Le secteur des néo-banques est en pleine effervescence. La mise en place de la DSP2 à la mi-septembre 2019 y est pour quelque chose. Deux nouvelles catégories d’acteurs voient le jour : les AISP (Account Information Service Provider) et les PISP (Payment Initiation Service Provider). Ce nouvel arsenal juridique, qui s’ajoute à la création des EME (Etablissements de Monnaie Electronique) permis par la DSP1, est sur le point de bouleverser les interactions avec les utilisateurs mais surtout, il participe au printemps des néo-banques.
Celles-ci, start-ups, grandes banques ou grandes entreprises non bancaires, entendent s’imposer sur le nouveau marché de la banque de détail innovante. Ainsi N26, Monzo, Revolut ou encore Lydia ciblent les particuliers. Tandis que Qonto, Anytime et Margo Bank ciblent en priorité les startups, les commerçants et les professionnels.
Les 460 millions d’euros levés par la licorne suédoise Klarna au mois d’août, ont marqué l’actualité et constituent une première dans l’importance des fonds levés, avec la possibilité d’un pivot vers les services bancaires aux particuliers, car l’entreprise possède déjà un établissement bancaire en Suède.
Retour sur les caractéristiques et les problématiques de ces nouveaux acteurs du marché financiers.
Un service minimum
Du fait de la dématérialisation totale de leurs services, les néo-banques restent en partie imparfaites. Elles ne proposent pas tous les services d’une banque classique. Si elles ne peuvent pas encore les concurrencer ce n’est pas dû uniquement à un problème de délivrance de services ou réglementaire mais parce qu’elles manquent pour beaucoup de fonds propres. Lorsque la FinTech britannique Revolut lève 250 millions d’euros, la capitalisation de BNP Paribas est de 60 milliards !
De plus, un problème de confiance persiste pour l’utilisateur. Bien que les banques traditionnelles ne disposent pas d’une expérience utilisateur (UX) optimale, quoiqu’elles fassent des efforts en ce sens, leur panel de services compense. La banque traditionnelle demeure le modèle qui propose les trois piliers d’une banque de détail, à savoir :
- Epargner
- Se faire prêter de l’argent
- Pouvoir payer
Du côté des néo-banques, les avantages principaux affichés ne sont pas négligeables car ils facilitent au global le quotidien des clients. Elles proposent des applications mobiles de dernière génération avec des options innovantes, des cartes bancaires souvent gratuites et/ou dont le coût est franchement concurrentiel ; et surtout leur offre est accessible sans condition de revenus et sans dépôt initial… A contrario les inconvénients sont généralement un compte sans autorisation de découvert, l’impossibilité de dépôts de chèques ou d’espèce et un service client qui se limite à un Chatbot.
Le problème de la sécurité
Monzo Bank a récemment tiré la sonnette d’alarme après avoir constaté une quantité croissante de fraudes. Elle a donc demandé à 480 000 de ses clients (2,6 millions au total) de changer leur code PIN. Ce problème de comptes affectés relève de la cybersécurité et témoigne de la vulnérabilité des datas. De la même manière, en mars 2019, Revolut a avoué de pas pouvoir bloquer des transactions suspectes sur sa plateforme. N26, licorne Allemande, a, quant à elle, annoncé la création d’un bureau dédié à la cyber-sécurité avec l’embauche de quelques 300 collaborateurs.
La data privacy reste au cœur des préoccupations de tout l’écosystème mais est un point noir pour les néo-banques, souvent bien plus vulnérables que les banques traditionnelles. Que ce soit en matière de lutte contre le blanchiment comme de protection des données personnelles, assurer la sécurité des opérations financières et des datas relève d’une nécessité absolue et fondamentale.
Comment les néo-banques s’envisagent-elles ?
La banque de détail n’a jamais été l’unique enjeu des activités bancaires. Mobilisant de nombreuses ressources coûteuses (humaines, immobilier, etc.), ce pan évolue drastiquement, s’adapte et se renouvelle. Pourtant les banques traditionnelles semblent de plus en plus délaisser cette activité manquant de rentabilité directe. Incontournables mais pas encore rentables, une question, donc légitime, se pose : quel modèle les néo-banques vont-elles adopter ? Gardons en mémoire qu’Orange Bank annonçait fin 2018 son ambition d’atteindre l’équilibre en 2023 au prix de lourdes pertes !
De plus, ces nouveaux entrants dans le paysage financier, posent une question sociétale de fond : l’inclusion financière. Les néo-banques étant digitale, elles participent à priori à une forme d’exclusion des populations peu technophiles ou n’ayant pas accès à Internet, aux connexions haut débit, à la téléphonie mobile, etc. De fait la clientèle majoritaire des néo-banques est constituée de jeunes, de voyageurs ou encore de professionnels.
Face à l’omnicanal et à la globalisation, trouver les bons partenaires
Issues d’un même vivier, les néo-banques, fintechs par excellence, surfent sur les technologies numériques innovantes pour optimiser les services financiers et réduire leurs coûts. Dans un univers où les enjeux d’innovation font loi, leur agilité et leur créativité constituent des forces.
Avançant main dans la main avec d’autres fintechs spécialisées, les néo-banques peuvent gagner du terrain et dépasser les obstacles du commerce moderne : l’omnicanalité et la globalisation des échanges. Les agrégateurs de services de paiement qui permettent une meilleure acceptation des moyens de paiement internationaux, peuvent les aider. En effet, dès lors que le partenaire agrégateur propose des solutions connectées aux réseaux on line et off line via les terminaux de paiement (TPE) en magasins, la néo-banque peut démultiplier son réseau d’acceptation de moyens de paiement et ainsi accélérer sa croissance.
En conclusion
Tandis que les banques traditionnelles accélèrent leur transformation digitale à grand renfort d’acquisitions et d’investissements technologiques, les néo-banques, plus exposées aux risques, n’offrent pas encore une stabilité à toutes épreuves. Rappelez-vous en début d’année la mésaventure de Metro Bank, au Royaume-Uni, qui voyait une chute près de 40% de son action après avoir déclaré s’être trompée dans ses obligations réglementaires et des résultats inférieurs au prévisionnel.
Pourtant il est un fait acquis que les néo-banques challengent le monde bancaire traditionnel en ce qu’elles proposent une plus grande agilité, des services associés à la mobilité et qu’elles sont moins onéreuses pour le consommateur. De plus la promesse faite du « data driven » laisse penser à une meilleure utilisation des données du client. Aussi, les néo-banques proposent une expérience utilisateur plus aboutie grâce à des plateformes développées suivant des méthodologies centrées sur les utilisateurs et à des technologies à la pointe de l’Etat de l’Art pouvant adresser l’omnicanal.
Quel sera l’acteur Européen qui, à l’instar d’un Alipay en Asie, proposera une solution de confiance fédératrice autour de ses services ? Les paris restent ouverts !
Celles-ci, start-ups, grandes banques ou grandes entreprises non bancaires, entendent s’imposer sur le nouveau marché de la banque de détail innovante. Ainsi N26, Monzo, Revolut ou encore Lydia ciblent les particuliers. Tandis que Qonto, Anytime et Margo Bank ciblent en priorité les startups, les commerçants et les professionnels.
Les 460 millions d’euros levés par la licorne suédoise Klarna au mois d’août, ont marqué l’actualité et constituent une première dans l’importance des fonds levés, avec la possibilité d’un pivot vers les services bancaires aux particuliers, car l’entreprise possède déjà un établissement bancaire en Suède.
Retour sur les caractéristiques et les problématiques de ces nouveaux acteurs du marché financiers.
Un service minimum
Du fait de la dématérialisation totale de leurs services, les néo-banques restent en partie imparfaites. Elles ne proposent pas tous les services d’une banque classique. Si elles ne peuvent pas encore les concurrencer ce n’est pas dû uniquement à un problème de délivrance de services ou réglementaire mais parce qu’elles manquent pour beaucoup de fonds propres. Lorsque la FinTech britannique Revolut lève 250 millions d’euros, la capitalisation de BNP Paribas est de 60 milliards !
De plus, un problème de confiance persiste pour l’utilisateur. Bien que les banques traditionnelles ne disposent pas d’une expérience utilisateur (UX) optimale, quoiqu’elles fassent des efforts en ce sens, leur panel de services compense. La banque traditionnelle demeure le modèle qui propose les trois piliers d’une banque de détail, à savoir :
- Epargner
- Se faire prêter de l’argent
- Pouvoir payer
Du côté des néo-banques, les avantages principaux affichés ne sont pas négligeables car ils facilitent au global le quotidien des clients. Elles proposent des applications mobiles de dernière génération avec des options innovantes, des cartes bancaires souvent gratuites et/ou dont le coût est franchement concurrentiel ; et surtout leur offre est accessible sans condition de revenus et sans dépôt initial… A contrario les inconvénients sont généralement un compte sans autorisation de découvert, l’impossibilité de dépôts de chèques ou d’espèce et un service client qui se limite à un Chatbot.
Le problème de la sécurité
Monzo Bank a récemment tiré la sonnette d’alarme après avoir constaté une quantité croissante de fraudes. Elle a donc demandé à 480 000 de ses clients (2,6 millions au total) de changer leur code PIN. Ce problème de comptes affectés relève de la cybersécurité et témoigne de la vulnérabilité des datas. De la même manière, en mars 2019, Revolut a avoué de pas pouvoir bloquer des transactions suspectes sur sa plateforme. N26, licorne Allemande, a, quant à elle, annoncé la création d’un bureau dédié à la cyber-sécurité avec l’embauche de quelques 300 collaborateurs.
La data privacy reste au cœur des préoccupations de tout l’écosystème mais est un point noir pour les néo-banques, souvent bien plus vulnérables que les banques traditionnelles. Que ce soit en matière de lutte contre le blanchiment comme de protection des données personnelles, assurer la sécurité des opérations financières et des datas relève d’une nécessité absolue et fondamentale.
Comment les néo-banques s’envisagent-elles ?
La banque de détail n’a jamais été l’unique enjeu des activités bancaires. Mobilisant de nombreuses ressources coûteuses (humaines, immobilier, etc.), ce pan évolue drastiquement, s’adapte et se renouvelle. Pourtant les banques traditionnelles semblent de plus en plus délaisser cette activité manquant de rentabilité directe. Incontournables mais pas encore rentables, une question, donc légitime, se pose : quel modèle les néo-banques vont-elles adopter ? Gardons en mémoire qu’Orange Bank annonçait fin 2018 son ambition d’atteindre l’équilibre en 2023 au prix de lourdes pertes !
De plus, ces nouveaux entrants dans le paysage financier, posent une question sociétale de fond : l’inclusion financière. Les néo-banques étant digitale, elles participent à priori à une forme d’exclusion des populations peu technophiles ou n’ayant pas accès à Internet, aux connexions haut débit, à la téléphonie mobile, etc. De fait la clientèle majoritaire des néo-banques est constituée de jeunes, de voyageurs ou encore de professionnels.
Face à l’omnicanal et à la globalisation, trouver les bons partenaires
Issues d’un même vivier, les néo-banques, fintechs par excellence, surfent sur les technologies numériques innovantes pour optimiser les services financiers et réduire leurs coûts. Dans un univers où les enjeux d’innovation font loi, leur agilité et leur créativité constituent des forces.
Avançant main dans la main avec d’autres fintechs spécialisées, les néo-banques peuvent gagner du terrain et dépasser les obstacles du commerce moderne : l’omnicanalité et la globalisation des échanges. Les agrégateurs de services de paiement qui permettent une meilleure acceptation des moyens de paiement internationaux, peuvent les aider. En effet, dès lors que le partenaire agrégateur propose des solutions connectées aux réseaux on line et off line via les terminaux de paiement (TPE) en magasins, la néo-banque peut démultiplier son réseau d’acceptation de moyens de paiement et ainsi accélérer sa croissance.
En conclusion
Tandis que les banques traditionnelles accélèrent leur transformation digitale à grand renfort d’acquisitions et d’investissements technologiques, les néo-banques, plus exposées aux risques, n’offrent pas encore une stabilité à toutes épreuves. Rappelez-vous en début d’année la mésaventure de Metro Bank, au Royaume-Uni, qui voyait une chute près de 40% de son action après avoir déclaré s’être trompée dans ses obligations réglementaires et des résultats inférieurs au prévisionnel.
Pourtant il est un fait acquis que les néo-banques challengent le monde bancaire traditionnel en ce qu’elles proposent une plus grande agilité, des services associés à la mobilité et qu’elles sont moins onéreuses pour le consommateur. De plus la promesse faite du « data driven » laisse penser à une meilleure utilisation des données du client. Aussi, les néo-banques proposent une expérience utilisateur plus aboutie grâce à des plateformes développées suivant des méthodologies centrées sur les utilisateurs et à des technologies à la pointe de l’Etat de l’Art pouvant adresser l’omnicanal.
Quel sera l’acteur Européen qui, à l’instar d’un Alipay en Asie, proposera une solution de confiance fédératrice autour de ses services ? Les paris restent ouverts !
FINYEAR & CHAINEUM
Lisez gratuitement le quotidien Finyear & sa newsletter quotidienne.
Recevez chaque matin par mail la newsletter Finyear, une sélection quotidienne des meilleures infos et expertises en finance digitale, corporate finance & crypto finance.
Read for free The daily newspaper Finyear & its daily newsletter.
Receive the Finyear's newsletter every morning by email, a daily snapshot of the best news and expertise in digital finance, corporate finance & crypto finance.
------------------------
Chaineum :
Fondée en 2015, Chaineum est un cabinet de conseil en opérations de haut de bilan offrant une expertise de premier plan en matière d’ICO et STO, avec une vision stratégique orientée tant vers le métier de ses clients que sur la technologie blockchain. A ce titre, Chaineum a participé à la mise en œuvre de bonnes pratiques dans le secteur (ICO Charter, Security Token Network).
La division services blockchain de Chaineum, développe la technologie Chaineum Segment, une blockchain privée orientée objets.
About Chaineum:
Founded in 2015, Chaineum is a leading corporate finance advisory firm with a strong expertise in ICO and STO, and a strategic focus on both its clients' business and blockchain technology. As such, Chaineum paved the way in the implementation of certain best practices in this sector (ICO Charter, Security Token Network).
Chaineum's blockchain services division, is developing Chaineum Segment technology, an object-oriented private blockchain.
-------------------------
Recevez chaque matin par mail la newsletter Finyear, une sélection quotidienne des meilleures infos et expertises en finance digitale, corporate finance & crypto finance.
Read for free The daily newspaper Finyear & its daily newsletter.
Receive the Finyear's newsletter every morning by email, a daily snapshot of the best news and expertise in digital finance, corporate finance & crypto finance.
------------------------
Chaineum :
Fondée en 2015, Chaineum est un cabinet de conseil en opérations de haut de bilan offrant une expertise de premier plan en matière d’ICO et STO, avec une vision stratégique orientée tant vers le métier de ses clients que sur la technologie blockchain. A ce titre, Chaineum a participé à la mise en œuvre de bonnes pratiques dans le secteur (ICO Charter, Security Token Network).
La division services blockchain de Chaineum, développe la technologie Chaineum Segment, une blockchain privée orientée objets.
About Chaineum:
Founded in 2015, Chaineum is a leading corporate finance advisory firm with a strong expertise in ICO and STO, and a strategic focus on both its clients' business and blockchain technology. As such, Chaineum paved the way in the implementation of certain best practices in this sector (ICO Charter, Security Token Network).
Chaineum's blockchain services division, is developing Chaineum Segment technology, an object-oriented private blockchain.
-------------------------
No Offer, Solicitation, Investment Advice, or Recommendations
This website is for informational purposes only and does not constitute an offer to sell, a solicitation to buy, or a recommendation for any security, nor does it constitute an offer to provide investment advisory or other services by FINYEAR.
No reference to any specific security constitutes a recommendation to buy, sell or hold that security or any other security.
Nothing on this website shall be considered a solicitation or offer to buy or sell any security, future, option or other financial instrument or to offer or provide any investment advice or service to any person in any jurisdiction.
Nothing contained on the website constitutes investment advice or offers any opinion with respect to the suitability of any security, and the views expressed on this website should not be taken as advice to buy, sell or hold any security. In preparing the information contained in this website, we have not taken into account the investment needs, objectives and financial circumstances of any particular investor.
This information has no regard to the specific investment objectives, financial situation and particular needs of any specific recipient of this information and investments discussed may not be suitable for all investors.
Any views expressed on this website by us were prepared based upon the information available to us at the time such views were written. Changed or additional information could cause such views to change.
All information is subject to possible correction. Information may quickly become unreliable for various reasons, including changes in market conditions or economic circumstances.
No reference to any specific security constitutes a recommendation to buy, sell or hold that security or any other security.
Nothing on this website shall be considered a solicitation or offer to buy or sell any security, future, option or other financial instrument or to offer or provide any investment advice or service to any person in any jurisdiction.
Nothing contained on the website constitutes investment advice or offers any opinion with respect to the suitability of any security, and the views expressed on this website should not be taken as advice to buy, sell or hold any security. In preparing the information contained in this website, we have not taken into account the investment needs, objectives and financial circumstances of any particular investor.
This information has no regard to the specific investment objectives, financial situation and particular needs of any specific recipient of this information and investments discussed may not be suitable for all investors.
Any views expressed on this website by us were prepared based upon the information available to us at the time such views were written. Changed or additional information could cause such views to change.
All information is subject to possible correction. Information may quickly become unreliable for various reasons, including changes in market conditions or economic circumstances.
Autres articles
-
Quelles sont les règles concernant le rachat d'un PER ?
-
Freqens : 3 millions pour la fintech afin de peaufiner sa plateforme de benchmarking des prix B2B
-
Wero, le portefeuille de paiement numérique d'EPI, arrive en Belgique
-
Etude | Les Fintechs Durables font leur Panorama
-
Payhawk s'associe à J.P. Morgan Payments pour simplifier & amplifier ses services bancaires