire, mais est-il aujourd’hui nécessaire de prolonger un dispositif dont la motivation originelle était de faire remonter l’inflation ? …alors que manifestement il s’agit aujourd’hui de lutter contre la hausse des prix ? Certes, et Madame Lagarde l’a rappelé hier, la moitié de l’inflation actuelle est causée par la hausse des prix de l’énergie (pétrole, gaz, électricité). Mais l’inflation « core » atteint 2,3%.
Pourquoi alors continuer à racheter des actifs sur le marché ? Les banques centrales sont en train de tomber de leur piédestal. Évidemment, les politiques de restriction sont moins appréciées que les politiques « d’open bar » des deux dernières années. Le contraste est évidemment impressionnant et explique le retournement tant reporté mais nécessaire sur les marchés de taux. Rappelons que notre objectif de taux pour 2021 était de 1% pour les OAT France. Nous l’avons reporté à 2022…
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 383 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat se rapprochent de 1,9% pour le 10 ans US. Les taux des obligations allemandes sont revenus en territoire négatif. Le $ poursuit sa hausse, et est passé sous 1,12 contre €.
Tendances récentes sur les matières premières : Les cours du pétrole montent encore : ils ont brièvement dépassé 90$ sur le Brent.
Nous considérons que depuis 6 mois au moins les banques centrales auraient déjà dû engager ce mouvement de restriction d’une liquidité devenue surabondante et, par certains aspects, nocive.
Faut-il rappeler que même maintenant, alors qu’elles « découvrent » l’importance du phénomène inflationniste, et le risque qu’il devienne permanent, elles achètent encore des actifs sur les marchés financiers ?
Comment justifier une telle pratique alors que la stabilité monétaire est menacée par l’inflation, et que la croissance économique demeure dynamique ?
Comment ne pas considérer que les taux de marché sont encore anormalement bas dans un tel environnement, notamment en Allemagne ?
Mme Lagarde a manifestement précipité une prise de conscience des investisseurs sur le sujet du niveau des taux demeuré très bas. Ainsi faut-il comprendre hier le bond des taux de l’OAT 10 ans française, qui a retrouvé le niveau de 0,5%. Évidemment, ce type de hausse n’est pas favorable aux marchés. Elle est motivée par un soudaine prise de conscience que le niveau des taux n’est pas approprié au contexte actuel, et non par des arbitrages de marché en faveur des actions.
Notre scénario favorable est fondé sur une hausse progressive des taux, de 50 à 75 pb en 2022 et en 2023, pour que le nécessaire ajustement se fasse dans la sérénité. Il serait ainsi accompagné et provoqué, finalement, par les arbitrages des investisseurs quittant le marché obligataire pour aller sur le marché de actions. Une journée comme hier ne va pas dans ce sens. Ce brutal mouvement de marché est à nouveau causé par les banques centrales, dont la toute-puissance et la clairvoyance sont remises en cause. On l’a vu aux USA, ou M. Powell a changé brusquement de ton en début d’année, en retirant le terme « transitoire » ou « temporaire » lorsqu’il parle de l’inflation. On l’a vu hier en écoutant Mme Lagarde admettre que l’inflation est plus forte et plus durable, et revenir finalement sur sa déclaration que les taux ne seront pas relevés en 2022.
La BCE demeure étonnamment généreuse et bienveillante avec les marchés. En effet, la fin du dispositif spécifique à la situation sanitaire (PEPP, 1 850 Mds€) est prévue en mars, au moment où, normalement, le Covid-19 fera moins parler de lui et commencera à disparaitre. Il sera remplacé par un doublement de l’APP, le dispositif « normal » de rachats d’actifs, qui passera ainsi à 40 Mds€ par mois au second trimestre 2022, avant de passer à 30 Mds€ au troisième, et de revenir à son rythme de croisière de 20 Mds€/mois au quatrième trimestre…
On peut se demander pourquoi la BCE va continuer à acheter des actifs financiers jusqu’à la fin de l’année et peut être au-delà. Initialement, l’APP (Asset Purchase Programme) a pour but officiel de stimuler l'inflation afin qu'elle atteigne son objectif de 2%. Ce programme a été lancé en 2014 pour relancer l’économie européenne et lutter contre la déflation. On peut certes considérer que l’Europe a été la grande perdante de la crise sanitaire, mais est-il aujourd’hui nécessaire de prolonger un dispositif dont la motivation originelle était de faire remonter l’inflation ? …alors que manifestement il s’agit aujourd’hui de lutter contre la hausse des prix ? Certes, et Madame Lagarde l’a rappelé hier, la moitié de l’inflation actuelle est causée par la hausse des prix de l’énergie (pétrole, gaz, électricité). Mais l’inflation « core » atteint 2,3%.
Pourquoi alors continuer à racheter des actifs sur le marché ? Les banques centrales sont en train de tomber de leur piédestal. Évidemment, les politiques de restriction sont moins appréciées que les politiques « d’open bar » des deux dernières années. Le contraste est évidemment impressionnant et explique le retournement tant reporté mais nécessaire sur les marchés de taux. Rappelons que notre objectif de taux pour 2021 était de 1% pour les OAT France. Nous l’avons reporté à 2022…
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 383 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat se rapprochent de 1,9% pour le 10 ans US. Les taux des obligations allemandes sont revenus en territoire négatif. Le $ poursuit sa hausse, et est passé sous 1,12 contre €.
Tendances récentes sur les matières premières : Les cours du pétrole montent encore : ils ont brièvement dépassé 90$ sur le Brent.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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