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Laurent Dray et Stéphane Schaker (IFN Finance SA)


Laurent Dray et Stéphane Schaker (IFN Finance SA)
CFO-news : Parlez-nous du marché mondial de l'affacturage.
Laurent Dray et Stéphane Schaker (IFN Finance SA) : Il évolue de manière constante et se développe principalement en Europe. Au terme de l'année 2004 la progression est de 12 %, le marché européen représentant à lui seul 71 % du marché mondial avec 61,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires "factorés". En ce qui concerne 2005, notre pays a déjà enregistré une hausse de 11,7 % sur le seul premier trimestre !

Pourquoi un tel écart ?
A cause du dynamisme du marché en Europe ! Le Royaume-Uni et la Suède, par exemple, sont des pays particulièrement représentatifs de cette croissance . L'environnement économique et le contexte juridique européens ont favorisé le développement de ce produit de financement d'actifs. Il reste spécifique à l'Europe et la disproportion avec les marchés américain et japonais s'explique, outre des raisons économiques propres à ces pays, par le fait que l'offre proposée chez nous prend différentes formes.

Pouvez-vous nous apportez-nous un peu plus de précision ?
On recense plus de 500 sociétés d'affacturage (ou factors) en Europe. Il s'agit généralement des filiales de groupes bancaires ou d'assurance. Elles émanent d'institutions financières, de compagnies industrielles et sont rarement indépendantes. Elles sont inégalement réparties et restent principalement concentrées en Europe occidentale. Les marchés dominants sont le Royaume-Uni, l'Italie et la France, avec respectivement cent, quarante et vingt intervenants. Ces pays représentent chacun un volume de créances achetées de 31 %, 20 % et 13 % du marché européen.
Six États représentent près de 80 % du secteur et plus du tiers des acteurs. On peut donc parler de disparités géographiques (voir document joint - PDF statistics of Factors Chain International).

Il existe d'autres disparités, en terme de progression de marché celles-là. En effet, la plupart des principaux pays européens ont enregistré sur la période 2000-2004 des volumes de créances prises en charge par les sociétés d'affacturage très disparates. Lorsque l'Espagne connaît un fort dynamisme avec une croissance de 133 % sur cette période, l'Italie n'enregistre qu'un résultat de 10 % sur un marché pourtant largement pourvu. La France gagne des parts de marché avec une augmentation de 56 %; supérieure à celle du Royaume-Uni (+ 49 %). La moyenne européenne se situe à 48 %.

Combien d'entreprises ont-elles recours à l'affacturage ?
Environ 23 000 sociétés en France et 40.000 au Royaume-Uni y font appel. Leur nombre s'explique notamment par le fait que les factors ont su diversifier leur offre en fonction des différents types d'entreprises (taille, secteur d'activité...) et proposent des financements mieux adaptés aux besoins des différentes sociétés, des TPE aux groupes multinationaux.

Les sociétés d'affacturage en Europe offrent quels services ?
Les sociétés d'affacturage ont optimisé leur offre en fonction de leurs spécificités bancaires et/ou de législation financière nationales. Les contraintes juridiques n'étant pas les mêmes en Europe, l'offre diffère donc d'un pays à l'autre. À titre d'exemple, le Royaume-Uni, considéré aujourd'hui comme un marché "mature", propose une offre très diversifiée, comme les produits de financement en gestion déléguée ou ceux de financement structurés. De son côté l'Italie développe des solutions de reverse factoring qui permettent aux fournisseurs d'une société présentant une certaine solidité d'obtenir des financements à court terme adaptés à ses besoins. A contrario un pays comme l'Allemagne est davantage ancré sur des produits plus traditionnels incluant la garantie et la gestion du poste clients.

Les sociétés d'affacturage en Europe prennent en charge quel part en local et en international ?
Les créances à l'exportation représentaient, en 2004, 49,5 millions d'euros, soit 8 % du total des créances prises en charge par les sociétés d'affacturage européennes. Il est à noter que les pays d'Europe du nord sont prédominants à l'export.
Quant aux modes de fonctionnement, les factors étendant leur concours à des créances dédiées à l'exportation et à l'importation sont affiliées à l'une des deux organisations de factoring mondiales : l'International Factors Group (IFG) et la Factors Chain International (FCI).

De quels moyens les sociétés d'affacturage disposent sur les créances à l'exportation ?
Ceux justement proposés par l'IFG et la FCI. Ces organisations regroupent des correspondants dans chaque pays, permettant ainsi aux sociétés d'affacturage d'offrir des prestations qu'elles ne pourraient, à elles seules, proposer dans le cadre de leur marché national.
La procédure est simple : une créance achetée à une société exportatrice est cédée par le factor à un correspondant IFG ou FCI, qui peut prendre en charge à la fois la gestion, la garantie et l'encaissement des créances cédées, moyennant rémunération.
L'appartenance à ces organisations permet à ses membres de limiter le risque de contrepartie. Il va sans dire que ses adhérents doivent répondre préalablement à des critères de sélection et se soumettre, bien entendu, à un suivi annuel de leurs résultats financiers.
En outre, les évolutions informatiques et les nouvelles technologies permettent aujourd'hui de sécuriser les transactions et d'améliorer considérablement la qualité du service et de l'information.
D'autres acteurs majeurs, appartenant à des groupes bancaires à forte vocation internationale, disposent de réseaux intégrés qui leur permettent de répondre aux demandes de clients européens (IFN Group pour ABN AMRO, Eurofactor pour le Crédit Agricole, etc.).
IFN Group est présent dans les principaux pays européens. Il offre donc l'opportunité à ses adhérents de bénéficier d'une offre globale à l'exportation et, ce qui n'est pas négligeable, d'une qualité de service propre au groupe.

Comment se dessine le marché de l'affacturage en Europe ?
La diversité, voire les contrastes, entre les pays membres ne constituent pas un obstacle à nos métiers. Les dix nouveaux entrants de 2004 ont une vision de l'Union très utilitaire. L'affacturage, restant profondément lié à l'environnement bancaire dont il est le plus souvent issu, suit donc les évolutions qui s'y opèrent en matière de concentration et de fusion par delà les frontières. Le marché bénéficiera par conséquent d'un regain d'intérêt et de renouveau, selon les lois de l'harmonie européenne et dans le cadre de la réglementation bancaire (Bâle II). Cette dernière prévoit notamment une allocation de fonds propres mieux adaptée en fonction de la gestion des risques opérée par l'établissement concerné.
Néanmoins, il faudra veiller à ce que les législations européennes puissent continuer à s'harmoniser afin d'éviter toute dérive, notamment au travers de correspondants n'ayant pas la surface capitalistique suffisante pour couvrir les risques inhérents à ce métier (notamment les sociétés commerciales).

Enfin, il ne faut pas oublier que parmi les dix États qui ont rejoint l'UE, sept appartenaient au bloc soviétique il y a encore quinze ans. L'Europe va permettre à ces pays d'être plus prospères, en dépit des différences à combler et des défis économiques à relever ; elle va stimuler le marché de l'affacturage en Europe. L'avenir est devant nous et la confiance est de mise.


Laurent Dray et Stéphane Schaker (IFN Finance SA)
Entretien avec Laurent Dray, directeur commercial, IFN Finance SA
Et Stéphane Schaker, directeur des engagements, IFN Finance SA

[www.ifn-finance.fr]url:http://www.ifn-finance.fr

Dimanche 11 Décembre 2005




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