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Interview | Fraudes financières et intelligence artificielle

Entretien avec Linda Ameur, Directrice Commerciale France chez ABBYY.


Bonjour, pourriez-vous revenir sur les activités et le cœur de métier d'ABBYY ?

Via notre plateforme d'intelligence digitale, nous permettons aux entreprises d'analyser et d'optimiser de manière précise la gestion de leurs process et le traitement des documents qui y sont rattachés. Plus de 5 000 entreprises dans le monde font confiance à nos technologies, parmi lesquelles Costain, Butagaz et Merck. Nous sommes reconnus pour nos solutions de Content Intelligence et de Process Intelligence qui visent à améliorer l'efficacité, la rentabilité et la compétitivité des entreprises tout en leur permettant de fluidifier l’expérience de leurs clients.

Dans le domaine de la banque et de la finance, ABBYY permet à 14 des plus grandes banques mondiales de prévenir la fraude, de mieux gérer le risque, et d’accélérer le traitement digital des demandes de prêt.

Quels sont les leviers que vous préconisez à vos clients pour améliorer leurs dispositifs de détection de fraudes financières ?

La fraude expose les établissements financiers à un risque direct de perte de capital, mais aussi à une potentielle dégradation de leur réputation. Les coûts d'acquisition clients étant particulièrement élevés dans le secteur, la perte de confiance induite par la criminalité financière a un impact significatif sur les résultats des établissements financiers.

ABBYY propose une solution d'intelligence digitale qui leur permet de contrôler leurs process et les documents qui les alimentent. Les établissements financiers recueillent d'ores et déjà les données nécessaires à la prévention de la fraude, néanmoins elles sont bien souvent réparties entre différents systèmes d'information. La disparition de ces silos permet de bénéficier d'une visibilité panoramique sur les risques de fraude et ainsi de la freiner plus efficacement. A l'autre bout du spectre, il convient de fluidifier l'enrôlement de nouveaux clients par le biais de technologies modernes garantissant une expérience d'inscription plus fluide tout en limitant les possibilités d'utilisation frauduleuse.

Comment les outils de gestion des identités peuvent-ils participer au renforcement de la sécurité des établissements financiers ?

Les conséquences de la situation sanitaire ont entrainé une croissance des tentatives de fraude et d'usurpation d'identité. D'après l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France, le nombre des cartes bancaires françaises pour lesquelles au moins une transaction frauduleuse a été enregistrée en 2020 s’élève à 1,4 million, soit une hausse de 2,2 % par rapport à 2019.

Les stratégies de gestion des identités (KYC, AML, GDPR) permettent l'amélioration de la sécurité et la performance des établissements financiers tout en offrant de nombreux avantages pour conserver les données sensibles des clients en sécurité et à l'abri des fraudeurs. Le Content Intelligence, en fluidifiant et en automatisant le traitement des pièces justificatives, permet de valider l'identité d'un client et ainsi de limiter les tentatives d'usurpation. L’intelligence digitale aide les établissements financiers à identifier et à analyser leurs clients ainsi que les bénéficiaires effectifs et les relations commerciales de chacun d’entre eux afin de réduire le risque commercial en évitant les transactions illicites.

De fait, les risques liés à la criminalité financière auxquels les banques font face le plus fréquemment sont liées à des failles dans les process et à des documents suspects. Fort de ce constat, ABBYY les aide à détecter et à contrer ces vulnérabilités à un stade précoce.

Quelles sont, selon vous, les limites des approches statistiques traditionnelles pour détecter les fraudes financières ?

L'amélioration de la visibilité organisationnelle via l'IA, la Smart Automation et le NLP (Natural Language Processing) permet aux professionnels de la cybersécurité de se concentrer sur la mise en œuvre de stratégies de protection contre la fraude, plutôt que de passer de nombreuses heures à compiler manuellement des informations en provenance de sources multiples.

Réimaginer la gestion du risque à travers ce prisme nécessite plus que de simples investissements technologiques. Les équipes, les process et les documents jouent tous un rôle prégnant dans la mise en œuvre réussie d'une approche holistique.

En effet, les banques abordent généralement la prévention de la fraude à partir d'équipes cloisonnées (AML, fraude et cybersécurité). Casser les silos offre une visibilité plus complète sur les vulnérabilités, qu’elles soient hardware, software mais aussi relatives aux transactions, aux process, aux documents et à la gestion des identités.

Quels sont les enjeux autour de l’utilisation de l’IA dans le secteur de la banque et de la finance ?

L'IA est employée dans le secteur bancaire pour améliorer la gestion de la relation client, et cela, compte tenu de la nécessité de fidéliser, qui constitue une dimension importante du modèle économique des établissements financiers. Soulignons également l'amélioration des délais de traitement des demandes clients, la réduction de la quantité d'erreurs humaines, la possibilité d'apporter aisément des réponses commerciales plus personnalisées ainsi que l'amélioration de la satisfaction et de la confiance client.

Comment l'intelligence artificielle peut-elle prévenir les risques d'usurpation d'identité et les menaces liées à la cybercriminalité ?

Les possibilités offertes par le digital imposent également de nouveaux défis relatifs à la protection des données privées. Le vol d'identité et les paiements frauduleux sont réalisables avec les informations que les pirates informatiques dérobent régulièrement. L'IA permet l'analyse de grandes quantités de données comprenant potentiellement des anomalies, des process vulnérables et des documents suspects ce qui aide les professionnels de la cybersécurité à identifier de potentielles menaces.

De fait, l'IA permet de hiérarchiser les attaques, de prendre des mesures de protection automatisées et immédiates, de gérer simultanément un grand volume de situations critiques et de prédire les futurs risques de fraude en se reposant sur la donnée.

Pour conclure, en quelques mots, quel regard portez-vous sur le futur de l'IA dans la banque ?

Les établissements financiers doivent adopter la bonne stratégie et les bonnes plateformes pour répondre à l'évolution de plus en plus rapide du marché, mieux gérer leurs contenus et accroître la satisfaction de leurs clients.

L'IA permettant la transformation de contenus non structurés en informations structurées et exploitables. Ainsi, les process des banques sont exécutés plus efficacement ce qui a pour effet d'accroître l'engagement de leurs clients. Pourtant, les établissements financiers sont encore peu nombreux à adopter ces nouvelles technologies.

L'évolution des habitudes de consommation liée au digital entrainera une adoption accrue de l'IA par les établissements financiers. Ces derniers devront s'appuyer sur des outils No / Low Code pour déployer de nouvelles compétences en matière de traitement des documents en vue d’améliorer leurs process (accord de prêt, relation client, inscription, risque, conformité, sécurité, …).

La combinaison de technologies telles que l'IA, le Machine Learning (ML) et le traitement du langage naturel (NLP : Natural Language Processing) et leur intégration dans les processus critiques pour l'entreprise sont en passe de devenir un prérequis indispensable pour les établissements financiers. Ce faisant, ils pourront traiter rapidement leurs documents structurés et non structurés, minimiser les interventions humaines et le nombre d’allers-retours avec leurs clients, leur permettant ainsi de se focaliser sur des missions à plus forte valeur ajoutée (mitigation des risques, qualité de service, …).

Jeudi 7 Octobre 2021




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