En effet, après l'augmentation de l'inflation de la zone euro à 2,2 % en décembre, c'est au tour de la France d'afficher une nette augmentation de ses prix : + 0,5 % sur le seul mois de décembre et + 1,8 % en glissement annuel. Pourtant, même si l'augmentation de l'inflation est un fait, elle ne doit surtout pas être dramatisée.
Et pour cause : l'essentiel de cette progression s'explique par des facteurs exogènes et non-extrapolables. Il s'agit notamment de la nouvelle flambée de 1,9 % des prix énergétiques en décembre, liée directement à la hausse de 3,2 % des prix pétroliers. Ces évolutions mensuelles se traduisent par des glissements annuels de respectivement + 12,5 % et + 16,5 %. Parallèlement, la remontée des prix de décembre a également été poussée par des facteurs saisonniers, tels que l'accroissement des prix dans les secteurs du tourisme (+20,1 % pour les voyages touristiques) et l'augmentation de 0,7 % des prix dans les transports et les télécommunications.
A l'inverse, en dépit d'une hausse mensuelle de 0,2 %, les prix des produits manufacturés continuent de subir une déflation, affichant un glissement annuel de - 0,2 %. De quoi rappeler que la fragilité de la consommation reste bien présente et limite de facto l'augmentation des prix.
Prolongeant cette analyse, il faut également noter que l'inflation sous-jacente (c'est-à-dire hors éléments volatils et notamment hors énergie et produits alimentaires) reste des plus faibles, avec un niveau annuel de seulement 0,7 %.
Il est donc urgent de calmer les ardeurs des monétaristes, en particulier à la Banque Centrale Européenne. Il s'agit d'ailleurs là d'un des principaux risques du début 2011. Car si, par excès d'orthodoxie, la BCE « s'amuse » à augmenter trop rapidement ses taux directeurs, le peu de reprise économique que connaissent la zone euro et la France depuis environ un an risque de partir en fumée.
Soyons clairs : un peu d'inflation n'a jamais tué personne. Bien au contraire, une inflation comprise entre 2 et 3 % est normale en phase de reprise et peut même dynamiser la consommation, donc la croissance, puis l'emploi. Inversement, si on lutte excessivement contre une inflation limitée, en augmentant inopinément les taux d'intérêt de la BCE, le coût du crédit et l'euro/dollar s'apprécieront, réduisant à néant les chances de la zone euro et de la France de retrouver une croissance proche de 2 % en 2011.
Marc Touati
Economiste.
Directeur Général de Global Equities.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Et pour cause : l'essentiel de cette progression s'explique par des facteurs exogènes et non-extrapolables. Il s'agit notamment de la nouvelle flambée de 1,9 % des prix énergétiques en décembre, liée directement à la hausse de 3,2 % des prix pétroliers. Ces évolutions mensuelles se traduisent par des glissements annuels de respectivement + 12,5 % et + 16,5 %. Parallèlement, la remontée des prix de décembre a également été poussée par des facteurs saisonniers, tels que l'accroissement des prix dans les secteurs du tourisme (+20,1 % pour les voyages touristiques) et l'augmentation de 0,7 % des prix dans les transports et les télécommunications.
A l'inverse, en dépit d'une hausse mensuelle de 0,2 %, les prix des produits manufacturés continuent de subir une déflation, affichant un glissement annuel de - 0,2 %. De quoi rappeler que la fragilité de la consommation reste bien présente et limite de facto l'augmentation des prix.
Prolongeant cette analyse, il faut également noter que l'inflation sous-jacente (c'est-à-dire hors éléments volatils et notamment hors énergie et produits alimentaires) reste des plus faibles, avec un niveau annuel de seulement 0,7 %.
Il est donc urgent de calmer les ardeurs des monétaristes, en particulier à la Banque Centrale Européenne. Il s'agit d'ailleurs là d'un des principaux risques du début 2011. Car si, par excès d'orthodoxie, la BCE « s'amuse » à augmenter trop rapidement ses taux directeurs, le peu de reprise économique que connaissent la zone euro et la France depuis environ un an risque de partir en fumée.
Soyons clairs : un peu d'inflation n'a jamais tué personne. Bien au contraire, une inflation comprise entre 2 et 3 % est normale en phase de reprise et peut même dynamiser la consommation, donc la croissance, puis l'emploi. Inversement, si on lutte excessivement contre une inflation limitée, en augmentant inopinément les taux d'intérêt de la BCE, le coût du crédit et l'euro/dollar s'apprécieront, réduisant à néant les chances de la zone euro et de la France de retrouver une croissance proche de 2 % en 2011.
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Economiste.
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