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Interview | Nouvelles aides de l’état : solution ou danger pour les entreprises ?

Entretien avec Florent Jacques, CEO de Finkey.


Quelle est la réalité pour les entreprises ?
Sur quelles solutions peuvent-elles miser sans prendre de risque ?
Quelle entreprise est éligible ?


Le Prêt Participatif Relance (PPR), et les Obligations Relances (OR) sont-ils des dispositifs importants pour les entreprise ?

Le PPR est un dispositif qui s’adresse à tous les secteurs d’activité mais pour un nombre d’entreprise limité. C’est un financement dédié à la croissance et aux projets de développement portés par des PME réalisant plus de 2M€ de chiffre d’affaires. Il est mobilisable pour des projets de croissance comme le développement de nouveaux produits, la digitalisation, la croissance externe ou des plans d’accélération commerciale.

C’est une alternative sérieuse à l’entrée d’investisseurs au capital pour plusieurs raisons. Il dispose de 5 ans de différé et 3 à 4 ans de remboursement. Au niveau bancaire, il sera considéré comme des quasi-fonds propres et ne devraient pas à l’alourdir les bilans.

L’intérêt du PPR et de l’OR est d’apporter un financement de long terme aux entreprises, un financement patient. Pendant la période de franchise, l’entreprise peut déployer un projet d’envergure. Après 5 années, le capital commence à s’amortir grâce à la rentabilité générée par le projet déployé. La durée de 5 ans a été retenue car elle correspond cycle de développement moyen dans une entreprise. C’est souvent la durée qu’un fonds de capital investissement retient lorsqu’il entre au capital d’une PME.

Sur quelles solutions peuvent-elles miser sans prendre de risque ?

Le prêt participatif relance est un financement sous forme emprunt. Même si le financement est contre garantie par l’état, c’est l’entreprise qui porte le risque. L’échec du projet de développement financé par le PPR pourrait conduire la société à des difficultés financières.

Pour pallier ce risque, d’autres solutions de financement existent sur le marché. Les financements portés par des investisseurs comme les augmentations de capital ou les obligations convertibles peuvent permettre de partager le risque des projets de développement.

Cependant, ces opérations financières imposent certaines concessions aux dirigeants puisqu’il faudra envisager un partage de la gouvernance avec les investisseurs. Il faut également considérer qu’à échéance du projet, les investisseurs devront sortir de l’entreprise ce qui nécessitera un refinancement.

Quelles entreprises sont éligibles au PPR et quels sont les critères ?

Contrairement au PGE, la mise en place d’un PPR est plus complexe et nécessite un plan d’affaires structuré. Le dirigeant peut construire se plan d’affaires seul ou être accompagné par des spécialistes comme le cabinet d’affaires FinKey.

Il existe plusieurs critères pour être éligible. Le premier commun à toutes les entreprises concerne le chiffre d’affaires qui doit être supérieur à 2 M€. Ensuite, l’entreprise doit démontrer sa capacité à rembourser le PPR. Il faut disposer d’une note de crédit au moins supérieur à BB-.

Si l’entreprise respecte ces deux points, il y a plusieurs cas de figure selon la mise en place ou non d’un PGE ainsi que des ratios d’endettement à respecter. Prenons le cas d’une entreprise ayant déjà un PGE.
Il faut cumuler le montant du capital restant dû sur le prêt garanti par l’état (PGE), le montant du prêt participatif de relance et/ou des Obligations Relance (OR).

1er cas : Le montant calculé est inférieur ou égal à 25% du chiffre d’affaires 2019.

Pour les entreprises créées à partir du 1 janvier 2019 et pour les entreprises innovantes qui en ont fait la demande, ce sera le critère de deux fois la masse salariale de l’exercice 2019 qui sera retenu.

Alors aucune contrainte additionnelle n’est ajoutée. L’entreprise peut mettre en place un Prêt participatif de relance (PPR) en respectant les mêmes conditions que celles qui n’ont pas bénéficié d’un PGE.

2ème cas : Le montant calculé est supérieur ou égal à 25% du chiffre d’affaires 2019.

Pour les entreprises créées à partir du 1 janvier 2019 et pour les entreprises innovantes qui en ont fait la demande, ce sera le critère de deux fois la masse salariale de l’exercice 2019 qui sera retenu.

Alors l’évaluation de l’éligibilité de l’entreprise est soumise à des critères complémentaires :

Tout d’abord, l’entreprise doit démontrer qu’elle a subi la crise. Différents critères d’évaluation sont à retenir. Au moins un de ces critères doit être démontré :
• le CA a baissé d’au moins 5% ou plus en 2020 par rapport à 2019,
• la masse salariale a baissé d’au moins 5% ou plus en 2020 par rapport à 2019,
• les investissements ont baissé de 10% ou plus en 2020 par rapport à 2019,
• les charges de sous-traitance ont baissé de 10% ou plus en 2020 par rapport à 2019,
• le carnet de commande a baissé de 10% ou plus entre le 31/12/2019 et le 31/12/2020
• L’entreprise doit également respecter des critères de solvabilité financière.

Plus précisément, les rations à retenir sont les suivants :
• Endettement/fonds propres ≤ 5, (y compris PGE, PPR et obligations relance)
• (PPR + obligations relance) ≤ ½ fonds propres



Mercredi 29 Septembre 2021




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