Pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours ?
Je suis un pur produit du conseil. J’ai passé une vingtaine d’années chez Accenture où j’ai eu la chance de pouvoir évoluer à la fois sur des fonctions marketing, business développement puis dans le consulting digital. Puis en juin 2019, j’ai rejoint KPMG pour structurer le département Innovation.
Quelles transformations avez-vous impulsées dans ce département Innovation ?
A mon arrivée, il y avait déjà des entités destinées à l’innovation mais elles étaient dispersées au sein du cabinet. Il y avait notamment un accélérateur qui incubait des projets et accompagnait les collaborateurs dans leur acculturation.
KPMG était aussi doté d’une plateforme – Hello-open world – qui rassemblait tout un écosystème de startups vouées à être mise en relation avec nos clients.
La nouvelle équipe dirigeante a, avait cette volonté d’ancrer l’innovation au cœur de sa stratégie. D’où la création d’un département dédié autour de 5 dimensions :
- La prospective. Comment est-on en capacité de faire de la recherche stratégique, d’identifier les signaux faibles, émergents qui vont être facteurs d’opportunités ou de risques pour nos clients comme pour nous d’ailleurs. Ce qui, de manière concrète se matérialise par l’édition de notre book de tendances.
- Les projets. Nous avons la capacité d’accompagner nos clients sur différents projets d’innovation. Que ce soit dans leur stratégie d’innovation ou sur la partie « innovation as a service ».
Cela peut aller de la création d’un challenge, d’un hackathon ou encore le redimensionnement d’un Lab etc. Nous pouvons également les accompagner sur la mise en place d’un projet plus vaste d’innovation allant de l’idéation à la conception de produits ou services.
- L’Accélérateur. Nous accompagnons des promotions d’intrapreneuriat avec la volonté d’acculturer en interne sur l’innovation.
- L’écosystème d’open innovation. La plateforme ne s’appelle plus Hello-Open World mais elle existe toujours via un réseau identifié de plus de 1500 startups avec lesquelles nous sommes amenés à travailler, ou que nous mettons en relation avec nos clients.
- L’insights center. Un espace qui nous sert à faire de l’immersion, des démonstrations de nouvelles technologies afin d’aider à la prise de décision.
Aujourd’hui nous sommes une quinzaine de personnes au service de ces 5 dimensions.
KPMG était aussi doté d’une plateforme – Hello-open world – qui rassemblait tout un écosystème de startups vouées à être mise en relation avec nos clients.
La nouvelle équipe dirigeante a, avait cette volonté d’ancrer l’innovation au cœur de sa stratégie. D’où la création d’un département dédié autour de 5 dimensions :
- La prospective. Comment est-on en capacité de faire de la recherche stratégique, d’identifier les signaux faibles, émergents qui vont être facteurs d’opportunités ou de risques pour nos clients comme pour nous d’ailleurs. Ce qui, de manière concrète se matérialise par l’édition de notre book de tendances.
- Les projets. Nous avons la capacité d’accompagner nos clients sur différents projets d’innovation. Que ce soit dans leur stratégie d’innovation ou sur la partie « innovation as a service ».
Cela peut aller de la création d’un challenge, d’un hackathon ou encore le redimensionnement d’un Lab etc. Nous pouvons également les accompagner sur la mise en place d’un projet plus vaste d’innovation allant de l’idéation à la conception de produits ou services.
- L’Accélérateur. Nous accompagnons des promotions d’intrapreneuriat avec la volonté d’acculturer en interne sur l’innovation.
- L’écosystème d’open innovation. La plateforme ne s’appelle plus Hello-Open World mais elle existe toujours via un réseau identifié de plus de 1500 startups avec lesquelles nous sommes amenés à travailler, ou que nous mettons en relation avec nos clients.
- L’insights center. Un espace qui nous sert à faire de l’immersion, des démonstrations de nouvelles technologies afin d’aider à la prise de décision.
Aujourd’hui nous sommes une quinzaine de personnes au service de ces 5 dimensions.
Quels sont les sujets qui sont le plus au cœur des préoccupations des dirigeants d’entreprise ?
Il y a aujourd’hui trois sujets clefs sur lesquels nous travaillons en lien avec la stratégie de KPMG et les besoins de nos clients.
Les sujets liés à l’ESG : qui redéfinissent aujourd’hui les business-models des entreprises et qui impliquent une transformation majeure. La technologie : et en ce moment nous abordons beaucoup l’IA et l’IA générative parce qu’il y a une vraie accélération. Même si l’IA n’est pas une technologie récente, il y a une démocratisation avec l’IA générative. Et, les talents : ou comment nous pouvons contribuer à mettre en place une culture de l’innovation auprès de ces talents pour accompagner non seulement nos clients mais également la transformation de KPMG.
Les sujets liés à l’ESG : qui redéfinissent aujourd’hui les business-models des entreprises et qui impliquent une transformation majeure. La technologie : et en ce moment nous abordons beaucoup l’IA et l’IA générative parce qu’il y a une vraie accélération. Même si l’IA n’est pas une technologie récente, il y a une démocratisation avec l’IA générative. Et, les talents : ou comment nous pouvons contribuer à mettre en place une culture de l’innovation auprès de ces talents pour accompagner non seulement nos clients mais également la transformation de KPMG.
Au cours des dernières années vous avez dû constater des évolutions dans les sujets prioritaires pour vos clients ?
Il y a une quinzaine d’années, on parlait beaucoup d’innovations digitales, d’innovations technologiques au détriment d’autres dimensions. Et puis, il y a 8 ans, on s’est mis à parler d’innovations sociales, de transformation de l’entreprise avec un impact positif. Il y a eu une réelle prise en compte de l’environnement, du climat, du social dans les stratégies d’innovation.
Depuis un an, nous constatons à nouveau un focus très fort sur les sujets technologiques avec l’IA générative.
J’ai la conviction qu’il est possible d’accompagner les entreprises vers une transformation conjuguant le meilleur des deux mondes.
L’évolution due à la prise en compte des critères ESG, est déjà là grâce, notamment, à la régulation qui a ancré la transformation au niveau européen. Tout l’enjeu est de trouver des solutions permettant aux entreprises de se transformer vers des modèles plus durables, plus « soutenables », tout en générant de la valeur.
L’autre partie du meilleur des deux mondes, c’est la technologie. Elle est maintenant extrêmement prégnante. Il est évident que l’IA générative engendre des transformations majeures, à la fois dans la continuité mais aussi des challenges avec des enjeux très forts : aussi bien humains, qu’éthiques, ou bien d’investissement.
Le questionnement étant notre mode de fonctionnement, nous cherchons à percevoir : comment en fait-on bon usage ? Comment questionne-t-on la technologie pour la mettre au service du meilleur, en faveur de la société ?
Depuis un an, nous constatons à nouveau un focus très fort sur les sujets technologiques avec l’IA générative.
J’ai la conviction qu’il est possible d’accompagner les entreprises vers une transformation conjuguant le meilleur des deux mondes.
L’évolution due à la prise en compte des critères ESG, est déjà là grâce, notamment, à la régulation qui a ancré la transformation au niveau européen. Tout l’enjeu est de trouver des solutions permettant aux entreprises de se transformer vers des modèles plus durables, plus « soutenables », tout en générant de la valeur.
L’autre partie du meilleur des deux mondes, c’est la technologie. Elle est maintenant extrêmement prégnante. Il est évident que l’IA générative engendre des transformations majeures, à la fois dans la continuité mais aussi des challenges avec des enjeux très forts : aussi bien humains, qu’éthiques, ou bien d’investissement.
Le questionnement étant notre mode de fonctionnement, nous cherchons à percevoir : comment en fait-on bon usage ? Comment questionne-t-on la technologie pour la mettre au service du meilleur, en faveur de la société ?
C’est allé très vite… L’an dernier vous présentiez sur le salon des innovations beaucoup plus axées autour du Web3, de la Blockchain (NDLR : KPMG a racheté le cabinet Blockchain Partner) ?
L’année dernière, au salon VivaTech, nous étions notamment sur le métavers via une interrogation concernant son émergence en tant que bulle ou pas. Notre rôle au sein de l’innovation est de questionner le sens et l’usage des technologies et des phénomènes émergents. Nous avions alors réfléchi sur ces différents univers virtuels et réels qui ont vocation à davantage se mélanger. Nous étions sur la notion de frontière entre les deux, peut-être de plus en plus imperceptible entre virtuel et réel. La blockchain jouant un rôle crucial concernant ces univers.
Nous avions donc un positionnement fort l’an dernier sur la blockchain.
Cette année, par la force des choses, nous nous devions d’axer sur l’IA générative et sur ce questionnement concernant la transformation majeure des entreprises et sur les axes à appréhender.
Nous avions donc un positionnement fort l’an dernier sur la blockchain.
Cette année, par la force des choses, nous nous devions d’axer sur l’IA générative et sur ce questionnement concernant la transformation majeure des entreprises et sur les axes à appréhender.
Et selon vous, quel est l’axe le plus fort émergeant de cette arrivée en masse de l’IA générative ?
KPMG est entreprise à mission et nous nous devons d’accompagner nos clients de manière responsable dans ces transformations. Et c’est pour cette raison nous avons appelé notre cahier de tendances « SustAInable Futures », en jouant sur le AI de sustainable, parce que nous avons la conviction que l’IA peut permettre cette réconciliation avec la technologie et un futur « soutenable ». Et cela commence maintenant !
Je suis persuadée que nous sommes à la croisée des chemins et les décisions stratégiques sont à prendre maintenant. Ce qui est très difficile et compliqué pour les entreprises…
La bonne nouvelle, c’est que la plupart des dirigeants européens mettent la gouvernance et l’éthique de l’IA au cœur de leurs priorités.
Et en plus d’un accompagnement technique quant à la mise en place de l’IA, ils souhaitent aussi être aidés quant à l’impact de ces technologies d’un point de vue humain, sociétal et écologique.
Je suis persuadée que nous sommes à la croisée des chemins et les décisions stratégiques sont à prendre maintenant. Ce qui est très difficile et compliqué pour les entreprises…
La bonne nouvelle, c’est que la plupart des dirigeants européens mettent la gouvernance et l’éthique de l’IA au cœur de leurs priorités.
Et en plus d’un accompagnement technique quant à la mise en place de l’IA, ils souhaitent aussi être aidés quant à l’impact de ces technologies d’un point de vue humain, sociétal et écologique.
Mais est-ce vraiment possible ? Ne sommes-nous pas face à un social/green washing ?
Nous avons mûri par rapport aux technologies. Dans les années 2000, nous y allions tous azimut. Lorsque l’on évoquait le digital, les dimensions de consommation d’énergie, de l’emploi, n’étaient pas forcément évoquées.
Aujourd’hui, nous n’avons pas forcément toutes les réponses mais au moins les questions sont sur la table et les dirigeants sont vraiment concernés par cela.
On ne peut que saluer tout le travail fait au cours des dernières années sur les sujets ESG et la maturité des dirigeants sur ces sujets-là. La crise Covid a beaucoup joué dans tout cela. Cette première grande crise a été humaine, sanitaire. Durant cette période nous avons tous repris conscience de l’humain.
Désormais, dans la prise en compte des technologies, le rapport à l’humain se pose de manière beaucoup plus évidente, naturelle que par le passé. Il y a un certain nombre de crises face à nous qui obligent les entreprises à se réinventer et à faire preuve de la résilience nécessaire.
Si vous reprenez tous les exposants de ce dernier VivaTech, il n’y a aucun stand qui soit uniquement sur la tech. Toutes les entreprises apportent leur dimension durable, sociale. Et pour moi, ce n’est pas ou plus du greenwashing.
Donc oui, c’est compliqué d’y aller. On parle d’IA générative donc de technologies énergivores utilisant des composants électroniques à base de matériaux rares.
Mais la mise en marche est là. Et il est important d’impliquer les dirigeants dans toutes ces dimensions. Il y a aujourd’hui des startups qui peuvent aider sur ces points. Il nous faut encore aller à l’échelle mais c’est comme cela que l’on avance !
Aujourd’hui, nous n’avons pas forcément toutes les réponses mais au moins les questions sont sur la table et les dirigeants sont vraiment concernés par cela.
On ne peut que saluer tout le travail fait au cours des dernières années sur les sujets ESG et la maturité des dirigeants sur ces sujets-là. La crise Covid a beaucoup joué dans tout cela. Cette première grande crise a été humaine, sanitaire. Durant cette période nous avons tous repris conscience de l’humain.
Désormais, dans la prise en compte des technologies, le rapport à l’humain se pose de manière beaucoup plus évidente, naturelle que par le passé. Il y a un certain nombre de crises face à nous qui obligent les entreprises à se réinventer et à faire preuve de la résilience nécessaire.
Si vous reprenez tous les exposants de ce dernier VivaTech, il n’y a aucun stand qui soit uniquement sur la tech. Toutes les entreprises apportent leur dimension durable, sociale. Et pour moi, ce n’est pas ou plus du greenwashing.
Donc oui, c’est compliqué d’y aller. On parle d’IA générative donc de technologies énergivores utilisant des composants électroniques à base de matériaux rares.
Mais la mise en marche est là. Et il est important d’impliquer les dirigeants dans toutes ces dimensions. Il y a aujourd’hui des startups qui peuvent aider sur ces points. Il nous faut encore aller à l’échelle mais c’est comme cela que l’on avance !
A propos d'Albane Liger-Belair, Directrice Associée Innovation, KPMG France
Après 20 ans chez un leader mondial des technologies, où elle a notamment lancé et dirigé pendant plusieurs années l’Innovation Center en France, Albane a rejoint KPMG en 2019 pour prendre en charge, structurer et développer une Direction de l’Innovation : KPMG Innovation Lab. S’appuyant sur des méthodologies reconnues, Albane manage une équipe de 12 personnes qui accompagne les transformations du cabinet et de ses clients, vers de nouveaux modèles de prospérité. Elle développe avec son équipe des contenus de prospective et de recherche stratégique, à partir desquels sont conçus des projets sur mesure qui ouvrent les entreprises à de nouveaux business models. Cette approche d’innovation articule inspiration, projection, et co-design, génère des pistes d’actions souhaitables et concrètes.
Expertise
nnovation - Design Thinking – Animation d’écosystèmes - Stratégies Marketing – Thought Leadership - Conception et facilitation d’ateliers
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