Laurent Briziou bonjour, sur quel modèle est fondé le développement d’exaegis ?
J’ai fondé la société en 2012 sur une intuition : j’étais convaincu que le développement des solutions as a service (aaS) et globalement, celui de tous les services informatiques en mode cloud qui ont pris une part prépondérante sur le marché, allait requérir l’intervention d’un tiers de confiance. Celui-ci aurait pour mission d’évaluer les risques opérationnels, mesurer la pérennité financière des acteurs, et de sécuriser les investissements, ou le financement de ces solutions et, partant, toute la chaîne de valeur.
Cette dernière présente des vulnérabilités spécifiques ?
Oui, indéniablement. Le marché se caractérise par l’intervention de bailleurs et de loueurs qui financent des contrats pluriannuels de services informatiques exécutés par des éditeurs, des revendeurs et des ESN (Entreprises du Secteur Numérique). Ces derniers, souvent des acteurs de taille modeste, sont exposés à un risque de défaillance qu’il soit d’ordre financier ou technologique, plutôt élevé. Et lorsque ces accidents surviennent, ils engagent in fine la responsabilité des bailleurs et des loueurs au nom de l’indivisibilité des contrats. Il ne s’agit pas d’un présupposé abstrait ! La jurisprudence dans ce domaine, consacrée par un arrêt fameux de la Chambre mixte de cassation de mai 2013, a enfoncé le clou ! Le risque de défaillance plane sur le marché et sur ses opérateurs en permanence. Notamment pour les loueurs et les bailleurs ayant financé à l’origine les solutions ; cette menace latente constituait donc un frein majeur à son développement dont il convenait de s’affranchir. D’où l’idée de constituer toute une palette d’interventions destinées à encadrer, à domestiquer ce risque financier et opérationnel qui plombait littéralement le marché. La suite de l’aventure nous a manifestement donné raison… avec quelques adaptations, ce même modèle est appliqué aux grands comptes qui souhaitent contractualiser avec des startups.
Comment se caractérise l’offre d’exaegis ?
Après avoir mis sur pied des premières garanties opérationnelles, puis signé des premières conventions avec des acteurs majeurs du financement et de location tels que Leasecom, Grenke Location, nous avons édité un label (Truxt), à partir de la notation exaegis, qui est assez rapidement devenue une référence sur le marché.
Celle-ci est fondée sur un canevas d’analyse très pointu et très exigeant. Les audits qui sont menés par nos équipes chez les prestataires mettent en effet en jeu cent cinquante points d’intérêts, en plus d’une analyse financière. Ce n’est pas rien… La photographie donnée par la notation est très précise ! Cela permet d’évaluer avec une grande objectivité le risque opérationnel des prestataires, et leur pérennité, qui s’engagent dans cette démarche de notation. Les meilleures notations sont récompensées par le label Truxt. Renouvelé périodiquement, il donne de précieuses indications sur leur capacité à assumer leurs missions dans la durée. Ce qui est très naturellement essentiel pour des applications informatiques récurrentes où les notions de disponibilité et de qualité de service sont critiques. Le label, hiérarchisé en fonction du niveau de risque détecté, est une aubaine pour les prestataires qui souhaitent se distinguer auprès de leurs clients. Et à améliorer leurs process. C’est aussi un puissant levier de réassurance pour l’ensemble des acteurs en mode redevance ou SaaS.
Le label Truxt forme vraiment le chaînon manquant qui faisait défaut à cette chaîne de valeur ! Notre progression en témoigne : à la fin 2015, nous avions audité une bonne soixantaine d’entreprises. A ce jour, 40 prestataires ont obtenu le label, et près de 7 000 clients finaux bénéficient de la garantie opérationnelle exaegis au travers de leurs contrats de location.
Vous contentez vous de vous en tenir à cette mission d’évaluation ?
Non, ce serait bien trop limitatif. Nos audits ne sont pas des préconisations désincarnées. Les équipes d’exaegis s’engagent pleinement sur la base de cette labellisation et de la notation qui s’ensuit, à garantir le risque de défaillance opérationnelle. Nous avons en effet échafaudé toute une palette d’interventions et de solutions de maintien du service en cas de défaillance prolongée, voire même de disparition du prestataire en cas de liquidation. Ces opérations peuvent être techniquement complexes puisqu’elles peuvent nous conduire à «désimbriquer » chez le prestataire l’application incriminée lorsque celle-ci été mutualisée avec celles d’autres clients. Ce sont des missions très sensibles, qui requièrent un haut niveau technologique, ainsi qu’une connaissance très pointue du marché puisque nous pouvons être amenés à rechercher dans des délais très courts un prestataire de substitution. Nous sommes aussi des gestionnaires de crises…
Vous vous définiriez donc aujourd’hui comme une agence de notation du numérique ?
Oui et aujourd’hui à part entière sur le plan opérationnel. Tout simplement parce qu’à partir de ce socle de compétences qui a été reconnu assez rapidement sur le marché grâce à des deals robustes signés avec des acteurs aussi en vue que Leasecom ou Grenke Location, Release Capital ou CSI Leasing, nous avons choisi d’étendre nos missions d’évaluation. Cette volonté s’est traduite par la création au printemps 2015 d’un second label StartTruxt, qui lui, est spécifiquement dédié aux jeunes pousses ou aux entreprises du numérique de moins de trois ans.
Nous nous étions rendu compte que ces jeunes opérateurs, par essence très vulnérables, avaient du mal à convaincre les grands comptes qui se méfiaient. Ce fossé devait être comblé pour une double raison : tout d’abord parce qu’ils empêchent ces jeunes sociétés d’accéder à la reconnaissance et étaient entravés dans leur croissance ; ensuite parce que les grands comptes se privaient d’un accès à des innovations critiques qui pouvaient s’avérer très utiles pour leur propre développement. StartTruxt est une déclinaison ad hoc du modèle initial qui prolonge la démarche en adaptant les points d’analyse de ces jeunes acteurs, complété par une garantie opérationnelle à destination des clients qui souhaitent pérenniser leurs investissements.
Toutes ces initiatives font d’exaegis un leader français de la confiance du marché du numérique.
Laurent Briziou, merci d'avoir répondu à nos questions et rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.
J’ai fondé la société en 2012 sur une intuition : j’étais convaincu que le développement des solutions as a service (aaS) et globalement, celui de tous les services informatiques en mode cloud qui ont pris une part prépondérante sur le marché, allait requérir l’intervention d’un tiers de confiance. Celui-ci aurait pour mission d’évaluer les risques opérationnels, mesurer la pérennité financière des acteurs, et de sécuriser les investissements, ou le financement de ces solutions et, partant, toute la chaîne de valeur.
Cette dernière présente des vulnérabilités spécifiques ?
Oui, indéniablement. Le marché se caractérise par l’intervention de bailleurs et de loueurs qui financent des contrats pluriannuels de services informatiques exécutés par des éditeurs, des revendeurs et des ESN (Entreprises du Secteur Numérique). Ces derniers, souvent des acteurs de taille modeste, sont exposés à un risque de défaillance qu’il soit d’ordre financier ou technologique, plutôt élevé. Et lorsque ces accidents surviennent, ils engagent in fine la responsabilité des bailleurs et des loueurs au nom de l’indivisibilité des contrats. Il ne s’agit pas d’un présupposé abstrait ! La jurisprudence dans ce domaine, consacrée par un arrêt fameux de la Chambre mixte de cassation de mai 2013, a enfoncé le clou ! Le risque de défaillance plane sur le marché et sur ses opérateurs en permanence. Notamment pour les loueurs et les bailleurs ayant financé à l’origine les solutions ; cette menace latente constituait donc un frein majeur à son développement dont il convenait de s’affranchir. D’où l’idée de constituer toute une palette d’interventions destinées à encadrer, à domestiquer ce risque financier et opérationnel qui plombait littéralement le marché. La suite de l’aventure nous a manifestement donné raison… avec quelques adaptations, ce même modèle est appliqué aux grands comptes qui souhaitent contractualiser avec des startups.
Comment se caractérise l’offre d’exaegis ?
Après avoir mis sur pied des premières garanties opérationnelles, puis signé des premières conventions avec des acteurs majeurs du financement et de location tels que Leasecom, Grenke Location, nous avons édité un label (Truxt), à partir de la notation exaegis, qui est assez rapidement devenue une référence sur le marché.
Celle-ci est fondée sur un canevas d’analyse très pointu et très exigeant. Les audits qui sont menés par nos équipes chez les prestataires mettent en effet en jeu cent cinquante points d’intérêts, en plus d’une analyse financière. Ce n’est pas rien… La photographie donnée par la notation est très précise ! Cela permet d’évaluer avec une grande objectivité le risque opérationnel des prestataires, et leur pérennité, qui s’engagent dans cette démarche de notation. Les meilleures notations sont récompensées par le label Truxt. Renouvelé périodiquement, il donne de précieuses indications sur leur capacité à assumer leurs missions dans la durée. Ce qui est très naturellement essentiel pour des applications informatiques récurrentes où les notions de disponibilité et de qualité de service sont critiques. Le label, hiérarchisé en fonction du niveau de risque détecté, est une aubaine pour les prestataires qui souhaitent se distinguer auprès de leurs clients. Et à améliorer leurs process. C’est aussi un puissant levier de réassurance pour l’ensemble des acteurs en mode redevance ou SaaS.
Le label Truxt forme vraiment le chaînon manquant qui faisait défaut à cette chaîne de valeur ! Notre progression en témoigne : à la fin 2015, nous avions audité une bonne soixantaine d’entreprises. A ce jour, 40 prestataires ont obtenu le label, et près de 7 000 clients finaux bénéficient de la garantie opérationnelle exaegis au travers de leurs contrats de location.
Vous contentez vous de vous en tenir à cette mission d’évaluation ?
Non, ce serait bien trop limitatif. Nos audits ne sont pas des préconisations désincarnées. Les équipes d’exaegis s’engagent pleinement sur la base de cette labellisation et de la notation qui s’ensuit, à garantir le risque de défaillance opérationnelle. Nous avons en effet échafaudé toute une palette d’interventions et de solutions de maintien du service en cas de défaillance prolongée, voire même de disparition du prestataire en cas de liquidation. Ces opérations peuvent être techniquement complexes puisqu’elles peuvent nous conduire à «désimbriquer » chez le prestataire l’application incriminée lorsque celle-ci été mutualisée avec celles d’autres clients. Ce sont des missions très sensibles, qui requièrent un haut niveau technologique, ainsi qu’une connaissance très pointue du marché puisque nous pouvons être amenés à rechercher dans des délais très courts un prestataire de substitution. Nous sommes aussi des gestionnaires de crises…
Vous vous définiriez donc aujourd’hui comme une agence de notation du numérique ?
Oui et aujourd’hui à part entière sur le plan opérationnel. Tout simplement parce qu’à partir de ce socle de compétences qui a été reconnu assez rapidement sur le marché grâce à des deals robustes signés avec des acteurs aussi en vue que Leasecom ou Grenke Location, Release Capital ou CSI Leasing, nous avons choisi d’étendre nos missions d’évaluation. Cette volonté s’est traduite par la création au printemps 2015 d’un second label StartTruxt, qui lui, est spécifiquement dédié aux jeunes pousses ou aux entreprises du numérique de moins de trois ans.
Nous nous étions rendu compte que ces jeunes opérateurs, par essence très vulnérables, avaient du mal à convaincre les grands comptes qui se méfiaient. Ce fossé devait être comblé pour une double raison : tout d’abord parce qu’ils empêchent ces jeunes sociétés d’accéder à la reconnaissance et étaient entravés dans leur croissance ; ensuite parce que les grands comptes se privaient d’un accès à des innovations critiques qui pouvaient s’avérer très utiles pour leur propre développement. StartTruxt est une déclinaison ad hoc du modèle initial qui prolonge la démarche en adaptant les points d’analyse de ces jeunes acteurs, complété par une garantie opérationnelle à destination des clients qui souhaitent pérenniser leurs investissements.
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